Miata Is Always The Answer

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Miata

MX-5, Miata, Roadster, Eunos, “voiture de coiffeur”, euuuuuh pardon je m’égare. Sous ces nombreuses appellations se cache un des plus grands succès automobiles de ces 3 dernières décennies. Pas en termes de ventes non (quoique, 1 million ça commence à faire…), mais en termes de cote d’amour et de place dans le cœur des vrais passionnés. Car avant même de vous laisser lire la suite, je préfère vous prévenir de suite. Tout au long de ces prochaines lignes, vous ne trouverez pas d’essai critique, ça non. Un comparatif ? Encore moins ! Un avis objectif ? Surtout pas ! Un article sponsorisé alors ? Définitivement non (n’en déplaise à certains de nos détracteurs, convaincus du contraire).

N’y voyez pas non plus un hommage (trop formel) mais plutôt une véritable ode au plaisir de conduite et un résumé d’une journée où une bande de copains se sont amusés comme des petits fous. On tombe ainsi dans l’article inutile ?… Complètement. D’autant que les avis divergent plutôt pas mal au sujet de cette voiture (même au sein de la rédaction).

Deux camps bien distincts parmi les passionnés sont d’ailleurs apparus avec le temps.

Le deuxième camp est d’ailleurs parfois très tenace, ne voyant dans la MX-5 qu’un grand écran de fumée à travers des propriétaires aveuglés par leur joujou bon marché à la mécanique bien souvent modeste : une “voiture de coiffeur” en somme. C’est ce qualificatif qui est le plus souvent utilisé par le camp des « pas encore convaincus » sans que les membres de ce dernier ne puissent justifier l’appellation par telle ou telle raison viable.

Je dois vous avouer une chose, je faisais partie de ce camp jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Surfaite, trop répandue, mécanique poussive, image de garçon-coiffeur (et alors ? me direz-vous, à juste titre) mais surtout absence totale d’âme, tels étaient mes préjugés à son sujet.

Lorsqu’un collègue me propose de me joindre à lui et quelques autres le temps d’une journée en Normandie pour essayer les 4 générations du mythe sur lequel je crache depuis de nombreuses années, bizarrement j’accepte sans hésiter. Je me retrouve à 7h00 du matin un dimanche brumeux et humide de mars à une station service en train de me brûler les lèvres en avalant trop vite mon café censé me réchauffer. Je regarde la NC qui m’attend paisiblement dehors et me dis « On peut encore tout arrêter, monter (ou plutôt descendre) en voiture et rentrer me remettre confortablement sous la couette d’un lit que je regrette déjà. »
Trop tard apparemment, mes compères arrivent les uns après les autres la banane jusqu’aux oreilles. Il y en a même un qui roule décapoté alors que la température extérieure n’atteint pas encore les 10°C et que le soleil commence seulement à timidement pointer le bout de son nez. Ça y est ! C’est l’effet Miata, ils sont tous devenus tarés ! Le programme de la journée dévoilé (apparemment nous allons à Fécamps, puis Deauville) et la météo semblant être clémente, mes appréhensions disparaissent rapidement au profit de l’excitation.

Allez, ça doit être fun à conduire, j’oublie mes préjugés pour aujourd’hui et je vais profiter.

C’est dans la liesse générale et sous le regard étonné mais amusé des autres usagers venus prendre leur pause matinale à la station que notre joyeuse bande démarre. Il faut dire que cinq jeunes de 20 à 25 ans tous excités au volant de ce qui ressemble plus ou moins à des petites voitures de sport, ça a de quoi attirer l’œil .

La belle affaire… J’aurais bien terminé ma nuit moi, c’est pas humain de faire ça un dimanche.

Formant initialement un convoi par ordre de génération (ça devait avoir de l’allure !), le côté enfantin de l’un de nous ne tarde pas à venir tout gâcher. Ben oui, être dernier de la file avec une voiture rouge alors que « le rouge ça va vite » ça passe pas ! C’est à ce moment précis que j’ai su que cette journée serait placée sous le signe du grand n’importe quoi puisque forcément, la NC n’a pas aimé se faire dépasser, vous devinez la suite…

4 petits roadsters conduits par des enfants, s’amusant à se dépasser et se redépasser sans cesse allant jusqu’à parfois occuper les trois voies de front sur l’autoroute (sans ne jamais gêner personne en revanche, je tiens à le préciser). C’est également là que l’on se rend compte de la nécessité d’aller chercher la puissance dans les tours. Ne vous attendez pas à un coup de pied au cul à l’accélération après avoir rétrogradé, c’est du progressif : plus vous accélérez, plus elle va vite (ok, ça je pense que tout le monde aurait su le dire). Ce cher 4 cylindres atmosphérique indissociable de la Miata, il en aura fait couler de l’encre ces dernières années…

Après de bons fous rires à nous narguer les uns les autres à force de dépasser, l’heure est aux réjouissances puisqu’un magnifique soleil s’invite à la fête. Un petit arrêt le temps d’enlever nos capotes respectives (comme dans toute relation, au bout d’un moment la capote, ça ne sert plus, ben là c’est pareil). Telle une femme facile (pardonnez cette remarque machiste au possible), la Miata nous donne des bouffées de chaleur et nous invite à tout enlever. Je sens bien qu’il est en train de se passer quelque chose entre nous… On se rapproche, on se sourit mutuellement, un petit clin d’œil qui traîne et……….on glisse ! Pardon ? Vous pensiez à autre chose ? Coquins que vous êtes…

Le propre de la Miata est d’être une propulsion, permissive avec ça, de la NA à la ND avec tout de même un caractère propre à chacune. La NA ne se laisse pas faire si facilement malgré ses 115 ch (farouche la bougresse !), mes quelques premiers essais se traduisent à mon plus grand étonnement par un peu de sous-virage. Malgré tout, on s’y fait rapidement et malgré l’absence totale d’aides à la conduite, on se rend compte d’une chose : la MX-5 est une véritable école de pilotage.
Je ressens le moindre de ses mouvements, suis assis au ras du sol, sens le vent parcourir mon corps tout entier (la sacrée bonne idée que j’ai eu de penser à mon bonnet) : bref je fais corps avec elle, une véritable relation fusionnelle faite pour durer (je ne m’imaginais par encore à quel point). Vous l’aurez compris, à peine deux heures ont suffit à balayer mes idées préconçues héritées de plusieurs années de lutte acharnée. Je me savais faible mais à ce point… Allez, la suite.

La NB abandonne les si typiques phares escamotables et opte pour un design bien plus 90’s : tout en rondeurs. Pour certains, la Miata s’arrête là. C’est « pop-up » ou rien du tout ! Vous avez tout faux mes amis. La NB, c’est la NA mais en mieux. Plus douce, un poil plus fiable (ça il fallait le faire…), plus vivable au quotidien et surtout, plus permissive ! Encore une raison de vous prendre pour un pilote dans les ronds-points !

La NC. Aaaah, la NC…. Tant décriée et pourtant si attachante. Plus lourde, bien mieux équipée, elle marque une rupture avec ses devancières lorsque ô sacrilège, elle s’équipe d’un toit en dur pour l’apparition de la FaceLift, le marché américain dictant les règles de l’époque. C’est d’ailleurs là-bas qu’est apparue sa réputation de « voiture de garçon-coiffeur ». Évidemment, un petit roadster de moins d’une tonne aux lignes douces et à la mécanique modeste avait beaucoup à faire face à la horde de V8 américains débordant de puissance et donc de virilité. Bah oui c’est logique !

NON !

Je sais très bien que ma montagne d’arguments tous plus fondés les uns que les autres (j’ai pour règle universelle d’avoir toujours raison) ne suffira pas à ce que le camp des “pas encore convaincus” en démorde. Peut-être qu’une figure plus emblématique que la mienne… Jeremy Clarkson ? Banco. Vous connaissez sans doute pour la plupart d’entre vous l’un des trois animateurs vedettes déchus de leur propre émission « Top Gear » devenue quasi référence depuis de nombreuses années (ne manquez pas leur grand retour sur Amazon pour leur nouvelle émission « The Grand Tour »). Sa ligne de conduite n’obéit qu’à un mot d’ordre : la puissance ! Et pourtant… (je vous laisse constater par vous-même).

Voilà, la Miata est géniale point.
Fin de l’article.

Ah zut, ils en ont encore sorti une les cons… Bon, ben j’essaye aussi alors (vous pouvez d’ailleurs retrouver les impressions de Jean-Baptiste sous un aspect plus formel ici-même).
Le but de la manœuvre était bien évidemment d’échanger nos montures tout au long de cette journée d’essai ! Je me souviens encore de mon cher compère : « Bon, elle est sympa, mais je n’ai pas réussi à la faire glisser… ». Ainsi, ce qui devait arriver arriva. La zone portuaire du Havre que l’on pourrait vulgairement nommer « les docks » se souvient sûrement de notre passage (les deux motards testant les vitesses de pointe de leurs montures aussi d’ailleurs). Rond-point en approche, je rétrograde en deuxième, la dernière née se met à bouger les fesses tout en douceur, à la manière d’un premier twerk hésitant et le tout sans désactiver l’ESP décidément très permissif sans pour autant se mettre en danger. Indéniablement, Mazda réussit le coup de maître de proposer une 4ème génération calquée rigoureusement sur l’identité de la première ! Peu de constructeurs peuvent se targuer d’une telle continuité dans leur descendance !

Je fais volontairement l’impasse sur la partie la moins intéressante de la journée où mes camarades me vantent un très bon restaurant américain tout proche alors que j’avais prévenu “Pas de McDonald !”. Évidemment, je me suis laissé avoir. Un fast-food en Miata sans même utiliser le Drive, la lose….

Et s’il fallait les comparer ? Ah, cette fameuse question : quelle est la meilleure MX-5 de tous les temps ? Bien des médias ont essayé d’y répondre sans grand succès ni véritable argumentation fondée. Chaque génération possède son lot de surprises et de détails attachants. Indéniablement, la NA tient une place à part dans le cœur des passionnés (le camp des « convaincus ») ou même auprès des passants qui décrochent pour la plupart un large sourire à la vue des phares escamotables. Je pense que la couleur rouge et le fait de voir un jeune à bonnet roulant décapoté n’était pas non plus anodin dans le succès que j’ai pu rencontrer avec.

Bon, c’est fini ? On s’arrête là ?

C’est toujours la partie la plus difficile d’un article, comment conclure de manière originale ? Les essais se suivent et se ressemblent, et la plupart du temps, j’essaye de me mettre à la place du client potentiel afin de me demander si selon des critères bien précis, je serais acheteur de la voiture essayée. Si oui, il faut arriver par quelques subtiles phrases à vous faire comprendre qu’on l’aime cette auto ! Pour le coup vous avez de la chance, j’aime la MX-5. Qui l’eut cru au début de cet article… Je l’aime tellement que…………..J’EN AI ACHETÉ UNE !

Bon évidemment, c’est le genre de conclusion que l’on ne sort que très rarement dans la vie d’un essayeur, mais pour le coup, c’est bien réel ! Après deux nuits passées à me ressasser sans répit les sensations éprouvées au volant de la MX-5, à me rappeler chaque instant derrière son volant, je suis arrivé à la conclusion que la seule manière d’avancer serait de combattre le mal par le mal : l’acquisition. C’est ainsi que je suis aujourd’hui propriétaire d’une charmante MX-5 NB 1.6 L 110 ch édition « California » limitée à 500 exemplaires acquise 5 jours exactement après l’essai des 4 autres. Si ça ce n’est pas une obsession…

Mazda MX-5 NB 1.6 “California”, 2000

4 mois et 12 000 km plus tard, je suis un homme comblé, comment conclure autrement ? Miata Is Always The Answer, définitivement.

Remerciements :
Un grand merci à Ugo, notre photographe toujours au top pour avoir immortalisé cette journée.
Merci également à Mazda France pour la mise à disposition des NA/NC/ND et à Gabriel sans qui le quatuor n’aurait pas été complet.
Merci enfin à Victor pour l’invitation mais aussi à JB Passieux, parce qu’il était là !

Crédits Photos : Corentin Pecnard, Ugo Missana

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