Essai Audi Q2 1.4 TFSI : des Q partout

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L’arrivée d’un petit nouveau dans la famille est toujours un événement. Après 9 mois de grossesse d’une douleur intense pour les journalistes tenus en haleine de savoir à quoi ressemblerait ce charmant bambin, l’arrivée du plus petit des Q a été fêtée en grandes pompes au dernier salon de Genève où l’accueil fut plutôt encourageant. Malheureusement, le surnom de « bâtard » se fit rapidement entendre dans quelques bouches. À quelle gamme appartient vraiment ce Q2 ? Les compactes ? Les SUV ?

C’est pourtant marqué dessus ! Le Q2 est bien un SUV. SUV oui, mais SUV urbain avant tout. Vous verrez d’ailleurs à travers notre essai que ce dernier a tout pour ravir les habitants des petites villes comme des grandes, voire plus si affinité…

Je le découvre, tout propre, tout coloré, tout beau ! Tiré à quatre épingles tel le premier de la classe, son air malicieux laisse présager un caractère capricieux, peut-être rebelle mais résolument attachant. Comme tout membre de la famille Audi, certains éléments comme le prix rendront son accessibilité parfois compliquée, il saura se faire désirer ! Indéniablement puisque depuis l’ouverture des pré-commandes au mondial de Paris, Audi France a déjà enregistré plus de 3 000 commandes.

Extérieurement, on sort un peu des lignes droites tracées par la raison mère pour permettre à ce petit nouveau de se démarquer. Le Q2 bombe le torse et montre fièrement sa grande calandre à la manière d’un militaire qui viendrait de recevoir sa première décoration. Malgré ce signe d’appartenance, le contour chromé est inédit : plutôt que de descendre jusqu’à la jupe avant, la calandre s’étire horizontalement et confère ainsi au Q2 des airs plus fins accentuant la largeur et lui donnant un air plus agressif, plus « posé au sol » si vous me suivez bien.
La surface vitrée latérale est réduite et la ceinture de caisse rehaussée (coucou Range Rover Evoque), l’ADN SUV est bien présent. Un Side-Blade présent derrière les vitres des passagers de la deuxième rangée (coucou Audi R8) donne un air dynamique à l’ensemble et offre une possibilité de personnalisation supplémentaire. De la couleur au sticker apposé dessus, vous aurez l’embarras du choix. Oui, le Q2 est une auto sur laquelle vous pourrez oser la couleur et non vous limiter au sempiternel schwarzmetal non dénué de charme, mais si peu original pour une auto qui l’est tant (à comparer au reste de la gamme, je préfère préciser le contexte). Orange corail (comme sur notre premier modèle), Rouge Tango, Jaune Vegas, Bleu Ara, les teintes proposées sont pétantes et se choisissent presque naturellement sur le Q2. Allez, j’ose la comparaison, le Q2 est à Audi ce que le Captur est à Renault.

Vous avez dit originalité ? Plus tellement du côté de l’habitacle étant donné que nous retrouvons, non pas sans un certain plaisir, les standards Audi initiés sur le reste de la gamme. Il m’est d’ailleurs toujours compliqué de différencier le modèle à bord duquel je me trouve en regardant simplement le volant et la planche de bord. En effet depuis de nombreuses années, les constructeurs généralistes ont adopté une trame générale commune à l’intégralité de leur gamme. Sauf que sur le Q2, vous pouvez opter pour des inserts décoratifs colorés assortis à la teinte de votre carrosserie. C’est ainsi que sur notre premier modèle d’essai, on retrouve un bandeau coloré orange du plus bel effet. Pas de plastique bas de gamme ni d’ajustements « à la va vite », nous sommes dans une Audi, cher Monsieur.

Du reste, la position de conduite vous donne l’impression de conduire un véhicule bien plus imposant et vous gratifie d’un sentiment de sécurité permanent plutôt agréable, surtout en ville.
Une voiture dite « utilitaire » telle qu’un monospace ou un SUV se doit pour moi de proposer une position de conduite que je qualifierais de « chaise » (oui vous m’avez bien entendu). Là où certains préfèrent une position de conduite allongée, je préfère quant à moi laisser cette dernière aux voitures d’un autre genre me permettant ainsi de retrouver un plaisir et des sensations différentes rien qu’en m’installant à bord d’un véhicule.

Dès le départ, on retrouve les standards allemands auxquels je suis maintenant habitué à savoir une direction précise et des suspensions relativement fermes. Agréable de s’apercevoir que ces derniers sont restés de rigueur même sur un véhicule plus accessible. Nul doute qu’il fera fureur auprès des bobos parisiens (ou parisiennes ?) et des couples jeunes et branchés. Branchés ? Oui ! Tout comme sur l’A3 facelift (dont vous pouvez lire et relire l’essai ici), la connectivité à bord du Q2 est présente absolument partout. Je me régale à retrouver à chaque nouvel essai d’un modèle issu de la marque aux anneaux le fameux virtual cockpit dont nous vous avons déjà parlé maintes fois et pour ma part, vanté les mérites.
Clarté et choix des informations, personnalisation infinie, tout est bon pour, dès le plus petit modèle, mettre le conducteur d’une Audi à l’aise pour qu’il se concentre uniquement sur la conduite sans avoir à chercher telle ou telle information importante pour lui en faisant défiler les multiples menus à rallonge. Couplé une fois de plus à l’avertisseur d’angles morts, à l’affichage tête haute et à quelques autres babioles telles que l’Audi Connect, le virtual cockpit constitue sûrement LA référence actuelle en termes d’ergonomie d’aides à la conduite et de lecture des informations.

Au volant donc. Dans les petites ruelles étroites de Lisbonne, le Q2 se faufile sans mal et attire tous les regards. Il faut dire qu’avec une telle configuration, on passe rarement inaperçu. Notre modèle, qui nous suivra pratiquement tout au long de cet essai, est donc mû par le 1.4 TFSI de 150 ch, dispose d’une finition « Design » avec un pack extérieur S-Line. Ajoutez à cela une teinte Orange Corail métallisé, des jantes 18 pouces « alu coulé en style dynamique à 5 bras », des phares full-LED, une sellerie « gris pétrole-noir-orange homard » puis quelques autres babioles. Avec de telles appellations, on se croirait presque sur un configurateur d’une citadine pimpante aux choix de personnalisations illimités. L’ensemble vous coûtera plus de 37 000€ dans le cas présent, et sans le virtual cockpit !

J’espère que pour ce prix, les prestations routières du Captur (désolé, le Q2 m’y fait vraiment penser) sont surpassées ! Au fur et à mesure que je progresse dans l’environnement urbain, je m’aperçois qu’il s’agit sans aucun doute du terrain de prédilection du Q2, son style s’y accord d’ailleurs parfaitement. Tel un mauvais garçon, l’envie me prend de le garer en travers une roue sur le trottoir et l’avant qui dépasse de la rangée, comme pour me démarquer et montrer aux citadins le côté « jeune mais rebelle » que dégage ce Q2 dans cette configuration. Je vois en effet mal un sexagénaire opter pour l’Orange Corail Métallisé parmi les teintes du catalogue, où figurent en bonne place les multiples nuances de gris dont nous sommes si friands, nous, français (il n’y a qu’à regarder la circulation parisienne). Je progresse en mode « eco », le moteur se fait discret mais efficace et le confort de roulement d’un petit moteur essence associé à la boite S-Tronic est juste divin, c’est tout simplement la meilleure association qu’il puisse y avoir en ville pour une conduite apaisée (mise à part l’électrique), même le Start&Stop d’habitude si démonstratif de sa présence à travers des secousses intempestives se fait ici le plus discret possible, c’est un sans-faute.

Le trafic se fait plus dégagé, nous franchissons le fameux pont du 25 avril qui vous transporte tout droit aux US et arrivons sur une légère portion autoroutière, puis rapidement sur les petites routes où nous suivrons la côte une centaine de kilomètres durant. En voyant le tracé, je me suis rapidement dit que j’aurais préféré avoir une hatchback bien nerveuse pour enrouler les virages à flanc de falaise, une S1 exemple (que j’ai d’ailleurs réussi à subtiliser le lendemain matin pour un petit galop d’essai, mais ce n’est pas le sujet ici).

Je passe donc en mode semi-automatique pour jouer des vitesses selon mon bon vouloir. Et nul besoin de brutaliser le 1.4 TFSI, si c’est pour l’entendre hurler de douleur face à ce que je lui inflige, très peu pour moi… Les rapports s’enchaînent sans à-coups, à 3000 tr/min, paf on change ! Je profite ainsi de l’allonge naturelle du moteur et joue sur le couple bien plus que sur la puissance. Essayez vous verrez, votre confort n’en sera que meilleur ! Le format compact et le poids contenu du bestiau permettent aux 150 ch de s’exprimer pleinement, moi qui trouvais ça juste… Il faut dire qu’avec environ 1,2 T sur la balance, le Q2 tient plus de la compacte que du SUV. On regrette toutefois un maintien insuffisant et une qualité d’assise plutôt quelconque. J’ai l’impression d’avoir un siège vieux de 10 ans…

Le jour décline, les derniers instants de lumière me permettent d’admirer une nature quasi vierge de présence humaine, si ce n’est cette route au tracé envoûtant (à refaire en été avec un p’tit cab’ en prop’ si vous voyez ce que je veux dire). Une seule chose reste à faire, tracer tranquillement (ou pas) sur l’autoroute en quête d’un bon verre pour trinquer à la santé de ce petit Q2 plutôt attachant. Et là encore, le résultat est au rendez-vous. Je vois déjà les commentaires arriver (et je les redoute quelque peu pour ne rien vous cacher) : « Audi vous achète comme tous les autres médias blablabla », « Stop la propagande des voitures allemandes ! » ou encore « « De t’façons ça vaut pas mon Niva 4×4 en tout-terrain ».

Si vous faites partie des adeptes de ce genre de commentaires, patience, j’ai presque fini. Le Q2 est étonnement bien suspendu sur autoroute malgré ses jantes 18 pouces et des suspensions plutôt fermes, il faut dire que les autoroutes portugaises sont dans un état plutôt remarquable. Une fois de plus, l’allonge du petit 1.4 TFSI est toute aussi impressionnante, vous pourrez sans mal dépasser allègrement la vitesse max annoncée (du moins au niveau du compteur). Jamais à la peine même en montée, j’ai réellement eu l’impression de conduire un Diesel, et ça pour une performance, c’en est vraiment une !

Après tant de blabla, toujours impossible pour moi de placer le Q2 dans une catégorie. Finalement, le hashtag #untaggable qui l’accompagne depuis son lancement lui sied plutôt bien. J’ose enfin la comparaison, aurait-on le droit à une interprétation moderne de l’Audi A2 si boudée lors de son lancement ? À une lettre près pourquoi pas… Ah oui, dernière chose. Si certains auraient envie de prendre le Q2 pour ce qu’il n’est pas, à savoir un véhicule tout-terrain, la transmission Quattro fera très prochainement son apparition sur certaines motorisations Diesel. On essayera de vous en donner un aperçu prochainement.
Sinon en attendant, vous pouvez faire ça :

Merci à Audi pour l’#untaggable invitation.

Crédits Photos : Maurice Cernay

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