Mais d’abord, un rapide tour du propriétaire… Le style général de cette nouvelle Swift Sport reprend les ingrédients de la grande sœur. A savoir un petit becquet à l’arrière, une jolie double sortie d’échappement de part et d’autre du pare-chocs, de grosses jantes sportives et des lignes plus acérées sur le bouclier avant.
Sa bouille à la fois mignonne et agressive lui permet d’accepter tout un tas de jolies livrées dont ce jaune Champion Yellow. Sa couleur faisait l’unanimité partout où je l’ai présentée, et pourtant dans n’importe quel parking, elle se trouvait seule au milieu de dizaines de voitures grises ou noires. Sous couvert de l’argument « inrevendable », peu de gens tentent la couleur. Heureusement la tendance change un peu avec des constructeurs, français notamment, qui osent présenter et proposer de belles combinaisons.
Entrons dans le cœur du sujet. Bien maintenu dans de jolis sièges baquets on profite d’un vrai petit kart qui vous donne la banane aux moindres petits virolos qui défilent devant nous. Avec le 1.4 booster jet de 140 ch mais moins d’une tonne sur la balance les sensations sont bien présentes. Avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,1 secondes – très honorable – ce n’est pas lors de runs au feu rouge (c’est pas bien) que vous vous démarquerez. Mais une fois dans le sinueux, c’est tout un tas de pachyderme plus puissants, bien souvent conduit par quelques pilotes du dimanche effrayés au moindre virage, que vous pourrez facilement mettre à l’amende. Grâce à un châssis conçu aux petits oignons et une excellente motricité il est facile de la provoquer. Ah du grip elle en a à revendre, ça il n’y a pas de doute. Ce qui est dommage, c’est la direction qui se veut quand même un poil floue, on a du mal à lire ce qu’il y a sous nos roues. Aux premiers enchaînements de virages je n’étais pas totalement conquis. Pour moi, elle n’atteignait pas toutes les espérances que j’avais mises en elle en essayant les versions plus civilisées. Puis, au fil du temps, je me suis réjouis de ce côté un peu plus rustique. En fait, le marché manque de plus en plus de petites voitures de sport qui demandent de l’engagement. Avec cette nouvelle Swift Sport il est nécessaire de s’investir dans le pilotage pour bien la mener. Elle ne fait pas tout toute seule, et après une belle journée arsouille à son volant on ne peut qu’être fier de nous-même et se dire que, peut-être, on a exploité là tout le potentiel de l’auto. Qui peut se vanter de ça, hormis un pilote pro, au volant de sa bombinette ? Pas grand monde croyez-moi !
La puissance est disponible très tôt à bas régime tout en enchaînant sur de belles montées dans les tours à près de 6000 tr/min, de quoi bénéficier de bonnes accélérations et reprises à tout moment (on remerciera le couple assez impressionnant de 230 Nm). Sans même avoir à trop jouer avec la boite 6. Les rapports quant à eux sont courts et fermes, juste un léger manque de précision peut se faire sentir. Le freinage est lui, mordant, et on peut facilement taper dedans fortement sans perte de contrôle intempestif et le tout sur du long terme. Annonçant de belles balades entre amis mordus de petites sportives.
J’ai tout de même relevé deux choses qui m’auraient permis de mieux profiter de l’expérience. Tout d’abord, j’ai regretté la sonorité, vraiment sans intérêt et sans aucun travail. Même si la précédente génération n’avait elle non plus aucun petit « pop pop » à l’échappement, j’avais dans mes souvenirs quelque chose de plus marquant. De mémoire, elle hurlait plus, avec plus de caractère, pour nous mettre dans une ambiance plus sportive. Sinon, ce que je demanderais à ce nouveau millésime c’est des suspensions légèrement raffermies. Elle prend un degré de roulis trop important à mon goût, mettant parfois en doute notre optimisme en courbe. Ce n’est pas pour autant qu’on se retrouve à dévier de notre trajectoire mais on y gagnerait encore en confiance pour être toujours plus incisif. Mais rassurez-vous elle bondit de virage en virage avec aisance et se joue des changements d’appuis. Imaginez donc si elle offrait encore plus de fermeté, on y perdrait certes en confort au quotidien mais ça serait à l’avantage des performances. Et puis, l’achat d’une Swift Sport se fait-il vraiment pour son confort ?!
C’est pareil à l’intérieur, à part les sièges baquets, sympas et bien enveloppants, on ne retrouve malheureusement pas tellement de différences. On apprécierait pourtant être plongé dans un univers plus typé compétition que dans la simple citadine de Monsieur et Madame Tout le monde. On relève quand même la présence d’un petit logo Swift Sport sur le seuil de porte, d’un bandeau rouge qui parcourt la planche de bord et un pédalier effet alu.
L’achat que j’évoquais un peu plus haut pourra se faire à partir de 20 700 €. Un tarif qui en aura surpris plus d’un tant elle propose un style, des équipements et des performances très intéressants. Il n’y a en effet pas d’option à ce prix, tout est inclus. A savoir entre autres, l’ouverture et démarrage sans clé, le start and stop, l’écran tactile, l’assistance au freinage d’urgence, la peinture et bien d’autres encore. Malgré les sensations qu’elle peut procurer, un petit 4 cylindres de 140 ch n’implique heureusement qu’un malus de 113 €. La consommation ne cherchera pas non plus à vous ruiner, on peut facilement tourner entre 5 et 6 litres aux 100 km en fonction des conditions, voire jusqu’à 8 l/100 en titillant la pédale de droite.
Comme je l’annonçais en titre, et malgré quelques déceptions qui peuvent apparaître aux premiers tours de roue, cette nouvelle Suzuki Swift Sport 2018 fait la part belle à un authentique plaisir de conduite. Avec un tempérament dynamique, parfois agressif mais aussi très sécurisant elle saura ravir tous vos besoins, avec une pointe de folie si nécessaire. Le tout en plus, en arborant un style modernisé et un habitacle bien plus accueillant que précédemment.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)