Essai : Mazda 6 2,2 L BVA Sélection : VTC Approved

Samedi soir, 21h00, le devoir m’appelle. iPhone allumé, je suis prêt à parcourir les rues de la capitale au volant de ma fidèle voiture noire en étant au service des touristes et Parisiens allergiques aux transports et taxis. Vous l’avez compris, je suis VTC. Qui dit VTC dit berline, et pour m’aider à faire mon choix parmi l’offre pléthorique, Mazda m’a confié la version ultime de sa grande berline : la Mazda 6. Sera-t-elle celle qui accompagnera mes nuits et fera la connaissance de milliers de fessiers de tous les continents ? Je pense bien que oui…

Petit certificat de chauffeur en poche, il ne me reste plus qu’à trouver une voiture qui me plaise, puisque nous ne ferons qu’un elle et moi de jour comme de nuit. Il faudra qu’elle ait tout ce qu’il faut pour m’aider à atteindre le graal pour un VTC : la note de 5 étoiles dans l’app de mon employeur. Souhaitant plus original qu’une Peugeot 508 et moins ostentatoire qu’une Jaguar XE, mon choix s’est finalement porté sur la Mazda 6.

Samedi soir. Alors que mes amis partent en soirée, je pars de mon côté rejoindre mon box au sein duquel ma compagne de travail se repose. Habillé de mon plus beau costume et armé de mes iPhone, un mélange d’excitation et de passion m’anime avant de la retrouver et de commencer cette nouvelle nuit parisienne en sa compagnie. Avant de partir, je fais le plein de bouteilles d’eau et de bonbons à la menthe dans l’accoudoir central arrière ; c’est avec ce genre de petit détail que la cinquième étoile dans l’app se décroche vous savez…

La porte du box s’ouvre et je suis à chaque fois émerveillé de revoir cette statutaire berline qui accompagne mes nuits. Longue de 4,80 m et large de 1,84 m, ma Mazda 6 noire fait tourner les têtes à chaque coin de rue… Son allure élancée et ses courbes avantageuses issues du style Kodo, véritable pote stylistique du constructeur nippon, lui donnent immédiatement un côté haut-de-gamme et une réelle prestance, un sentiment renforcé par les superbes jantes vernies de 19 pouces de ma déclinaison Sélection. Suffisamment rare sur nos routes pour marquer ceux qu’elle croise, je dois dire que je ne me lasse pas d’admirer le reflet de sa ligne dans les vitrines parisiennes, accentué par sa signature lumineuse 100 % LED et ses vitres arrières sur-teintées. C’est important d’aimer le look de la voiture dans laquelle vous passez vos journées et certaines de vos nuits…

Être bien à son bord est encore plus important, c’est pourquoi j’ai choisi d’investir et de ne me priver de rien en optant pour la finition haute Sélection. iPhone fixé sur ma grille d’aération et app lancée, je suis désormais prêt à opérer. Je quitte mon domicile de proche-banlieue en direction du centre de Paris…

Je récupère mon premier client à la sortie de son travail, à Neuilly. C’est un habitué des VTC, vous savez, ce Parisien overbooké mais toujours cool qui finit le travail à 22h00 puis rejoint des amis dans un bar, ce Parisien qui check sur Foursquare dès qu’il se rend quelque part, demande à Siri de lui rappeler d’aller chercher le pain et privilégie Airbnb plutôt que booking.com. Habitué des VTC, donc, mais jamais monté à bord d’une Mazda 6. Entre deux coups de fil, celui-ci me confie d’ailleurs être agréablement surpris du confort de la belle sur les pavés de l’avenue Foch… Et je dois dire qu’il n’a pas tort et que même si je m’y suis habitué, c’est toujours un plaisir d’être sur une sorte de coussin d’air et flotter au-dessus des imperfections des chaussées parisiennes dans un salon roulant. Petite cerise sur le gâteau, je laisse le choix à mes clients de choisir la musique diffusée à bord le temps de leur trajet, surtout que je ne suis pas peu fier de voir leur réaction lorsqu’ils se rendent compte que je dispose d’un système Hi-Fi Bose et de 11 haut-parleurs discrètement répartis dans toute la voiture. Notre Parisien mal rasé se met tranquillement dans l’ambiance « after work » avec un set plutôt sympa de St-Germain, ce qui me permet de savourer la précision de mon système-son livré de série et la richesse des basses qui font littéralement trembler les portes sans pour autant étouffer des aigus qui restent cristallins.

Avenue Foch, Place de l’Étoile, Champs-Élysées, Concorde, Rue Saint-Honoré, nous sommes arrivés ; je ne me lasse pas de la beauté de Paris et parcourir l’extraordinaire reste toujours aussi magique. Hôtel Costes, l’odeur des bougies embaume le tapis rouge de l’établissement, devant lequel une BMW 750 Li flambant neuve trône fièrement. Ma Mazda n’a toutefois pas à rougir et elle a plutôt fière allure sous les lumières de Paris la nuit. Les moments de transition entre un client déposé et un client à aller chercher sont l’occasion pour moi de savourer le silence de fonctionnement de ma berline…

Animée par le quatre cylindres maison SkyActiv-D 2,2 L de 175 ch, le plus gros bloc diesel proposé, et combiné à une plaisante boite automatique à 6 rapports (en option à 2000 €), elle est un régal à utiliser. Je dois dire que j’étais assez réfractaire à l’idée d’opter pour un mazout mais mon activité et mes 60 000 km annuels lui ont donné raison… Surtout que le bloc Mazda, déjà éprouvé ici sur la 3, est franchement hyper agréable en brillant par sa souplesse d’utilisation et sa discrétion. Ni cliquetis désagréable au ralenti, ni vacarme dégoutant lors des accélérations ne viennent troubler la quiétude qui règne à bord. Le système d’arrêt momentané du moteur à un feu s’active d’un appui prononcé sur la pédale d’un frein alors que le redémarrage se fait rapidement et discrètement, tout ce qu’il me fallait pour ne pas que cela gène mes clients… En parlant de client, justement, en voici un autre à aller chercher Gare de Lyon ; ou plutôt une autre, puisqu’il s’agit d’une femme.

La vie de VTC comporte un aspect sociologique puisque les clients que nous accompagnons se sentent rapidement en confiance et se livrent à nous. Après le parisien à 100 à l’heure, me voici maintenant avec une quadra versaillaise « anti-tout ». Revenant seulement d’un week-end à Marseille mais pourtant chargée de deux imposantes valises (qui ne font pas peur à mon imposante malle de 480 L), elle fit de moi son journal intime/psychologue le temps de la ramener à son domicile. Versailles c’est un peu la frontière entre la ville et la campagne pour nous qui sommes habitués à ne pas dépasser les 70 km/h du périph’ ou les deux aéroports vous savez… Je me mets alors à utiliser le système-multimédia MZD Connect à l’ergonomie exemplaire, présent sur l’ensemble de la gamme du constructeur, de la MX-5 au CX-5.

Révoltée par les retards à répétition de la SNCF, la politique pour l’emploi de notre gouvernement, le cris des bébés en 1ère dans le TGV et l’absence totale de service des taxis marseillais (en voici une surprise !), ses nerfs se relâchent toutefois lorsqu’elle pénètre à bord de ma berline nippone et que son fessier crispé vient à se reposer sur ma sellerie en cuir perforée blanche. Je mets un point d’honneur à ce que mes passagers se sentent bien, et la traditionnelle bouteille d’eau et les bonbons à la menthe accompagnent les airs de Nina Simone qu’elle choisit pour agrémenter notre trajet. Je dois dire que je ne suis pas malheureux d’aller au-delà du Périph’, surtout que les six rapports de ma boîte auto’ s’enchainent avec une fluidité et une rapidité déconcertantes. Une fois arrivé sur l’A13, je me retrouve vite à devenir le Maître de la file de gauche : mon 2,2 L n’a pas cédé à la tendance du downsizing et même s’il délivre sa puissance plutôt tard (les 175 ch s’expriment à 4500 tr./min.), je peux faire faire parler mon couple de 420 Nm dès 2000 tr./min. Proposant des relances et accélérations linéaires, le comportement général de la voiture reste typé confort, tant mieux pour mon utilisation, et l’on cruise gentiment à 130 en-dessous des 2500 tr./min., bien aidé par mon régulateur de vitesse adaptatif qui s’occupe d’accélérer et de freiner à ma place en fonction de ce qui se passe devant moi, et ce jusqu’à 200 km/h au cas où un client me demanderait de le raccompagner en Allemagne.

Je suis également assisté par une pléiade d’aides à la conduite (détecteur de fatigue avec alerte en cas de manque de maintien du volant, affichage tête-haute, alerte d’angles-morts, passage en feux de route automatique, feux directionnels, assistant de maintien de trajectoire et freinage automatique d’urgence jusqu’à 150 km/h) qui me permettent de me concentrer sur l’essentiel : ma cliente. Celle-ci est d’ailleurs ravie du silence à bord sur autoroute et de l’espace à l’arrière pour ses gambettes. Cerise sur le gâteau, un sourire s’esquisse même sur son visage lorsqu’elle se rend compte que son fauteuil arrière est chauffant… C’est ça le voyage en première classe, madame.

Le château du Roi Soleil se profile, Versailles nous voilà. Je laisse devant son hôtel particulier notre quadra toute pimpante et chargée comme un mulet. Arrivée avec une relative misanthropie, l’ambiance à bord l’a transformée, c’est fou ce que les voitures peuvent faire aux femmes… Au moment de décharger ses imposantes valises, je me dit tout de même qu’il manque un truc vachement important sur ma Mazda 6 : un hayon électrique. Même en option, impossible de jouir du plaisir d’appuyer sur la clé afin que le coffre s’ouvre seul, et créer un effet « wahou » de plus pour mes clients.

Bon, maintenant que je suis loin de Paris et avant de retourner dans la jungle des 20 arrondissements, autant faire un peu de tourisme et m’attarder quelques instants sur la beauté de la ville et de ses ruelles étroites. Tiens, d’ailleurs, en parlant de ruelles étroites, cela me rappelle ce taxi garé en double-file et se fichant royalement de ce qui se passe derrière. Vous le connaissez tous ce taxi qui fait qu’aujourd’hui j’ai du travail : il roule en Skoda Octavia blanche avec une pub RTL sur les portes, écoute l’After-foot de RMC tout en proférant des insultes au moindre cycliste circulant sur la voie de bus et ne vous adresse la parole qu’au moment de vous annoncer que son terminal de carte bancaire, pourtant neuf, est hors-service. Ce service à la française qui donne la couleur aux touristes dès qu’il les récupère à l’aéroport. Heureusement, nous sommes là.

Motivée par cette noble mission de proposer une alternative au calvaire des taxis, je me remets en route. La soirée est douce et mon estomac crie famine. Ne pouvant prendre le temps de m’arrêter pour manger, je passe chez Ronald prendre quelques calories et graisses saturées, histoire de tenir le coup jusqu’aux sorties de boites de nuit. Ne voulant pas troubler l’exquise odeur des cuirs de ma berline, je m’arrête le long de Seine et enchaine les réjouissances culinaires américaines en admirant encore et toujours ma compagne à quatre roues, m’attardant cette fois-ci sur son habitacle.

Lorsque je l’ai choisie, je savais que je ne serai pas à bord d’une Audi A4 ou d’une Mercedes Classe C. N’étant pas un magnat de la rigueur germanique, je cherchais le meilleur compromis entre praticité et confort, tout en pouvant jouir d’un ensemble agréable à vivre, sans fioritures, et plaisant à utiliser. La Mazda 6 représente cette alternative et démontre une réelle montée en gamme du constructeur avec des matériaux de qualité (cuir, plastique moussé et aluminum poli) et des finitions plus que convaincantes. Je dois dire que sur certains aspects je préfère même ma nippone aux allemandes, à l’image de l’écran multimédia, parfaitement intégré à la console centrale (coucou la Classe C). Alors oui je ne jouis pas (encore) d’un cockpit 100 % numérique comme sur l’Audi A4 et le dessin de mes compteurs est un peu tristounet, mais mon habitacle respire la qualité et le sérieux, en plus de proposer une excellente ergonomie et un équipement complet DE SÉRIE, allant de la sellerie en cuir aux dizaines de réglages électriques à la caméra de recul en passant par un toit-ouvrant.

La nuit est douce, le dernier album de The Avener résonne dans la voiture et mon dernier client de la soirée est un habitué. Pressé de rentrer chez lui et moi-même pressé de terminer ma nuit de travail, je le ramène d’un commun accord à allure soutenue… Pour éviter les travaux nocturnes du Périph’, je récupère les quais puis la N118 en passant par le Bois de Boulogne. Entre flics, dealeurs, prostituées et fêtards éméchés, je ne m’y attarde pas et file dans la pénombre, avec pour seule guide l’excellent éclairage fourni par les feux à LED adaptatifs.

Ce qui est bien avec ma berline, c’est qu’en plus de briller sur autoroute, elle sait aussi être agile dans les virages de la N118, grâce à un amortissement parfaitement calibré qui jongle entre une relative souplesse pour préserver un haut-niveau de confort et une rigueur bienvenue pour ne pas s’écraser littéralement dans chaque courbe et subir un désagréable roulis. Le châssis ainsi que la direction sont suffisamment communicatifs pour sentir les limites de la voiture, et l’on grimpe ainsi sans encombre les amusantes courbes de la montée de Sèvres. Manquant un peu de puissance à mon goût mais ne pesant qu’1,4 tonnes, la Mazda 6 et son quatre cylindres de 175 chevaux, reste plaisante à mener, bien aidée par une boîte automatique aux rapports parfaitement étagés et même dotée de palettes. Réussissant avec brio l’épreuve fatidique de la montée de la N118 et laissant derrière nous une vue unique sur Paris et La Défense de nuit, notre imposante berline m’a véritablement surpris par son comportement, toujours très sain et très sécurisant. Une polyvalence bienvenue pour une voiture qui se destine à avaler des bornes…

Surtout que le réservoir de 62 L et les technologies SkyActiv pondues par les ingénieurs Mazda (et notamment le i-ELOOP, le système de récupération d’énergie au freinage qui alimente les fonctions de confort de la voiture, comme la clim’) permettent de ne pas avoir à visiter les stations-service trop souvent… Après ma nuit, ponctuée de courses parisiennes et de virées franciliennes sans forcément chercher à faire de l’éco-conduite, mon tableau de bord m’indique une (honnête) consommation moyenne de 7,2 L / 100 km.

Il est cinq heures, Paris s’éveille, comme dirait Jacques Dutronc. Après avoir enchainé les kilomètres et les sourires (pas toujours honnêtes mais les 5 étoiles dans l’app, ça va se chercher) à mes passagers, il est temps pour moi de rentrer à la maison et d’offrir un repos bien mérité à ma nippone. Soigneusement garée et bichonnée pour repartir de plus belle le lendemain, je me dit une dernière fois que j’ai fait le bon choix en prenant une Mazda 6 plutôt que l’une de ses nombreuses rivales allemandes… Affichée à 40 250 € dans cette finition haute Sélection BVA, c’est là qu’elle se démarque en offrant un tarif hyper compétitif et une dotation complète de série sans pour autant rogner sur le reste. La Mazda 6 est la voiture parfaite pour enchainer les kilomètres : le soin apporté à sa vie à bord, que ce soit au niveau du confort ou des technologies embarquées, est une réussite et sa mécanique est toujours aussi plaisante, en offrant une douceur de fonctionnement appréciable au quotidien et des qualités dynamiques convaincantes, tout en restant sobre et bien moins chère à l’achat que ses petites copines.

Bref, là où Gabriel qualifiait le break de « sports d’hiver approved », la berline dispose de toutes les qualités requises pour décrocher le titre de « VTC approved ».

PS : je ne suis pas VTC. Bon, pour l’anecdote, un vrai VTC m’a réellement pris pour l’un d’entre eux pendant que nous faisions le plein, et beaucoup de potentiels clients me firent des grands signes pour que je m’arrête et que je les prenne en charge dans Paris. Comme quoi, une Mazda 6 noire cuir blanc est rentrée dans la conscience de tous comme une voiture faite pour les chauffeurs…

Merci à Guillaume de Mazda France pour l’organisation de ce prêt et à Ugo Missana pour les photos.

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