Depuis plus de 10 ans, le Tour Auto est un reportage classique pour votre blog préféré : une épreuve de classe mondiale parcourant le plus beau pays du Monde. On adore la suivre pour vous en offrir les plus belles images et un aperçu, modeste, de la course. Une fois que vous aurez lu le récapitulatif de notre ami Régis « hacker » Krol pour l’édition 2022, je vous propose de raconter comment se déroule une journée type à suivre une étape. Le blogautomobile se met en mode making of.
Les objectifs, ou la perte du romantisme
Comme rien ne peut se faire correctement sans une bonne préparation, il nous faut tout d’abord fixer un ou plusieurs objectifs pour l’évènement. Cela va au-delà de la rédaction de notre compte-rendu et des publications indispensables sur les réseaux sociaux. La teneur même de l’article est fortement dépendante de ce que l’on va pouvoir faire. Les options sont nombreuses : aller à l’exposition d’avant départ, suivre une étape, suivre toutes les étapes, se poser à un unique point de passage… Ensuite, il faudra mixer cela avec un suivi détaillé de la course, une plongée dans l’ambiance ou encore la recherche de la photo de la semaine. Dernière possibilité : y aller sans rien penser ni prévoir et improviser une fois sur place. Disons-le tout net, c’est le meilleur moyen de rater sa journée.
La préparation, ou comment bosser pour prendre du plaisir
Évidemment, on prend beaucoup de plaisir à suivre ces journées. Il ne faudrait pas que ce travail préliminaire vienne vous faire croire que tout ceci est une forme de masochisme avancé. Vous en conviendrez pourtant, toute manifestation réussie est le résultat d’un travail d’amont précis et rigoureux. Rappelez-vous les mois précédents votre mariage et vous comprendrez de quoi je veux parler.
Pour une simple journée sur le Tour, c’est la même chose, toutes proportions gardées. Une fois la demande d’accréditation envoyée à Peter Auto, l’organisateur, nous attendons fébrilement la publication du parcours détaillé. L’intérêt est double : pouvoir planifier la journée mais surtout mettre à profit Google Maps. Depuis les début du blog, les équipes ont changé, certains sont restés mais vous avez forcément remarqué que notre exigence sur la qualité des photos n’est plus la même. Sur le Tour Auto, cela se traduit par la réalisation virtuelle de l’étape lors de la diffusion des grandes lignes puis la veille du grand jour, une fois le trajet précis mis à disposition. Repérer un spot intéressant, anticiper la possibilité de se garer, utiliser un raccourci pour remonter la caravane des concurrents, autant de sujets qu’il faut balayer. C’est à ce prix que nous serons en mesure de vous proposer un reportage aussi esthétique que possible. On clique donc sur la flèche de Google sur des centaines de kilomètres pour découvrir en avant-première les paysages proposés. Ce que l’on cherche ? Un village typique, un point de vue spectaculaire, un champ de colza, un pont, un décor sans pollution visuelle. On milite pour l’abolition des 4×3 publicitaires et de toutes ces pancartes particulièrement laides qui envahissent nos routes, mêmes les plus petites.
Peter Auto cherche à faire visiter notre beau pays aux concurrents et les chemins empruntés sont ponctués de petites merveilles plus ou moins connues ce qui facilite la tâche.
Parlons-en d’ailleurs des concurrents. Nous étudions également religieusement la liste des engagés et ses mises à jour. Pour la première étape, le plateau compétition ouvre la route, suivi des plateaux régularité. Les pépites sont en général dans le second, dans une caravane qui s’étale généralement sur au moins 3 heures en fin de journée.
La veille est également consacrée à la préparation du ravitaillement en nourriture et la pose fastidieuse mais ô combien satisfaisante des stickers Presse sur notre voiture.
Pour ceux qui suivront la semaine complète, il faudra également penser aux réservations hôtelières et à la logistique tout au long de l’itinéraire.
La journée, ou comment on se prend au jeu
Chez Peter Auto, on est particulièrement matinal et le départ officiel du Tour à lieu à 7h du matin, d’un joli château francilien. Compte tenu du temps nécessaire à le rejoindre depuis Paris, le départ officieux est à 6h du matin. Chez Blogautomobile, on est pas particulièrement matinal mais comme le château, c’est souvent photogénique, on se lève vers 5h00, voire encore plus tôt pour rejoindre notre équipier de la journée, avant de filer sur le premier spot de la matinée.
Il y a 2 écoles qui s’affrontent sur comment gérer les arrêts : ceux qui se posent, claquent 10 voitures et repartent pour la suite et ceux qui attendent plus longtemps, histoire de varier les autos vues sur un même endroit. Les deux manières de faire se défendent, tout dépend finalement du potentiel photogénique d’une étape. La manière 1 est probablement plus rentable dans le Périgord que dans les plaines de la Beauce. Si l’étape comprend un circuit, on obtient deux bonnes heures de marge pour rattraper les premiers concurrents si on le souhaite. Il en sera de même pour les étapes spéciales. Ces deux hauts lieux du Tour créent un regroupement et de l’attente propice à notre propre agenda. Les accès que Peter Auto nous offre en tant que media ne sont pas fondamentaux pour un tel événement mais ils ajoutent un petit je ne sais quoi, une façon de se prendre au jeu des concurrents.
Voir un steward vous indiquer le chemin d’entrée du déjeuner, interdit au public, c’est toujours très agréable. C’est une nouvelle occasion de retrouver des concurrents et nos camarades de jeu des autres médias. C’est aussi la possibilité offerte de photographier quelques voitures ratées auparavant ou de profiter du décor souvent bien choisi. Le Tour Auto, c’est aussi le moyen improbable de croiser des amis au milieu de nulle part.
Sur le parcours, l’effet stickers officiels joue à plein. On ne compte plus les pouces levés, les saluts enthousiastes, les aides pour confirmer le trajet à suivre à un carrefour et les photos et films de notre modeste véhicule. Si vous pensez que la passion automobile se meurt en France, suivez une étape du Tour Auto, vous serez rassurés. Comment expliquer autrement un tel accueil alors que le public peut aussi voir une GT40 ou des Ferrari 365 GTB/4 Groupe IV dans les minutes qui suivront notre passage ? Promis, je vous en parle dans les semaines à venir, de la passion automobile.
crédit photos : Pierre CLEMENCE