Essai : Ford Focus ST SW TDCI, le break en survet !

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Ford et le sport automobile c’est une grande histoire d’amour. La marque met en exergue son expérience de la compétition pour proposer des modèles de série et permettre à ses clients de se faire plaisir avec des voitures puissantes, un châssis pointu et des bonnes sensations de conduite. Lorsque j’ai essayé la gamme sportive de Ford à la Ferté Gaucher mi-octobre, j’ai pu avoir entre les mains tous les modèles, de la plus petite à la plus grosse sportive de la gamme. Et figurez-vous que j’ai eu envie de voir ce que ce break diesel en survet’ pouvait donner sur la route et dans la vie de tous les jours…

Alors oui, je vous entends tout de suite rouspéter sur le fait qu’un diesel ne peut pas être un moteur sportif, que le diesel ça pollue beaucoup, et donc que faire une voiture sportive avec un moteur diesel ça ne sert à rien…

Avant d’essayer cette voiture j’avais la même pensée que vous. Mais après avoir eu l’occasion de rouler avec, je dois dire que mon jugement a beaucoup changé ! Je me suis ainsi mis dans la peau d’un père de famille qui veut se faire plaisir avec une voiture sportive, sans sacrifier son budget, tout en pouvant accueillir sa famille et voyager confortablement. C’est un peu la cible de ce break, et nous allons donc voir au cours de cet essai s’il remplit bien ce cahier des charges…

Niveau look, le break en impose : face avant acérée, bouche d’aération noire imposante avec le sigle ST en rouge qui ressort bien comme il faut et un beau capot nervuré. Des hanches élargies et des flancs taillés à la serpe renforcent le tout, accompagnés de superbes jantes 19″ (pack d’option Style à 850 €) et d’étriers de freins rouges qui mordent à l’avant sur des disques de 335×25 mm. L’arrière n’est pas en reste, avec une superbe sortie d’échappement centrale, qui est en fait une double sortie réunie. Mais comment différencier la version TDCI de l’Ecoboost ? Et bien nulle part ! Rien de l’esthétique de ce diesel ne le différencie de sa cousine essence. À tel point que j’ai piégé plusieurs quidams qui, lorsque j’ai démarré le moteur, ont été surpris en entendant le cliquetis du diesel. Que du bon niveau look extérieur !

À l’intérieur, la version ST se différencie de la version “normale” de la Focus par des sièges Recaro, ici garnis de rouge (existent aussi en bleu ou jaune), un passage de porte ST rouge avec le pack d’option Style, un pédalier spécifique en aluminium, un superbe volant quatre branches siglé ST, qui tient bien en main, ou encore trois manomètres sur le tableau de bord (pression turbo et huile, température moteur) de quoi se prendre pour un pilote ! Le pommeau de vitesse à 6 rapports tombe lui très bien sous la main, et son guidage frôle la perfection tout comme sa précision.

Mon modèle d’essai était équipé du nouveau système multimédia “Sync 2“, disséqué par Victor lors d’une journée dédiée. Pour faire court, c’est un très bon système embarqué qui regroupe toutes les fonctionnalités traditionnelles, commandables aussi à la voix, y compris celle de climatisation. Imaginez la classe quand vous dites à votre voiture “règle la climatisation à 22°C”. On se croirait dans K2000 !

Côté confort, on est dans une sportive, et ça on ne peut pas se tromper ! Les sièges baquets Recaro (de série) maintiennent bien, voire trop bien ! Les flancs sont beaucoup trop durs et j’aurais aimé une possibilité de réglage de cette partie puisqu’il suffit d’être un peu large pour subir une gêne, qui s’efface quelque peu avec les kilomètres. La possibilité d’avoir des sièges plus confortables, en option ou non, aurait été appréciable. Les jantes de 19 pouces, associées à la suspension sport ST, ne sont pas les meilleures amies de votre dos non plus, puisque chaque dos d’âne se ressent et je vous conseille plutôt de rester sur la monte en 18 pouces de série, toujours pour le confort de votre petite famille. Petit point bonus pour le système “Keyfree” qui détecte la clé dans votre poche et vous permet l’ouverture de la porte juste en posant la main sur la poignée, un jeu d’enfant !

Le coffre est imposant, heureusement pour un break, et avec ses 476 Litres (160 Litres de plus que la version berline), vous n’aurez aucun mal à ranger les valises de la petite famille.

Le terrain de prédilection de cette voiture ? l’autoroute bien sûr, mais aussi les petites routes ! Et oui, l’expertise de Ford pour les voitures sportives permet à ce break d’être collé au bitume sur les routes très sinueuses de la vallée de Chevreuse, où j’ai passé une bonne après-midi à prendre mon pied à son volant, lieu bien connu de tous les parisiens amoureux d’automobile (hein Victor ?).

La voiture transmet vraiment bien ce qui se passe au niveau du macadam, et l’on se prendrait presque pour Ken Block à son volant ! Ça freine fort, voire très fort quand on le veut, et l’arrière se permet d’être un peu joueur même avec l’ESP enclenché. Un vrai plaisir à conduire cette voiture sur routes sinueuses ! Le petit bémol vient du moteur, qui manque parfois un peu de pêche. On sent la différence de 65 ch entre le modèle diesel qui est donné pour 185 ch, et la version essence qui développe 250 ch. Malgré le couple de 400 Nm (contre 360 Nm pour l’essence), la voiture peut parfois manquer de reprise à bas-régime (étonnant pour un diesel), et l’on se sent un peu frustré lorsqu’on sait ce que le châssis peut encaisser…

Sur autoroute, la stabilité apportée par le châssis et les jantes de 19 pouces peut participer à la perte de votre carton Rose. Mais quel bonheur de faire de la route avec cette voiture… On se régale vraiment à son volant, et mise à part l’absence totale de confort latéral des sièges, on est vraiment bien installés. Lors d’un dimanche avec Victor, nous sommes allés passer le bonjour au nordiste du blog, Aymeric, avec qui nous avons visité la région de Lille ainsi que la proche Belgique. Nous avons ainsi fait plus de 600 km dans la journée et les kilomètres ont été avalés sans aucun soucis et sans nous fatiguer plus que ça. On regrettera peut-être que Ford cède à la mode des amplificateurs de son du moteur dans l’habitacle, même si celui-ci est beaucoup (et heureusement) moins présent que dans une 308 GT.

Parlons-en de cette 308 GT, en version SW diesel, puisque c’est l’un des seules concurrentes réelles de cette Ford avec la Seat Leon FR ST et ses 184 poneys. Sur le marché, Il n’y a à vrai dire pas vraiment d’autres breaks sportifs diesel de ±180ch. Le combat est dur sur le papier : le 4 cylindres turbo de l’américaine germanique développe 185 ch contre 180 ch pour la française, alors que les deux blocs offrent un couple max. identique. Niveau Vmax, la française l’emporte de 3 km/h (220 contre 217), et sur l’épreuve du 0 à 100 km/h la Focus ne l’emporte que de 0,1 seconde (8,3 s contre 8,4 s). Bref, pas de quoi se réveiller la nuit.

La seule grosse différence se trouve au niveau de la boite de vitesse ; là où la Ford propose le choix entre une BVM 6 et la boite robotisée à double embrayage maison, Powershift, la Peugeot, ne propose elle que la EAT6, la boite automatique à convertisseur hydraulique du groupe PSA. Cette dernière permet à la française d’avoir une consommation inférieure d’0,1 L en mixte (4,1 L litres contre 4,2 L) et un rejet moindre de CO² de 7 grammes par km (103 grammes contre 110).

Niveau prix, la Ford remporte le match, avec un ticket d’entrée placé 3 550 € plus bas que la Peugeot. Ne connaissant que la version berline de la 308 GT, j’aurais du mal à faire un choix niveau dynamique… On sent toutefois plus de folie mais moins de rigueur dans la Focus, le côté plus polyvalent de la française pouvant permettre à un père de famille de se rabattre sur elle afin de ne pas sacrifier le confort de sa petite famille, seul véritable point noir de cette Focus.

Est-ce que la Focus remplit tous les objectifs fixés au début de mon essai ? Et bien c’est presque un sans-faute ! Coté plaisir de conduite, il est indéniable que cette voiture est vraiment bien née, puisqu’on se fait vraiment plaisir à son volant. Là où le bas blesse au niveau du confort, notre break se rattrape au niveau de l’habitabilité avec un très bon espace à bord, que ce soit devant ou derrière, ainsi que dans le coffre où l’on peut caser toutes ses affaires. Puis comment ne pas parler de son look ? Elle fait vraiment tourner les têtes cette Focus ST SW, et pas à cause du bruit de son moteur cette fois-ci : elle est belle et elle transpire la performance !

Merci à Ford pour le prêt de ce véhicule et pour leur sympathie.

Photos : Ugo Missana

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