Un marché de décembre 2012 à -14.6% (données brutes) pour les VP, un marché à -21.6% pour les VUL et ceci sans compter les VI à -16.6%. On ne peut pas dire que l’année 2012 s’achève dans l’euphorie et la bonne humeur générale sur le marché des véhicules neufs à usage privé ou professionnel.
Bien sur les commentateurs se rassurent et nous rassurent (??) en nous annonçant que le marché automobile n’est pas aussi bas que celui de 1997… On atténue la douleur comme on peu !
Reste que le gadin de décembre mais aussi de l’année 2012 est à mettre sur le compte des constructeurs hexagonaux qui chutent sur l’année de 19.4% notamment à cause de Renault qui plonge de près d’un quart de ses ventes (-24.7%) et qui est à peine récupéré par Dacia lui aussi en baisse de 9.2% sur 2012. C’est à peine moins rude pour PSA qui chute au global de 17.5% avec une baisse quasi équivalente pour Citroën et Peugeot.
Au final et sur l’année les constructeurs français voit leur part de marché passer de 56.18% en 2011 à 52.56% ce qui correspond à la perte de 240.253 livraisons de voitures neuves sur l’année. Pas Rien !
Du coté des constructeurs étrangers, on plonge aussi mais de manière moins marquée puisqu’au global les marques dont les sièges sociaux sont hors de France voient leur ventes baisser de 6.7% avec 900.851 livraisons en 2012 contre 965.955 l’an passé. Au chapitre des marques étrangères en baisse notable sur le marché 2012 on trouve :
– Alfa Romeo : -36.4% (10.327 liv)
– Seat : -27.3% (24.181 liv)
– Fiat : -24.0% (43.555 liv)
– Opel : -23.8% (71.667 liv)
– Smart : -20.1% (5.441 liv)
– Ford : -19.8% (92.477 liv)
A la lecture des chiffres, on constate que les plus fortes baisses concernent les constructeurs du sud de l’Europe et ceux qui dépendent des constructeurs américains.
Comme généraliste, Volkswagen est aussi à la baisse (-5.6%) mais l’ensemble du groupe VW est maintenu dans une position correct grâce à l’augmentation des ventes d’Audi et de Skoda. Nissan est aussi en petite baisse mais à l’image d’Audi, les marques “premium” comme BMW et Mercedes Benz sont en hausses respectives de +3.8% et +9.2%. Plus anecdotiquement, on notera l’augmentation des ventes de 10% de Rolls Royce en France en 2012 alors que les marques de luxe du groupe Fiat SpA sont en petite baisse de 5.9% (389 livraisons en 2012 versus 412 en 2011) et c’est essentiellement Maserati qui tire les chiffres vers le bas.
Au chapitre des marques en forme sur le marché 2012, on notera Daihatsu (+62.2%), Hyundai (+42.2%), Lancia (+31.2%), Kia (+18.1%), Chevrolet (+4.4%) et Toyota qui reprend sa marche en avant avec +1.0%. Les autres petits constructeurs suivent le mouvement et sont à la baisse mais ils restent dans “les clous” des grands importateurs avec une baisse des ventes de 6.2% et un chiffre global qui passe de 68.083 livraisons en 2011 à 63.850 en 2012.
Finalement le marché automobile 2012 passe assez nettement sous la barre “psychologique” du 1.9 million d’unités mises à la route ce qui ne laisse rien présager d’encourageant pour l’année qui s’ouvre et qui pourrait être impactée par la conjoncture mais aussi par des mesures diverses et variées peu propices à la reprise. Une chose est sur les chiffres des années précédentes sont désormais bien loin et il y a fort à croire qu’il faudra longtemps pour les retrouver surtout si 2013 est encore plus faible que 2012.
Si l’on détaille le mois de décembre 2012, les résultats commerciaux sont assez contrastés avec -32% pour Renault mais seulement -4.4% pour Dacia, -25.4% pour Volkswagen mais +3.4% pour Audi, -55% pour Alfa Romeo mais +84.2% pour les marques de luxe du groupe Fiat, -48.3% pour Smart versus +12.5% pour Mercedes Benz. On notera en décembre un beau +46.3% pour Infiniti, un énorme +70.8% pour Hyundai mais aussi un inquiétant -40% pour Ford ou un toujours tragique -36.4% pour Seat…
Au final, décembre 2012 est à l’image de l’année 2012, c’est à dire que les ventes ne sont pas là et quand on constate que ce sont essentiellement les constructeurs généralistes qui souffrent (même VW), on constate sur le marché automobile un phénomène socio-économique, l’appauvrissement réel (ou la disparition ?) de la défunte “middle class” qui est le coeur de cible des grands constructeurs. Au delà des chiffres bruts, des lamentations des dirigeants de tous ordres, le marché automobile français est à l’image de l’évolution de la société avec la disparition de ce qui faisait la richesse de notre système sociétal et dans le cas présent, économique et commercial. On ajoutera quelques jérémiades, le maintien (voulu) de la morosité ambiante et on peut se dire sans être devin que l’année 2013 ne sera pas meilleure que 2012 mais on restera optimiste en se disant que les nombreuses nouveautés attendues cette année, la baisse des consommations des autos, l’envie de changer et peut être un très hypothétique début de reprise seront les clefs de la relance du marché… Pas évident !
Pour ce qui est des ventes sur l’année 2012, on constatera que Renault est sur les deux premières marches du podium avec les Clio et le tandem Megane/Scenic, suivent les Citroën C3 et C4 qui font troisième et quatrième devant le tir groupé de Peugeot avec les 208, 207/206+, 308. Les Polo, 3008 et Twingo terminent le Top 10 français 2012. On notera aussi dans les éléments à connaitre la quasi disparition des grands monospaces (~1% du marché) et la forte croissance de celui des SUV ce qui pose la question, Renault va t-il vraiment donner un successeur à l’Espace IV ? Pour le détail des chiffres VP et VUL 2012 reportez vous ci dessous.
Grâce à la “fameuse”, pour ne pas dire fumeuse politique gouvernementale du Bonus-Malus, les émissions moyennes de CO2 en France chutent encore de -2.6% et la France se rapproche du Danemark qui est le meilleur élève européen… Reste que cette politique faite en dépit du bon sens pénalisent notamment nos constructeurs nationaux qui font finir par oublier qu’au delà de 1.6 L de cylindrée, 4.40 m de long et un bonus d’au moins 100€ il existe des autos mais aussi des marges, du travail et des acheteurs. Ne perdons pas de vue qu’hier, le nouveau malus écolo fortement impactant et pénalisant sur le marché est entré en vigueur. Nous en verrons assez vite les effets et pas sur que ce soit les bons pour l’industrie automobile mais hélas alliances politiques, promesses de campagne, besoin d’argent rapidement et manque de connaissance du secteur automobile (comme d’autres domaines d’ailleurs) des fameux conseillers font que 2013 et peut être 2014 seront encore plus difficile pour le monde de l’automobile.
Attendons toutefois un peu pour voir si la Renault Zoé va révolutionner le marché automobile comme nous le promet un impétueux ministre où si cette citadine électrique peu polyvalente se verra cantonnée aux centres villes et aux banlieues chics où l’on trouve garage pour la recharge et deuxième voiture pour vivre un peu en dehors d’une zone géographique de 120 km de diamètre. Captur, 2008, Scenic retouché, montant en puissance des 208 et Clio aideront ils à la reprise de notre secteur automobile, rien est moins sur car les experts et analystes de tout poil nous annoncent (à tort ? à raison ? ou à des fins voulues ?) une année 2013 très difficile sur… tous les fronts ! Alors restons optimistes…
Via CCFA