Mercedes Classe A 2016 : on prend la même et on recommence ?

Mercedes Classe A

En 2012, Mercedes lançait sa Classe A. Bon en effet, elle ne date pas de 2012, mais vous voudriez vraiment parler de l’ancienne ? Non, et moi non plus alors je continue. Lorsque Mercedes a décidé de lancer cette nouvelle voiture, la marque a également décidé d’opérer un virage dans son style un peu vieillot, et quand on parle de virage, on est presque sur un demi tour. La marque a mis une claque à son image de voiture de retraité et amorcée par cette voiture une nouvelle ligne stylistique en nous offrant quelque chose de jeune, dynamique et sportif. Ce véhicule a rencontré un grand succès, Mercedes devait lui remettre un petit coup de crayon, et c’est chose faite.

Tout débute à la Mercedes Gallery, Avenue des Champs-Élysées, lieu où Mercedes a choisi de nous donner rendez-vous pour le début de ces essais. Ici trône fièrement une Classe A dans la toute nouvelle couleur de lancement : le Vert Elbaïte. Si j’avoue avoir été très mitigé en photo par cette couleur, un genre de pomme Granny, une fois vu de mes propres yeux j’adore. Il ressort plus foncé et moins flashy que prévu et il devrait se fondre à merveille dans le paysage urbain et campagnard. Petit point sur notre journée à venir, répartition des véhicules et nous voilà partis au parking pour récupérer la voiture. Malgré ma rapidité, enfin surtout celle de mon binôme et confrère, nous n’avons pu subtiliser la verte…

Mais nous nous sommes vu doté d’une superbe rouge A200, équipé d’un moteur essence développant 156 cv accouplée à une boite manuelle à 6 vitesses. Proposé en finition Fascination, le haut-de-gamme, comme 33 % des Classe A vendues, notre modèle essayé vaut un peu plus de 37 000 euros. Mes premières impressions tant à l’extérieur qu’à l’intérieur sont très bonnes, je suis plutôt content de passer la journée dans une telle voiture…

Contact, moteur et action ! J’ai dit action ! Là c’est le moment où vous pouvez aller chercher un café le temps que l’on trouve le bouton qui permet de désactiver le frein de parking… Situé en bas à gauche, il est toutefois bien accessible mais peu visible, quand on sait où il est cela ne pose plus de problème et bien au contraire cela permet de ne pas encombrer la console centrale d’un bouton supplémentaire. Je disais donc contact, moteur et action ! En vérité, nous avons aussi cherché la marche arrière, qui s’enclenche en tirant le levier vers le haut. Rien de bien compliqué mais c’est toujours plus difficile quand on ne le sait pas… Et là vous vous dites qu’on recrute vraiment que des nouilles chez blogautomobile.fr, et vous avez sûrement raison. Sur ce, mon comparse prend le volant en premier lieu – j’ai horreur de conduire dans Paris – ce qui me laisse le temps d’inspecter l’ensemble de l’habitable pendant que nous nous dirigeons vers notre point de chute pour déjeuner, non loin de Rouen.

L’intérieur est clairement joli et bien fini, il est également à vocation plutôt sportive. Ainsi on trouve des sièges légèrement enveloppants et intégrant l’appui-tête, moitié cuir et moitié alcantara, portant des surpiqûres rouges. Ils disposent des réglages classiques mais aussi d’un réglage de la hauteur du siège ainsi que de l’inclinaison de l’assise. On pourrait leur reprocher d’être un peu fermes mais ils sont vraiment magnifiques. L’habitacle est un mélange de cuir, d’alcantara et de matériaux nouveaux comme la planche de bord qui se pare d’une finition moussée effet carbone de belle facture.

On regrettera la présence de quelques plastiques à des endroits vraiment visibles comme sur la console centrale, mais surtout au niveau de la poignée de porte, surtout que ce dernier parait très fragile puisque notre exemplaire avec 600 km au compteur disposait déjà de quelques griffes… Mention spéciale aux ceintures de couleur rouge, du plus bel effet. La boîte à gants n’est elle pas bien grande et nous avons surtout regretté de ne pas avoir un seul petit espace accessible pour pouvoir poser un smartphone. A noter que ce problème n’est pas présent sur la boite automatique qui, en lieu et place de la commande de boite, laisse un espace de rangement supplémentaire tombant à point nommé.

N’étant pas au volant, c’est également le moment que j’ai choisi pour manipuler le système multimédia. Mercedes annonce une nouveauté à venir sur leur véhicule, à savoir l’Apple CarPlay. Ceci permettra d’avoir directement l’écran de son iPhone sur l’écran de contrôle de la voiture. Malheureusement cette technologie n’arrivera qu’en décembre 2015 et nous n’avons donc pu en prendre les commandes. Toujours est-il que la boite à gant centrale accueille deux prises USB pour pouvoir recharger son smartphone, donc plus question de se battre pour savoir qui aura le droit à de la batterie à la fin du voyage. Une fois le mien branché, j’active mon bluetooth et let’s go ! J’appuie sur l’écran et mon conducteur se moque de moi, car il n’est pas tactile. Je me dirige donc vers la planche de bord, sur laquelle nous allons faire un petit arrêt. Situé juste au dessus du réglage de la climatisation et en dessous des buses d’aération, il faut bien avouer que cette partie bien que fonctionnelle n’est pas très esthétique et nous fait faire un bon en arrière comparé au reste de l’auto… Un écran tactile et/ou entièrement commandé par la molette de la console centrale aurait été fort judicieux et aurait permis de dégager la console de l’ensemble de ces boutons. Bref je presse le bouton téléphone, je farfouille pour trouver comment le connecter, je trouve, je l’associe et voilà ! C’était pas si long ! Je lance Youtube et… rien. Je presse alors le bouton média et je dois en fait ré-associer le téléphone pour enfin lancer ma musique. La manipulation n’est pas aisée, ni rapide, mais ceci fait tout se déroule sans encombre et l’on contrôle l’ensemble au volant avec facilité (à la seule condition que le réseau de Normandie me permette de capter suffisamment pour jouer ma playlist favorite, ce qui ne fut pas le cas vous vous en doutez). Par ailleurs la molette centrale est très agréable à manipuler et dirige le GPS et l’ensemble des autres éléments de parfaite manière.

Maintenant que je me suis bien amusé avec tous les boutons, non sans avoir fait perdre de vue le GPS à mon acolyte, c’est à moi de prendre le volant. Bon je ne vais pas y aller par quatre chemins, j’ai eu un gros coup de cœur pour l’ensemble direction/châssis de cette voiture. Sur les petites routes de Normandie, Mercedes nous a sorti ici un ensemble remarquable d’efficacité.

La vocation dynamique, voire sportive, de cette voiture n’est clairement pas une pâle usurpation de ces adjectifs : le châssis vire à plat de virage en virage, qu’il s’agisse de grandes courbes rapides ou de petits lacets serrés. La Classe A se pose dans la courbe et ne bronche plus à condition de ne pas lui imposer des vitesse immodérées. Ce que j’ai trouvé bluffant, et encore plus pour une voiture de ce type, ce sont les informations qu’elle nous transmet à la fois par le châssis (elle communique extrêmement bien sur l’état de grip des pneus avant et arrière) et aussi par la direction, qui fait extrêmement bien remonter les informations sur le type de route qui défile sous nos pneus. Bien évidemment, c’est le train avant qui tend à travailler le plus, mais le châssis et la direction communiquent tellement qu’on se trouve rarement surpris à arriver vraiment trop vite dans un virage. Je ne pensais pas un jour faire part de telles sensations sur une voiture “de tous les jours”.

Revers de la médaille, le châssis est très ferme et, associé à l’assise, on se retrouve avec une voiture qui n’est pas des plus confortable. Je n’ai toutefois jamais eu mal au dos pendant l’essai et surtout, aucune de nos voitures ne disposait des suspensions adaptatives qui devraient être un plus.

Le moteur essence présent ici est volontaire et reprend à tous les régimes, on se surprend à ne pas rétrograder ou même à démarrer en seconde sans vraiment faire attention (oulala, vilain essayeur). On aurait aimé une sonorité plus travaillée, au moins à l’intérieur, qui aurait encore plus participé à l’aspect dynamique de la voiture. Le gros point noir à mon sens concerne la boite manuelle : le levier n’est pas excellemment bien placé puisqu’il tend à nous casser le poignet à chaque passage de rapport, et surtout la commande de boite n’offre pas une consistance agréable à l’instar de la pédale d’embrayage…

Une option extrêmement intéressante est à souligner : le Dynamic Select. Il s’agit d’un petit bouton qui permet de basculer d’un mode à un autre (Confort, Sport, Eco, Personnalisé) et qui agit notamment sur la pédale d’accélérateur en la rendant plus ou moins réactive, mais aussi sur la direction en la rendant plus ou moins ferme. Cela peut paraître anecdotique mais je l’ai beaucoup utilisé selon le type de route et mon mode de conduit. J’ai particulièrement apprécié le changement de fermeté de la direction qui participe au confort et au ressenti de la voiture. Autre point intéressant, Mercedes ne cantonne pas cette option à des seuls modes prédéfinis : ils laissent le soin au conducteur de le personnaliser à loisir. À savoir qu’avec les suspensions adaptatives, le Dynamic Select agit aussi sur les suspensions, et ça c’est plutôt sympa !

Il est maintenant temps d’aller manger, à la suite du repas et donc autour du café, on nous expose un point presse nous permettant de nous familiariser avec les nouveautés de cette Classe A. Il est toujours plus difficile de restyler une voiture qui a connu un vif succès, qu’une autre qui fut un échec total, de ce fait le restylage est subtil mais agréable. Je vous renvoie ici à l’article effectué par Victor pour connaître tous les détails de cette nouvelle mouture.

C’est le moment de reprendre la route et de changer de monture ! De deux roues motrices nous passons à quatre, d’un essence nous passons à un diesel, d’un rouge nous passons à un bleu et d’une boite manuelle nous avons désormais une boite automatique à 7 rapports.

Le modèle essayé dispose de la même finition Fascination, mais en quatre roues motrices et boite automatique le ticket d’entrée s’établit à 41 350 euros. J’aime particulièrement la configuration de celle qui nous permettra de faire le retour par l’autoroute jusqu’à Paris : le bleu lui sied à merveille et ses jantes sont du plus bel effet. Alors que puis-je dire sur cette nouvelle monture ? Déjà pas de galère, ni avec le frein de parking, ni avec la marche arrière. En revanche, c’est reparti pour re-configurer le bluetooth mais maintenant je sais comment faire, sauf que là, je suis au volant (ouuuuh vilain essayeur x2).

C’est alors l’occasion de tester la nouvelle fonctionnalité d’alerte de collision : lorsque l’on s’approche d’un véhicule un voyant nous informe que l’on est trop près. Il s’adapte bien évidemment à la vitesse, plus on va vite et plus il augmente la distance avant de s’allumer (j’ai testé). Si l’on s’approche vraiment de trop près il bippe pour nous le signaler (j’ai aussi testé). Si l’on s’approche de vraiment vraiment trop près, il parait que la voiture se freine d’elle même (non, j’ai pas testé, je vous laisse faire il parait que ça marche).

Tiens, comme je m’ennuyais sur l’autoroute, j’en ai profité pour triturer les boutons du côté conducteur. Chose intéressante, la voiture ne possède qu’un seul commodo se situant à gauche et qui permet de gérer l’essuie glace avant et arrière, les appels de phare, le lave-glace et les clignotants. Ça fonctionne vraiment super bien une fois qu’on a compris à quoi servait chaque machin, ce qui m’a valu de faire une paire d’appels de phare à la voiture devant moi et également de laver 2 ou 3 fois le pare-brise à coup de lave-glace. À droite, nous n’avons plus du tout de commodo, sauf dans le cas de la boite automatique, ce qui nous permet d’éviter d’avoir une grosse manette qui prend de la place sur la console centrale.

La version que je conduis dispose d’un moteur diesel de 136 cv qui, sans être un foudre de guerre, est toutefois suffisant et volontaire. Les rapports passent de façon douce et agréable sans aucune raté, et les palettes nous permettent de forcer les montées et les descentes de rapports à loisir. Dans tout les cas, la boite auto a été mon fidèle destrier dans une circulation parisienne que j’estime chaotique, et d’autant plus quand on met 45 minutes à retrouver le moyen d’accéder à l’endroit où remettre la voiture (c’est le vigile du parking qui a bien dû rire, mais les hôtesses m’attendant un peu moins).

Je me permet de vous laisser ici la grille tarifaire qui permet également de se rendre compte de l’ensemble des finitions et motorisations. Si l’on jette un oeil chez BMW, la Série 1 offre un ticket d’entrée à 22 990 euros, soit près de 1000 euros de moins que la Classe A. Néanmoins, si l’on compare avec le prix de la Série 1 5 portes, la Classe A étant une stricte 5 portes, l’écart n’est plus que de 200 euros. En revanche chez Audi, l’A3 ne se laisse pas apprivoiser avant 24 100 euros et il ne s’agit là que de la version 3 portes. Lorsque l’on monte en gamme, il faut avouer que la Classe A reste plus chère que la concurrence, mais il reste à comparer le niveau de finition et d’équipement de chacune d’elles…

En définitive, la Classe A n’évolue pas énormément mais reste une excellente voiture, voilà pourquoi elle n’a finalement pas eu besoin de tant évoluer… À mon sens, le meilleur choix se porte vers la boite automatique et les suspensions adaptatives. En ce qui concerne la motorisation, tout dépendra de votre utilisation… Libre à vous de vous diriger vers les moteurs les plus puissants de la gamme, ce ne sera jamais de trop sur cette voiture ! Quant on sait que la moyenne d’âge des conducteurs européens de la nouvelle Classe A a baissé d’environ 13 ans par rapport à celle de la série précédente et que deux clients sur trois sont de nouveaux clients de la marque, on se dit qu’il y a eu une sacrée réussite de la part de Mercedes…

Crédits photo : Mercedes et Aymeric V.

Un grand merci à Mercedes pour cette journée d’essai et à toute l’équipe présente, dont Debora sans qui je n’aurais pas eu le loisir d’être présent.

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