Des dizaines de kilomètres parcourus à pied, des brûlures au second degré, des nuits d’insomnie, des tympans malmenés. Mais aussi des yeux qui brillent, des milliers de photos à trier et des moments inoubliables. Voici ce que nous avons enduré pour vous ramener ces images de l’édition 2016 du Mans Classic !
Tous les deux ans, le circuit du Mans résonne de bruits oubliés depuis longtemps en compétition : V12 atmosphériques, Flat-6 et même des 4 cylindres. C’est Le Mans Classic, une des plus belles manifestation automobile de l’année, qui innove cette année à plusieurs égards. Le Mans Classic est un événement exceptionnel, que ce soit par la quantité des concurrents (plus de 550 voitures de compétition des années 20 à 90), le nombre de voitures de clubs présentes (8500… non, il n’y a pas de zéro en trop) ou le public (123 000 spectateurs sur les trois jours).
Pour l’amateur d’automobile et d’histoire, ne pas y assister relève du sacrilège pur et simple ! Quant à en faire un compte-rendu exhaustif, cela relève de l’utopie. Ce modeste article n’en sera donc qu’une vue personnelle. Pour les néophytes, Le Mans Classic (LMC pour les intimes) ce sont avant 6 courses successives de voitures anciennes sur le circuit de 13 km, organisées par catégories d’époque. C’est aussi et surtout un prétexte à de multiples manifestations annexes : on peut citer pèle-mêle une vente aux enchères de la maison Artcurial, le concours Le Mans Heritage Club réunissant d’authentiques véhicules ayant couru les 24h, Little Big Mans (course réservée aux jeunes pilotes de 6 à 10 ans), des réunions de club, du cinéma en plein air, etc….
L’édition 2016 comptait une nouveauté de taille : la présence, ou plutôt le retour, des voitures d’endurance du Groupe C, qui ont fait les beaux jours des années 80 et 90. Souvenez-vous des Porsche 962, Rondeau et autres Peugeot 905. Ces monstres surpuissants, capables de plus de 350 km/h dans les Hunaudières, ont ainsi pu revenir sur les lieux de leurs exploits passés, même si leur fiabilité était parfois des plus hasardeuses !
Autre nouveauté cette année : le Jaguar Classic Challenge, auquel participent uniquement des représentantes de la marque de Coventry (au premier rang desquelles les C et D-Type).
Pour ce qui est des plateaux plus traditionnels, les cohortes de Cobra, Jaguar E-Type, Porsche de tous types, BMW M1 et autres GT40 ont comme d’habitude fait le show. Les pilotes s’en donnent à cœur joie sur le tracé mythique et viennent réellement pour la gagne. Il ne s’agit pas de figuration, mais d’une véritable course, comprenant également des épreuves de nuit, dans la plus pure tradition mancelle. Il ne faut pas oublier que Le Mans Classic c’est aussi et avant tout une histoire d’hommes et de femmes. Plus de 1000 pilotes se sont relayés tout au long des trois jours pour nous faire (re)vivre des moments exceptionnels. Parmi eux, des anonymes et aussi des célébrités, venues du sport auto ou d’ailleurs : Henri Pescarolo, Jochen Mass, Julien Beltoise, Gérard Larousse ou encore François Fillon, Jean Ragnotti ou Paul Belmondo. Signe des temps et révélateur de notoriété, le départ fut donné par une célébrité : le chanteur Pharell Williams.
Mais le Mans Classic c’est aussi une nuée de voitures de passionnés, membres de clubs ou simples spectateurs. Le Club Porsche, rangé au cordeau, occupe ainsi traditionnellement un énorme espace au centre du circuit Bugatti (911 Porsche étaient attendues !). C’est l’occasion de découvrir parfois au détour d’un chemin des modèles rares ou à peine sortis d’usine. Nous avons ainsi pu croiser une des premières Porsche 911 R françaises, une McLaren F1 GTR, la seule et unique Aston Martin Vanquish Zagato Roadster, une Pagani Zonda 12C ou plusieurs De Tomaso Pantera SI, dont des targas !
Au chapitre raretés toujours, une exposition inédite sous l’égide de la FFVE regroupait pour la première fois des camions transporteurs de course d’époque. Quant à la vente aux enchères Artcurial, ses résultats ont été pour le moins mitigés. Si une Porsche 935 Compétition Client a battu le record de sa catégorie en étant adjugée 1,3 M€, les vedettes de la vente Ferrari 250 GT Passo Corto (relire ici) et Delage D6 3l n’ont pas trouvé preneurs malgré leur pedigree impeccable. Le marché de la voiture de collection semble vivre une époque de transition depuis le début de cette année, certains lots prestigieux ayant du mal à s’écouler au montant demandé par leurs vendeurs (relire ici notre analyse post-Rétromobile).
A événement exceptionnel, dispositif exceptionnel : pour tenter d’assurer une couverture exhaustive, plusieurs membres de l’équipe de blogautomobile ont arpenté les pitlanes et paddocks pour vous rapporter les images que vous pouvez admirer dans cette page.
Rendez-vous est pris au Mans pour 2018 pour la prochaine édition, qui devrait, nous promet-on, être encore plus riche !
Crédits photos : Ugo Missana, Thomas D., Régis Krol