On est allé voir le nouveau Volkswagen Tiguan

Tiguan

Nouvelle semaine, nouveau SUV ! Après être allé découvrir le dernier Peugeot 3008 à Sochaux mardi dernier, c’est à Paris que nous avons eu rendez-vous avec le Volkswagen Tiguan de troisième génération. Une évolution plus qu’une révolution.

Bon. Autant je fanfaronnais la semaine dernière en clamant que le 3008 de seconde génération était un méga top best seller avec 1 320 000 exemplaires produits, autant la conférence de presse Volkswagen a vite remis les pendules à l’heure : le Tiguan (certes sur deux générations)…c’est 7 600 000 voitures dans le monde entier. Et les instances dirigeantes n’ont clairement pas eu envie de brusquer cette manne en développant la troisième génération.

Ne serait-ce que par la silhouette. Les deux premiers Tiguan étaient des SUV familiaux aux volumes tout ce qu’il y avait de plus classique, le Tiguan III suit leurs pas. Les dimensions ? Quasi inchangées par rapport au précédent. 3 cm de plus en longueur, soit 4.54 m, mais la largeur, la hauteur et l’empattement restent identiques -comptez, respectivement, 1.84 m, 1.64 m & 2.68 m. Ce qui change ? C’est du détail. Les modification ont notamment pour but d’abaisser le Cx, notamment au niveau des guides d’air dans le bouclier ou encore par le pare-brise plus incliné ; mission réussie, puisque la valeur passe de 0.33 à 0.28. Les jantes, elles, évoluent entre du 17″ et du 20″ (comme notre modèle d’exposition), tout en prenant grand soin de proposer un dessin aussi aérodynamique que possible.

Bon, je dois vous l’avouer : autant le premier Tiguan était sympa (de façon générale, le design VW de la seconde moitié des années 2000 me ravit au plus haut point), autant j’ai toujours trouvé la deuxième génération d’un fade assez difficilement concevable. Cette troisième itération ramène un peu de chaleur dans le style, avec des épaulements plus marqués, quand bien même la finesse n’est pas forcément un trait caractéristique de cette carrosserie -je pense notamment à la face avant, très massive, avec une calandre qu’on aurait pu trouver sur une Peugeot période “Welter se fait vieux”. A l’arrière aussi, le bandeau ceinturant les optiques ne fait pas dans la dentelle, tandis que le chrome est presque anachronique. Rassurer, vous disais-je.

La planche de bord suit le même principe : les possesseurs de Tiguan (de VW en général, d’ailleurs) ne devraient pas prendre plus de 30 secondes avant de prendre leurs marques dans cette nouvelle génération. Le combiné d’instrumentation ? 100% numérique de série. L’écran central ? 12.9″ de série, 15″ en option, se reposant sur la quatrième génération du système multimédia embarqué (MIB4, pour les intimes) -comprenez avec un processeur performant et une interface largement revue. Niveau détails, notons que le sélecteur de rapports suit les pas de l’ID. Buzz et de l’ID.7 en se transformant en commodo à droite du volant, tandis qu’une astucieuse molette multifonctions se loge sur la console centrale : dotée d’un écran, elle est capable de basculer sur plusieurs modes en appuyant dessus. Malin !

Cette planche de bord illustre en revanche parfaitement la volonté de Volkswagen de rattraper ses errances des années passées. La qualité ? Les différents matériaux et leurs assemblages m’ont paru être d’un très bon niveau. L’ergonomie ? Comme dit plus haut, la navigation dans l’écran semble être très fluide, avec des menus compréhensibles et une barre de sélection de température rétro-éclairée. Ah, et…

Eh oui, les boutons haptiques du volant font place à des bons vieux poussoirs. Quand bien même j’estime avoir roulé pas loin de 3 000 km à bord de Volkswagen dotées de cette technologie sans jamais avoir rencontré le moindre incident, l’intégralité du corps journalistique crucifiait la marque sur ce point, l’obligeant à revoir sa copie. Dites-moi ce que vous en pensez.

Parlons habitabilité. Je vous indiquais tout à l’heure que le Tiguan prenait 3 cm de plus en longueur, cette hausse se matérialise par une augmentation du volume de coffre : comptez 37 litres supplémentaires, de quoi pousser le chiffre à un remarquable 652 litres -reste à savoir, encore une fois, si l’espace sous le plancher est pris en compte. Et, quand bien même la hauteur n’a pas changé, Volkswagen annonce une hausse d’un petit centimètre de la garde au toit à l’avant comme à l’arrière. De fait, on est large, d’autant plus que la banquette peut coulisser sur 18 cm. A l’avant, idem, puisque les sièges peuvent être chauffants, réfrigérés, massants et réglables sur 14 positions.

Et si l’évolution la plus marquante de ce nouveau Tiguan…était invisible ? Car oui, figurez-vous que le SUV Volkswagen se paye la dernière plateforme du groupe : la MQB Evo. Alors, la MQB, on connaît, c’est la plateforme modulaire de VAG qui équipe quasiment toutes les voitures particulières depuis 2012. Seulement ici, pas mal de choses ont changé. L’avantage pour nous ? Tout plein de nouvelles technologies – les optiques en sont un bon exemple. Les modules matriciels des phares du Tiguan II possédaient 24 LED ? Cette troisième génération en compte…19 200. De quoi éclairer un maximum possible la chaussée et ses alentours, tout en protégeant les voitures environnantes de l’aveuglant faisceau avec une précision redoutable. De quoi également pouvoir tracer des symboles sur la route, un peu à la manière de ce que propose Mercedes-Benz avec sa technologie Digital Light.

Deuxième gros avantage : une offre de motorisations dernier cri. Il y a du diesel “classique” (150 ch traction & 193 ch 4Motion), mais également de l’essence micro-hybride avec les blocs eTSI de 130 & 150 ch et de l’hybride rechargeable en version 204 et 272 ch. Pour le mHEV, la possibilité d’un mode “roue libres”, la récupération de l’énergie cinétique et la gestion active des cylindres permet à VW d’annoncer un gain allant jusqu’à 0.5 l/100 km par rapport à une motorisation identique non hybridée. Quant au PHEV, il passe aux choses sérieuses.

Pour resituer, voici les caractéristiques de la version hybride rechargeable du Tiguan précédent : 245 ch, batterie de 10.6 kWh, autorisant jusqu’à 56 km d’autonomie WLTP et rechargeable en 3.3 kW max. Avec cette nouvelle génération, on envoie tout valser ! Outre les deux motorisations dorénavant disponibles, la batterie voit sa capacité quasiment doubler, avec 19.7 kWh – de quoi promettre jusqu’à 100 km d’autonomie en une seule charge. Et la recharge suit, puisque ce nouveau Tiguan eHybrid peut accepter jusqu’à 11 kW en courant alternatif et même 50 kW en courant continu. Terminons avec un dernier chiffre : VW annonce 1 000 km d’autonomie en partant avec la batterie et le réservoir pleins, un chiffre dont beaucoup de PHEV n’oseraient même pas rêver.

Troisième avantage de cette nouvelle plateforme : des aides à la conduite dernier cri. En témoigne le “DCC Pro”, un système de suspensions adaptatives avec des amortisseurs à deux vannes -une pour la détente et une pour la compression. Un système couplé à une gestion revue de fond en comble qui promet un confort et une stabilité de haut niveau. Et il y a même un blocage électronique de différentiel ! L’arrivée du “Park Assist Pro” permettra, en outre, de pouvoir faire entrer et sortir sa voiture d’un stationnement…depuis l’extérieur, en contrôlant l’opération depuis son téléphone.

Parlons thunes ! Et ça va être rapide, puisque les tarifs ne sont pas encore annoncés. Tout juste saura-t-on que le Tiguan sera disponible en cinq finitions : Tiguan, Life, Elegance, R-Line & R-Line Exclusive. De série, comptons le “Digital Cockpit” de 10 pouces, l’écran central de 12,9 pouces, la clim monozone, la caméra de recul et des jantes 17″. Le niveau “Life” ajoute la clim trizone, les sièges confort à l’avant, le régulateur adaptatif et la connectivité smartphone. Les finitions “Elegance” et “R-Line” sont similairement positionnées, chacune dans leurs registres : si les deux proposent des optiques LED évoluées avec des bandeaux lumineux les rejoignant à l’avant comme à l’arrière ou un éclairage d’ambiance fancy à l’intérieur, la R-Line se démarque par un kit carrosserie bien plus démonstratif, comme en témoignent les photos officielles juste en dessous. Ah, et la R-Line Exclusive ajoute entre autres l’écran 15″ et des méga jantes.

Résumons. C’est drôle d’avoir pu participer à la présentation du 3008 et du Tiguan à huit jours d’intervalle. Mais c’est au final très révélateur : là où Peugeot part sur un registre radicalement différent avec cette nouvelle génération, quitte à désarçonner les clients actuels, Volkswagen…fait du Volkswagen. Le Tiguan reste un Tiguan, un produit rationnel, efficace, simple à percevoir et à comprendre. Sa découverte ne génère aucune surprise, et c’est précisément ce qu’on lui demande. La marque a mis de l’argent pour permettre à son best-seller de revenir dans la course avec de solides arguments, mais sans choquer, ni brusquer. Je ne vois pas pourquoi le succès ne serait pas au rendez-vous.

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux, Volkswagen

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