La semaine dernière, l’Alfa Romeo 4C a fait une escale à Paris, au MotorVillage des Champs-Elysées. Le Blogautomobile y était pour vous…
Enfin ! J’allais enfin pouvoir découvrir cette fameuse 4C qui a tant fait couler d’encre depuis sa présentation lors du dernier salon de Genève, le mois dernier. Il faut dire que cette nouveauté s’inscrit dans une situation plutôt compliquée vu qu’Alfa ne se porte pas le mieux du monde… Son style a aussi fait parler de lui, notamment au niveau de ses phares pour le moins étranges. Enfin, qu’importent ces éléments, l’excitation était bien présente lorsque je l’ai vue, couverte par une bâche rouge qui dessinait ses arêtes principales. Je n’étais malheureusement pas le seul à l’être : une foule compacte s’agglutinait autour de la voiture, et lorsque le voile se leva, je ne pouvais approcher la voiture à moins de 2 mètres. J’ai donc profité de ces instants pour visiter le reste du MotorVillage où trônait une toujours sublime 8C Spider blanc nacrée ainsi qu’une plus ancienne Giulia TZ, afin de rappeler le patrimoine sportif de la marque milanaise et ainsi donner une contenance et une crédibilité à la petite dernière.
Mais la 4C a d’autres qualités à faire valoir que son arbre généalogique : avec son châssis en fibre de carbone, ses divers éléments en aluminium et sa carrosserie en composite, cette Alfa revendique un poids de seulement 895 kgs, ce qui, associé au 1750 TBI de 240 ch, promet un 0 à 100 en 4,5 secondes et un rapport poids/puissance inférieur à 4 kg/ch. Une philosophie proche de celle de Lotus, donc, et ma foi plutôt alléchante. Le moteur est couplé à une boite de vitesse TCT à double embrayage et palettes au volant. Divers autres éléments complètent le tableau, mais vous pourrez trouver toutes les caractéristiques de la voiture ici.
Finalement, la foule se disperse quelque peu et je peux enfin m’approcher de la 4C. Première impression : elle est diablement belle ! Sa compacité (4 mètres, grosso modo la taille d’une Clio), ses lignes sculptées et son côté trapu, prêt à l’attaque, me plaisent beaucoup. Le modèle présenté était une Launch Edition, reconnaissable à ses jantes spécifiques et ses divers éléments en carbone, comme le spoiler, les rétroviseurs, et…les phares. Ou plutôt la plaque de carbone dans lesquels ont été incrustés projecteurs et LEDs. Le résultat me rebutait lors de la présentation de la voiture, mais je dois dire que, vu en vrai, le résultat n’est certes pas à tomber par terre mais rend (un peu) mieux que sur les photos ! Quelques détails amusent un peu, comme la découpe des portes, excessivement torturée, ou agacent, comme par exemple l’impossibilité d’ouvrir le capot moteur (car « pas fini »), mais l’extérieur se révèle dans son ensemble plutôt réussi.
Passons maintenant à l’intérieur… L’accès à bord est sportif, et on se retrouve assis très bas dans des baquets étonnamment confortables (pas gagné vu leurs dessins). On a donc le loisir de contempler l’intérieur dans sa globalité… Et c’est moyen. Non pas à cause de la qualité des plastiques, juste correct, avec une coiffe au toucher assez étonnant rappelant quelque peu l’asphalte des circuits (non, je n’ai pas forcé sur les cocktails), mais au niveau des assemblages. Passez une main dans la partie inférieure de la planche de bord, derrière les commandes de ventilation, et vous découvrirez qu’il n’y a…pas grand-chose. On peut voir ça comme un moyen comme un autre pour économiser quelques grammes, mais la qualité perçue en prend un sacré coup. En outre, ça bouge, et pas qu’un peu ! Assis à la place du conducteur, le petit volant à deux branches est très plaisant à prendre en main, mais j’émettrai quelques réserves quand aux palettes, minuscules et solidaires au volant. Le combiné digital (qui évolue selon de mode de conduite choisi) semble lisible, mais je pense qu’un affichage « traditionnel » à aiguilles aurait été au moins aussi lisible et plus esthétique. Un autre point à relever concerne l’installation hifi, qui n’est rien qu’un pauvre ensemble Parrot de seconde monte et que l’on retrouve dans n’importe quel Norauto, mais aussi sur cette chère Lumeneo Neoma essayée il y a quelques mois. On a vu comparaisons plus flatteuses… Dans son ensemble, cet intérieur est donc clairement orienté course et je dois dire que, volant en main, bien aidé par la position très basse, on n’a qu’une envie : tailler la route à son bord, et qu’importent les petits problèmes de finition.
En conclusion, je dirais que cette 4C est une vraie italienne : loin d’être sans défauts, elle sait cependant se faire pardonner par un charme fou, un plaisir des sens. Reste à savoir si elle saura séduire les clients, car un autre argument pèse sur la balance : son prix. Rien d’officiel jusqu’à présent, mais les estimations tablent sur un prix autour des 60 000 €, sachant que le nouveau Cayman, animé par un 6 cylindres de 275 ch, s’affiche de base à… 52 530 €. Il n’y a pas grand-chose dedans pour ce prix-là, certes, mais le Cayman affiche tout de même 2 cylindres et 35 chevaux supplémentaires pour 7 000 € de moins ! Sans compter une qualité de finition bien supérieure. C’est donc clairement une question de point de vue qui guidera votre choix. Et pour terminer cet article en beauté, quoi de mieux que l’essai de la 8C par Top Gear, qui, je trouve, sied à merveille à cette 4C : cette voiture, c’est de l’art.
Crédit photo : Jean-Baptiste Passieux & Ugo Missana