Essai Infiniti QX70 S Ultimate : juste 320 ch

Essai Infiniti QX70 S 3.7 Ultimate - Photos

Essai Infiniti QX70 S 3.7 Ultimate - Photos

Essai Infiniti QX70 S 3.7 Ultimate - Photos

Après de nombreux essais de véhicules diesels, tout de même bien sympas à conduire, j’ai eu envie de revenir à du bon gros moteur essence. Et comme en ce moment les SUV hauts de gamme sont à la mode, le nouvel Infiniti QX70 S dans sa version Ultimate semblait être le bon élément pour ce moment de folie. D’autant plus que mon premier essai en condition “réelles” d’utilisation était la toute nouvelle Infiniti Q30, un véritable coup de cœur. J’avais donc très envie de reprendre en main un véhicule de la marque.

Présenté en septembre 2015 au salon de Francfort, ce QX70 S Ultimate veut faire face à l’arrivée massive de nouveaux SUV de luxe. La marque a donc ajouté quelques nouveautés minimes afin de remettre le modèle sur le devant de la scène : avec par exemple une nouvelle jupe avant et un diffuseur arrière avec feux de brouillard intégrés, de nouveaux feux de jour ou l’apparition de surpiqûres violettes pour l’intérieur.

 

On met le contact…

Avec les fortes chaleurs offertes lors de cet essai je n’ai pas trop traîné autour de la voiture ni pris le temps de détailler l’intérieur. Je suis vite parti pour une petite balade bien sympathique, évidemment le toit grand ouvert. Et j’ai quand même pris une claque. Dès les premiers tours de roues on se sent bien à bord, à notre aise, le confort est bien là que ce soit dans la souplesse du moteur ou du passage de vitesse imperceptible.

Mais ça c’est pour la partie découverte de la voiture, une fois le moteur chaud et quelques routes sympathiques qui arrivent devant moi c’est un autre chapitre qui débute. Quel dynamisme pour un tel mastodonte (2 tonnes) ! Une accélération impressionnante (6,8 s de 0 à 100), une direction ultra-précise et surtout un freinage très agressif. Sans oublier un passage de vitesse éclair et totalement invisible (mais un léger manque de réactivité du kickdown). A ce moment précis, je regrettais amèrement de ne pas pouvoir « m’offrir » une petite route sinueuse fermée rien que pour moi. Et oui, nous ne sommes pas dans une Abarth 500 : son mètre quatre-vingt-treize de large ne croise pas facilement n’importe quelle voiture au détour d’un virage. Je ne peux donc pas attaquer autant que je le voudrais, frustration… Mais la surprise reste tout de même gravée dans ma mémoire ! Surtout avec une telle sonorité offerte par le V6 (Euro6) de 320 ch.

En plus de cela, ce QX70 bénéficie d’une incroyable tenue de route : absence de roulis, adhérence parfaite, précision. J’ai été également épaté par son parfait maintient lors d’une longue courbe à allure très soutenue et je n’ai eu à subir aucunes sueurs froides à son volant. Le seul reproche que je pourrais lui faire à la fin des 500 km en sa compagnie est peut-être un léger manque de confort au quotidien. En effet, on ressent trop les aspérités de la route et les gros ralentisseurs sont une épreuve à passer. La faute surement à ses imposantes jantes et à des suspensions trop fermes.

Et en ville dans tout ça ? Admettons-le c’est un gros bébé, et la direction est un peu ferme au ralenti, mais on se fait très rapidement à son imposant gabarit. La caméra 360 et les radars de recul y sont évidemment pour beaucoup. Mais par chance nous ne sommes pas gênés par la présence d’un large angle mort ou par la visibilité dans la lunette arrière qui pourrait paraître trop petite à première vue. Vous ne pourrez pas vous faufiler partout comme à bord d’une Twingo, mais rassurez-vous, son regard puissant effraie les autres utilisateurs qui feront le maximum pour vous laisser passer (oui oui !).

Et hors des sentiers battus ? Vous vous doutez bien que lorsque l’on nous prête ce genre de voiture, tout ce que l’on souhaite c’est surtout de ne pas l’abîmer. Je ne l’ai donc pas emmené faire une grosse session 4×4 dans la belle campagne francilienne. Et puis bon, tout le monde sait très bien que seule une infime partie des clients l’achèteront pour ses compétences en tout-terrain. Toutefois je l’ai quand même promené dans un petit chemin bien caillouteux et en pente voir s’il se sortait facilement de ce genre de situation. Et il n’y a rien à redire, la puissance est parfaitement répartie, l’adhérence reste présente et on s’en sort sans aucun effort (prévenez quand même votre passagère de votre manœuvre à venir, au risque de perdre un tympan).

Bon après tout ce plaisir de conduite, vient le sujet épineux. Pour qui n’aurait pas envie de passer sa vie à la pompe la consommation est clairement excessive. Le gros bébé est annoncé pour 12,6 l aux 100 km en mixte, mais franchement après 500 km j’étais plutôt aux alentours des 15l/100 et régulièrement très proche des 20l/100. Le modèle se faisant vieux, on peut regretter en plus l’absence d’un mode Eco et surtout d’un Start&Stop pour améliorer ces quelques chiffres.

Qu’est-ce que j’ai aimé à son volant ?
Le dynamisme à toute épreuve, nerveux et réactif, le tout en sécurité grâce à un puissant freinage.

Huit ans déjà…

Passons au style de la voiture maintenant. Et je ne vais pas m’éterniser plus que ça sur cette partie, ce style atypique commence à être connu des potentiels clients et des fins connaisseurs, et je dois dire qu’il fait son petit effet. Cela grâce à un dessin inspiré des coupés, une bouche béante, un regard acéré et un imposant diffuseur arrière accompagné de deux grosses sorties d’échappement. Ou notamment ce qui frappe le plus, voir choque dans certains cas, les jantes. Cette édition Ultimate chausse du 21 pouces. Du 21 pouces ! Une pure folie !

A part ça je n’ai grand-chose à rajouter, le design reste assez fidèle au modèle lancé en 2003 (sous l’appellation FX) et joliment restylé lors de son arrivée en Europe en 2008 ! A cette période le modèle devait être véritablement révolutionnaire, le véhicule restant à l’heure actuelle toujours bien dans son temps.

Qu’est-ce que j’ai aimé à l’extérieur ?
Le petit détail qui tue : présence d’un petit bouton sur la poignée qui permet d’ouvrir/fermer, qui offre la possibilité de vérifier que le véhicule est fermé sans rouvrir la porte et surtout qui fonctionne à tous les coups, contrairement à une touche sensitive.

Montez à bord !

Le plus gros point noir de cette voiture, et qui pourrait-être déterminant pour le choix final est sans aucun doute l’intérieur.

Essai Infiniti QX70 S 3.7 Ultimate – Interieur

C’est très classique, rien de particulier qui saute aux yeux, aucune folie. Le style est resté figé et ne s’est pas mis au niveau des codes actuels. La présence de la petite horloge, très prisée visiblement des asiatiques, fera forcément jaser, trouvant des “pour” et des “contre”. Et le plus disgracieux restant le dessin de la planche de bord face au passager, une seule question me vient à l’esprit à ce moment-là : Pourquoi ?! A part ça le choix des matériaux est plutôt bon et les finitions de bonnes factures, un bon point pour un véhicule non-européen.

Pour la vie à bord par contre il n’y a rien à en redire, c’est spacieux ! Quelques rangements bien suffisants sont présents à bord malgré une boite à gants un peu petite. Et vos passagers arrières bénéficieront de grands espaces pour parcourir plusieurs centaines de kilomètres bien confortablement. Alors qu’à contrario on pourrait se sentir plus à l’étroit à l’avant. A ce propos, les essais permettent quelques fois de balader un peu de monde, et de recueillir quelques témoignages. Je me contente habituellement de les glisser discrètement dans mes articles mais j’ai choisi cette fois-ci de vous partager directement une petite citation :  « On se sent bien en sécurité, avec à la fois du confort et une parfaite insonorisation mais aussi une étonnante sensation d’un manque d’espace à l’avant alors qu’il est énorme, on s’attendait à un espace gigantesque à l’intérieur. » (© Didier, 36 ans, 1m78). Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier au gabarit extérieur d’une voiture.

Concernant le volume du coffre, cela ne joue pas là aussi à son avantage. Il ne propose que 410 litres (tout de même 60 l de moins qu’une Peugeot 308). C’est peu comparé aux 570 l du BMW X6 ou même aux 721 l du Volvo XC90. Mais réjouissez-vous, il y a une roue de secours !

En plus de tout cela l’IHM n’est pas des plus accueillants et intuitifs. Avec comme une impression d’un manque de fonctionnalités, et il ne m’a clairement pas encouragé à être utilisé plus que cela. Je sais que je suis difficile, mais on nous offre maintenant tellement de facilité que cela en devient déroutant de devoir réfléchir ou chercher. Génération de feignants… !

On termine quand même sur un bon point. J’apprécie particulièrement le système d’ouverture des portes et le démarrage sans sortir la clé. Cette fonctionnalité vraiment pratique est de plus en plus courante, or elle est étonnamment parfois absente de certains véhicules haut de gamme. Mais cet Infiniti QX70 en bénéficie avec succès. Le petit plus, si vous sortez de la plage très légèrement vêtu, cette “Intelligent Key” bénéficie d’un slot pour ranger votre clé. Celui-ci est d’autant plus utile pour démarrer la voiture si la pile est à plat. Autre petit confort d’utilisation, grâce à la clé, vous pourrez également ouvrir et fermer votre coffre à distance, tout comme les fenêtres et le toit ouvrant.

Qu’est-ce que j’ai aimé à bord ?
Les touches du régulateur/limiteur sur le volant : pratique et visuel.

A vous de choisir…

 Ce n’est pas la meilleure des voitures de par son moteur gourmand, son intérieur dépassé ou encore son habitabilité parfois limitée ; mais il s’agit vraiment d’un moyen de se faire plaisir grâce à une conduite sportive et tout aussi confortable, tout en se démarquant grâce à son style atypique. Je n’en ai pas croisé un seul pendant mon essai ni même le temps d’écrire ces quelques lignes (bon je dois vous avouer que si, mais pas en France).

De plus, je pense que vous l’aurez compris je ne suis franchement pas la cible de ce type de véhicule. De par sa taille et son tarif bien sûr (66 850 €). Mais surtout de par son utilisation au quotidien, entretien et consommation évidemment. Néanmoins sur ce véhicule, est-ce vraiment la question ? Évidemment si vous n’aimez pas du tout passer à la pompe très (très) souvent ou que vous êtes un fervent défenseur de l’écologie (que faites vous ici alors ?!), cet engin n’est absolument pas fait pour vous. Dans le cas contraire, c’est achat est évidemment fait en connaissance de cause, et cela ne sera pas une très grande surprise pour vous. Malgré cela je ne peux que vous encourager dans cette acquisition et je n’ai donc qu’une chose à rajouter, éclatez-vous !

En bonus, quelques images supplémentaires de la bête. Enjoy !

Je tiens à remercier Infiniti France pour le prêt de ce véhicule.

Crédit photos et vidéos : Thomas D. (Fast Auto)

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