Norris titille Verstappen

Pour la 17e fois de la saison, la 15e en 16 courses, Max Verstappen s’est imposé, sans avoir été réellement menacé. Il devance Lando Norris et Fernando Alonso, de retour sur le podium après une longue période de frustrations. L’Espagnol conserve le podium au finish devant la seconde Red Bull de Sergio Perez.

53 millièmes de secondes sur la ligne entre l’Aston Martin d’Alonso et la Red Bull de Perez

Les 3 tentatives de Norris pour renverser Verstappen

La 1ere escarmouche est plantée le samedi, lors des qualifications du sprint. Norris arrache la pole pour quelques centièmes devant le Néerlandais. Certes, cela n’a aucune influence sur le Grand Prix en tant que tel, mais cela montre que la McLaren est dans le coup à Interlagos. Max prendra tout de même la tête dès le premier virage du sprint pour s’imposer devant l’Anglais.

La 2e bataille intervient en début de GP. Seulement 6e sur la grille, Lando profite de l’abandon de Charles Leclerc avant même le départ et d’un excellent départ pour se faufiler derrière Max. Et quelques tours après le second départ, Norris se permet le luxe d’attaquer Verstappen, chose rare cette année. Mais la Red Bull n°1 conserve la tête avant de créer dans la foulée un écart suffisant pour éviter toute nouvelle velléité de la McLaren.

Max Verstappen devant Lando Norris… ça devient un classique

Le dernier – petit – suspense arrive au début du 3e et dernier relais. Profitant de l’arrêt de Verstappen, Norris prend la tête et bénéficie de suffisamment d’avance pour la garder en cas de sortie de la Safety Car. Le pari a peu de chances d’aboutir mais c’est la seule chose à tenter, d’autant que derrière, il y a suffisamment de marge pour que Norris ne se fasse chiper la 2e place. Finalement rien ne se passe et sur ses pneus neufs, Max va trop vite pour que McLaren ne puisse considérer d’aller jusqu’au bout sans s’arrêter une 2e fois. Lando s’arrête donc et en profite pour reprendre le meilleur tour avec un chrono impressionnant. Il revient alors à quelque 8 secondes de Verstappen. Mais les pneus s’usent trop vite pour qu’il puisse espérer continuer au même rythme, et doit s’incliner une fois de plus.

Equipe par équipe

Red Bull – Intouchable

Max VERSTAPPEN (Sprint 2e -> 1er, GP 1er -> 1er) – Impérial, comme d’habitude

Comme souvent, le Néerlandais n’a laissé que des miettes à ses adversaires : la pole du sprint et le meilleur tour en course. Un nouveau week-end au presque parfait, et encore 33 points sur 34 pour Max, lui qui n’en a absolument pas besoin.

Sergio PEREZ (Sprint 3e -> 3e, GP 9e -> 4e) – En regain de forme

De l’autre côté du garage, Checo revient enfin devant après de nombreuses contre-performances et sa grossière erreur au Mexique. 3e du sprint, 4e du GP, toujours loin de Max, mais auteur de courses propres, notamment lors de ses dépassements sur les Mercedes.

Bilan : sur un circuit où elle avait été en difficulté en 2022, la Red Bull a été intouchable. Même s’il n’assure pas le doublé, Perez ramène au moins de gros points.

Ferrari – Anonyme

Charles LECLERC (Sprint 7e -> 5e, GP 2e -> Abandon)

Si les problèmes mécaniques ont relativement peu touché les monoplaces rouges cette année, Leclerc a été cette fois particulièrement poissard. D’une part parce qu’il devait partir en première ligne et en bonne position pour ramener un nouveau podium. D’autre part car le problème hydraulique qui l’a envoyé dans le mur est survenu avant même le départ.

Charles Leclerc dépité après son abandon lors du tour de formation

Carlos SAINZ (Sprint 9e -> 8e, GP 7e -> 6e)

S’il a pu partir sans encombres, Sainz partait de trop loin pour espérer de gros points, d’autant qu’il s’est fait dépasser au départ. Il s’est tout de même facilement débarrassé des Mercedes pour arracher la 6e place, même s’il n’a rien pu faire contre l’Aston Martin de Lance Stroll.

Bilan : hormis la 2e place de Leclerc en qualifications, weekend relativement anonyme des Ferrari. Elles n’ont pas été ridicules, mais loin d’être flamboyantes

Mercedes – A la dérive

Week-end très frustrant pour la marque à l’Etoile. Après des qualifications correctes et des premiers tours fulgurants, que ce soit lors du sprint comme lors du GP, les deux monoplaces noires n’ont fait que subir par la suite. Après le doublé en 2022, les Mercedes avaient cette fois le 7e rythme en course.

Lewis HAMILTON (Sprint 5e -> 7e, GP 5e -> 8e) – En marche arrière

George RUSSELL (Sprint 4e -> 4e, GP 8e -> Abandon) – Du mieux… sur le sprint

2e en début de sprint, Russell ne parvient qu’à arracher la 4e place loin du podium, quand Hamilton se fait même déposer par l’AlphaTauri de Yuki Tsunoda. Et c’est pire en course. George finit par abandonner tandis qu’Hamilton peut s’estimer heureux de résister cette fois au Japonais.

Bilan : weekend à oublier. Russell estime qu’ils n’avaient jamais été aussi loin en 2023, et c’est sans doute vrai. De son côté, Toto Wolff estime la performance “inexcusable” et que la W14 est “misérable” et “ne mérite pas de gagner”

Alpine – Opportuniste

Pierre GASLY (Sprint 16e -> 13e, GP 15e -> 7e) – Rapide en course mais trop loin en qualifs

Le rythme était plutôt intéressant en course, surtout pour Pierre Gasly qui ramène une belle 7e place.

Esteban OCON (Sprint 13e -> 14e, GP 14e -> 10e) – Décevant

S’il a devancé son coéquipier lors des 2 qualifications, Esteban Ocon a eu plus de mal lors des courses et sa stratégie à 3 arrêts n’a pas été spécialement payante. Un point à l’arrivée certes, mais en grande partie grâce aux pilotes ayant eu des problèmes devant lui.

Bilan : 7 points pour Alpine qui continue de naviguer entre 2 eaux. Plus rapide que Mercedes ce dimanche, mais ce n’est pas un exploit

McLaren – Contrasté

Lando NORRIS (Sprint 1er -> 2e, GP 6e -> 2e) – Flamboyant

Norris a été impressionnant tout le weekend, même si les conditions particulières lors des qualifs l’ont empêché de partir plus haut sur la grille. Sans conséquence puisqu’il a immédiatement récupéré la 2e place.

Oscar PIASTRI (Sprint 10e -> 10e, GP 10e -> 14e) – En retrait

Piastri ne parvient plus à se mettre dans le rythme de son coéquipier. S’il est malchanceux au départ du GP, ce qui le condamne à faire toute la course avec un tour de retard et une monoplace endommagée, il était loin tout le weekend et n’a pas brillé lors du sprint.

Oscar Piastri s’est retrouvé un peu trop proche des monoplaces accidentés… au dépend de son aileron arrière

Bilan : entre les mains de Norris, la McLaren était clairement la 2e force, mais c’est plus nuancé en regardant les performances de Piastri. L’Australien paye-t-il une saison trop longue ?

Alfa Romeo – La Berezina

Valtteri BOTTAS (Sprint 14e -> 19e, GP 18e -> Abandon)Loin derrière

ZHOU Guanyu (Sprint 18e -> 17e, GP 20e -> Abandon)Pas mieux

Des qualifications médiocres, un sprint encore pire et lors du GP, un double abandon. Rien à sauver de ce séjour brésilien.

Bilan : week-end catastrophique, et la lutte contre AlphaTauri au Championnat est quasiment terminée

Aston Martin – Retour au sommet

Après plusieurs week-ends très difficiles, l’espoir renaît chez les Verts. Pas en réussite samedi lors de la qualification du sprint, ils ont mis à profit leurs bonnes performances lors des vraies qualifications pour briller le dimanche.

Fernando ALONSO (Sprint 15e -> 11e, GP 4e -> 3e) – Génial

Alonso a passé quasiment toute la course en 3e position. D’abord tout seul, puis à résister au retour de Sergio Perez. Et la défense de l’Espagnol a été magnifique, à montrer dans les écoles de pilotage. Si lors du 2e relais, il a pu profiter de pneus plus frais pour maintenir à distance le Mexicain, le dernier relais en pneus tendres s’est déroulé en bataille rapprochée. La Red Bull était clairement plus rapide, mais Checo n’a pas pu porter la moindre attaque avant le pénultième tour. Attaque qui s’est révélée payante, mais l’Asturien ne s’est pas avoué vaincu, fidèle à sa réputation. A l’entame du dernier tour, il a rendu la monnaie de sa pièce à Perez, pour ensuite conserver le podium pour 53 millièmes de seconde.

Après leur intense bataille, Fernando Alonso et Checo Perez se congratulent

Lance STROLL (Sprint 17e -> 12e, GP 3e -> 5e) – Solide

Derrière, Stroll a fait une excellente course également, son rythme de croisière ayant compensé ses deux mauvais départs. En qualif, il a montré une fois de plus son aisance dans les conditions difficiles.

Bilan : en renonçant à leurs évolutions, les Aston Martin ont retrouvé des couleurs. Avec Stroll dans un bon jour et le brio d’Alonso, cela donne un excellent résultat d’ensemble

Williams – Week-end à oublier

Alex ALBON (Sprint 19e -> 15e, GP 13e -> Abandon)Le jambon du sandwich

La Williams n’avait pas de rythme ce week-end, et comme Albon a été pris en sandwich entre les Haas au départ du GP, les perspectives d’un bon résultat se sont vite évaporées.

Alex Albon est indemne, mais ce n’est pas le cas de sa Williams…

Logan SARGEANT (Sprint 20e -> 20e, GP 19e -> 11e)Sans histoire

La 11e place de Sargeant est un trompe l’œil, il ne devance que des monoplaces impliquées dans l’accident du départ.

Bilan : même si c’est de moins en moins vrai au fil du temps, Williams a des circuits favorables et d’autres défavorables. Interlagos est clairement dans la 2e catégorie

AlphaTauri – Le renouveau continue

Yuki TSUNODA (Sprint 6e -> 6e, GP 16e -> 9e) – Solide

Sur sa lancée des dernières courses, Tsunoda a encore montré de belles choses. Contrairement à Mexico, il ne s’est pas précipité lors de ses dépassements et a ramené les points.

Daniel RICCIARDO (Sprint 8e -> 9e, GP 17e -> 13e) – Malchanceux

Ricciardo n’était pas loin derrière, mais il a échoué à la porte des points lors du sprint. Lors du GP, il a été une victime collatérale du l’accrochage du départ, annihilant tout espoir de bon résultat avec un tour de retard.

Bilan : Avec encore 5 points pris, AlphaTauri continue sa remontée. Au point de pouvoir menacer Williams ?

Haas – La routine

Nico HÜLKENBERG (Sprint 12e -> 18e, GP 11e -> 12e) – 

Kevin MAGNUSSEN (Sprint 11e -> 16e, GP 12e -> Abandon)

De bonnes qualifs, et des difficultés en course. Comme d’habitude.

Sauf au départ du GP, lorsque les deux monoplaces ont pris Albon en sandwich, Hülkenberg envoyant ainsi, bien involontairement, la Williams vers son coéquipier.

Bilan : les courses mouvementées, c’est quasiment la seule occasion pour Haas de se montrer aux avants-postes… Sauf quand les deux monoplaces sont impliquées dans la course à éliminations

Le classement complet

Verstappen, Norris et Alonso forment un podium inédit

Le point aux Championnats – Perez résiste, Norris grapille

Avec ses bons résultats conjugués aux difficultés d’Hamilton, Perez a quasiment assuré la 2e place finale. Derrière, Alonso a récupéré la 4e place, mais avec Norris à 3 points seulement, la garder jusqu’au bout sera quasiment impossible si l’Anglais continue sur sa lancée actuelle. En milieu de peloton, Stroll a redoublé Gasly pour la très honorifique 10e place.

Chez les constructeurs, Ferrari grignote 2 petits points sur Mercedes, et AlphaTauri revient à 7 points de Williams pour la 7e place. Ce qui était encore impensable il y a un mois devient envisageable.

Mathématiquement, il n’y a qu’Alpine qui est intouchable à la 6e place. Sans compter Red Bull, évidemment.

Quelques stats – Records plus ou moins enviables pour Verstappen et Norris

Week-end après week-end, Max Verstappen se rapproche des sommets. Il compte désormais 52 victoires, une de moins que Sebastian Vettel, la première star de Red Bull.

Grâce à cette 17e victoire en 2023, Verstappen améliore encore le record établi en 2022 (15). En pourcentage, on atteint les 85%. Les superlatifs manquent pour qualifier la saison du Néerlandais.

Avec 32 pole positions, Max Verstappen égale Fernando Alonso.

De son côté, l’Espagnol égale Alain Prost au nombre de podiums (106).

Avec 13 podiums, Lando Norris égale Nick Heidfeld au rang des plus présents sur la boîte sans être montés sur la plus haute marche.

Crédits photos : F1.com et @jucerasoli

Quitter la version mobile