Mondial 2016 : interview d’un homme pressé, Carlos Ghosn

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Porte de Versailles, jeudi après-midi, première journée presse. Nous sommes cinq blogueurs à avoir un rendez-vous particulier avec un des hommes les plus puissants de la planète automobile. Carlos Ghosn nous accorde quelques trop courtes minutes.

Trop courtes, car son temps est compté alors que nous avons tous une liste de questions suffisantes pour l’occuper un après-midi entier. Trop courtes, car les interviews précédents ont naturellement débordé et qu’ils doivent tous s’enchaîner selon un timing très précis. Trop courtes, mais intéressantes, et permettant d’aborder des points variés de l’actualité automobile. Trop courtes mais exceptionnelles, car c’est la première fois que des blogueurs ont la chance de le rencontrer. Vous en retrouvez ci-dessous le compte-rendu in extenso.

Nous avions vu ça, mais nous ne savions pas à quelle vitesse cela allait se développer. Pourquoi nous avons misé sur l’électrique ? Parce ce que c’était la seule technologie qui était prête en matière de zéro émission. L’autre technologie c’est la pile à combustible, mais on est très loin du compte. L’avantage de l’électricité c’est que vous pouvez la fabriquer à partir de beaucoup de choses, vous ne dépendez pas d’une seule matière première. Vous pouvez faire de l’électricité à partir du vent, du solaire, du nucléaire, de l’hydraulique. Vous pouvez faire de l’électricité à partir de tout. Une voiture électrique ne dépend pas d’une seule matière première. Et les gens sont très familiers avec l’électricité, en comparaison avec l’hydrogène qui est très différent et qui demande des contraintes auxquelles les gens ne sont pas habitués. Tout cela nous a poussé vers l’électrique.

Je suis très content de voir aujourd’hui que tout le monde se découvre une mission électrique alors qu’il y a 7 ans Renault a été un peu raillé. On nous disait que nous faisions de l’électrique parce qu’on n’avait pas d’hybride, alors que nous pensions que l’électrique allait réellement jouer un rôle très important dans l’automobile, et nous y arrivons. Aujourd’hui nous sommes un peu déphasés : nous parlons du présent alors que d’autres parlent d’avenir. On vous dit : on va lancer 4 voitures, 5, 10, 15, en 2020, 2025. On va atteindre 400 km dans 3 ans. Mais aujourd’hui, nous sommes là, on a les voitures. Les 400 km d’autonomie NEDC (300 km réels) c’est maintenant. Vous pouvez commander la voiture aujourd’hui, vous l’avez avant la fin de l’année, on n’est pas en train de parler de dans 3 ans. Pourquoi nous sommes un peu plus mesurés pour parler de l’avenir, c’est parce que si nous parlons de la voiture de dans 3 ans, c’est parce que cela enlève beaucoup d’appétit sur la voiture actuelle. Or nous, notre intérêt c’est de vendre déjà la technologie actuelle. Alors que ceux qui n’ont pas de voiture actuelle peuvent se permettre de faire beaucoup de discours sur la technologie de demain. Tout ceci fait partie de la concurrence, c’est tout à fait normal. Mais comme en général la presse parle de tout sans faire de distinction entre le réel et le fictif, on me dit parfois que Renault est en retard sur la voiture électrique alors que 50% des voitures électriques vendues dans le monde sont vendues par l’Alliance. Zoé est la voiture électrique la plus vendue en Europe et l’annonce que nous venons de faire (300 km en réel) va certainement booster encore les ventes de Zoé.

Mes plus vifs remerciements à Maxime, German et toute l’équipe de Renault qui ont rendu cette rencontre possible, et un salut à mes chers confrères

Crédits photos : Renault

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