On est allé voir le nouveau Peugeot E-3008

Peugeot 3008

Après sept ans d’une carrière assez flamboyante, il est temps au Peugeot 3008 II de laisser la main. Et pour cette troisième itération, la marque a manifestement décidé de partir d’une feuille blanche : au programme, carrosserie coupé et versions 100% électrique ! Nous sommes allés le découvrir.

Peugeot 3008

Car oui, dire que le deuxième 3008 fut un succès ressemble fort à de l’euphémisme. Les 73 modèles croisés par jour nous mettent intuitivement sur la voie, mais les chiffres sont impressionnants : en sept ans, 1 320 000 exemplaires sont sortis des chaînes de Sochaux à destination de 130 pays. Et à chaque renouvellement d’un modèle à succès se pose la question : qu’est-ce qu’on fait pour continuer sur la lancée ? Les équipes Peugeot ont manifestement repris les bases, avec un style extérieur qui claque et un intérieur novateur…tout en présentant une voiture fondamentalement différente. Reprenons point par point.

Peugeot 3008

Extérieur : ça va couper chérie

Autant le premier 3008 de 2009 était plastiquement…discutable, autant la seconde itération a plus ou moins mis tout le monde d’accord avec un style franchement acéré. Le développement du style de la troisième génération, largement chapeauté par Gilles Vidal, a manifestement suivi le même mot d’ordre : du spectaculaire ! Les deux premiers 3008 étaient des SUV pratiques avec un hayon bien droit ? Le nouveau sera un coupé -pardon, un « fastback ».

Niveau dimensions, le petiot grandit : avec 4.54 m de long pour 1.89 m de large et 1.64 m de haut, ce nouveau 3008 gagne respectivement 9 cm, 4 cm et 2 cm par rapport à la génération précédente. Niveau face avant, on remarque immédiatement la calandre en fondu et les six griffes des feux de jours, signatures des dernières Peugeot (cf 2008 restylé & 508 restylée), mais cette fois-ci dans des traitements assez drama : on sent que le 3008 est là pour impressionner. Les feux LED, archi fins, sont planqués dans un bandeau et peuvent s’offrir la technologie Pixel LED sur le haut de gamme GT.

Niveau flancs, c’est abrupt. SUV coupé oblige, les surfaces vitrées sont pour le moins réduites, même si des liens de parenté sont clairement visibles : la forme du vitrage rappelle la 408, tandis que l’insert au sommet est une réminiscence évidente du précédent 3008. L’œil descend ensuite, parcourt rapidement les bas de caisse assez travaillés, et arrive sur les roues. Gilles Vidal continue sur sa lancée des jantes cheloues et propose sur ce nouveau 3008 des dessins…originaux, disponibles en 19 ou 20’’ -passion qu’il continue manifestement d’explorer chez Renault, si on en croit les photos du dernier Scénic.

Peugeot 3008

Vous remarquerez sur les photos les protections de carrosserie en noir laqué : c’est un privilège réservé aux versions GT électriques, le reste devant se contenter de plastique brut. Ah, et pour continuer sur les finis, plus de chrome ! C’est un mouvement de fond dans l’industrie automobile et Peugeot se joint à la fête, il est vrai un peu contraint et forcé par une nouvelle réglementation environnementale -car oui, chromer des pièces, c’est écologiquement et sanitairement désastreux. Niveau couleurs, notons l’arrivée d’un Bleu Ingaro inédit, tandis que le reste du nuancier reprend le joli Bleu Obsession et le Gris Titane de la 408 ainsi que le Blanc Okénite, l’increvable Gris Artense et un Noir Perle. Ah, et si vous voulez un toit biton, il faut choisir la finition GT !

Peugeot 3008

A l’arrière, là aussi, c’est mastoc. Là aussi, on est 100% dans la veine des autres SUV coupé, mais le hayon abruptissime est quand même assez lourd à digérer -hayon qui adopte une seconde mode, assez regrettable : celle d’un seuil de chargement ultra haut, la faute aux primes d’assurance qui obligent à avoir des boucliers de plus en plus importants. Le dessin en pyramide donne beaucoup de verticalité à l’ensemble, que le bandeau regroupant les feux tente de casser -ah, en parlant d’eux, l’aspect 3D est réservé là encore à la finition GT.

Après un après-midi à tourner autour des voitures d’exposition, je pense avoir tranché sur mon avis : allez, disons le mot, j’aime bien. Disons que je suis rassuré après les photos officielles, où je n’arrivais pas à comprendre pas mal d’éléments de design. Il perd peut-être un peu en lisibilité par rapport à la génération précédente et le capot moins horizontal lui fait peut-être perdre un peu de stature mais, une fois devant les yeux, le nouveau 3008 est finalement assez cohérent. Oui, c’est agressif, oui, c’est fort en gueule, mais ça marche. Certains détails sont très chiadés -je pense à la calandre, qui envoie balader le besoin technique initial de refroidissement pour se reconvertir en élément purement esthétique, ou le joli jeu de réponse entre les mini griffes dans les optiques et celles encadrant la calandre- et l’ensemble fait très trapu, très musclé. Niveaux couleurs, si le Blanc Okénite et le Bleu Obsession lui vont bien, je suis un peu moins emballé par le Gris Artense, et je trouve dommage que le nuancier soit si terne : il n’y a même pas de rouge disponible ! Mais bref, globalement, c’est validé.

Intérieur : que d’la gueule ?

Certes, l’extérieur du 3008 II avait fait parler de lui, mais sa planche de bord était à mon goût assez révolutionnaire pour l’époque -je me souviens avoir eu un vrai coup de cœur lors de sa présentation en 2016. Peugeot inaugurait une nouvelle génération de son concept d’i-Cockpit -vous savez, cette combinaison d’un volant compact, d’un combiné d’instrumentation au-dessus de ce dernier et d’un écran central tactile- et il n’y avait rien à dire : c’était beau, c’était technologique, c’était novateur, bref, banco absolu. Avec ce nouveau 3008, la marque refait le coup et nous sort une toute nouvelle architecture : bienvenue au « Panoramic i-Cockpit » ! Pour le coup, les deux écrans fusionnent et prennent la forme d’une dalle flottante de 21’’ qui surplombe un placage en alu véritable agrémenté d’un éclairage d’ambiance personnalisable. Spectaculaire.

Peugeot 3008 dashboard

Sur le reste de la planche de bord, on retrouve les i-Toggles inaugurés par la 308 (vous savez, ces raccourcis personnalisables sur un écran séparé) ; le volant, lui, s’équipe de touches tactiles -un choix qui pourra étonner, vu la machine arrière effectuée par VW sur cette technologie après s’être fait shitstormer comme jaja, mais Peugeot assure avoir bossé pour éviter tout faux mouvement. Bonne nouvelle 1 : le sélecteur de rapports migre juste derrière le commodo de droite, un choix qui me ravit puisque testé et approuvé sur le Porsche Taycan au printemps dernier. Bonne nouvelle 2 : des palettes font leur apparition pour gérer les trois intensités du freinage régénératif et c’est top puisque l’ancien système, un minuscule bouton sur la console centrale, n’était quand même pas des plus pratiques. Bonne nouvelle 3 : il y a plein d’inserts en tissu chiné. Mauvaise nouvelle : l’écran panoramique, l’éclairage d’ambiance fancy et les i-Toggles, c’est pour la version GT. Sur Allure, c’est ciao : il faudra se contenter d’un assemblage de deux écrans de 10’’ chacun et faire une croix sur les deux autres équipements…ou taper dans les options.

C’est comment ? C’est de la turbo frappe. Franchement, j’ai eu un effet « waouh » que je n’avais pas eu depuis longtemps : là, on a vraiment un truc nouveau, unique, inédit. J’ai beau avoir fait de mon mieux pour passer du temps dessus, je suis probablement passé à côté de plein de choses, mais c’est quand même visuellement très quali. Niveau finitions/matériaux/assemblages, c’est globalement du solide, même si le haut des contre-portes en plastique dur et les placages en tissu qui sonnent creux peuvent faire tiquer les plus pointilleux. Et si le tissu chiné apporte une vraie chaleur à l’habitacle, il est regrettable que les trois selleries disponibles (tissu/TEP, Alcantara/TEP, Nappa) soient totalement noires. Quand vous rajoutez à ça le ciel de toit lui aussi noir et les petites fenêtres, on se dit que le toit ouvrant est quasiment obligatoire pour avoir un peu de lumière à bord…

Qui dit 3008 dit SUV familial et donc, fatalement, implique d’embarquer marmaille et bagages. Problème : on a maintenant un SUV coupé fastback sous les yeux. Cela signifie-t-il qu’on met à la poubelle les aspects pratiques ? Hmm… Un peu. Concernant le coffre, les dimensions en hausse de la voiture permettent à Peugeot d’annoncer 520 litres de contenance, un score identique à la génération précédente malgré le hayon fuyant et bien placé dans le segment : un Renault Austral, c’est 500 litres, une 408, c’est 471 litres. Ceci dit, après y avoir jeté un œil, je suis à peu près sûr que ce volume est manifestement atteint en comptant le sous-plancher, la hauteur sous tablette ne m’ayant vraiment pas impressionné. De plus, la modularité est limitée : ni frunk, ni tirettes pour rabattre les dossiers depuis le coffre.

En parlant de banquette arrière, l’empattement en hausse (2.735 m, + 6 cm) devrait permettre aux passagers de se sentir à l’aise au niveau des jambes, tandis que la chute du pavillon pourrait questionner sur la garde au toit. Du haut de mes 1.78 m, je dois vous dire que je n’ai pas eu de problème pour m’installer, même si c’était pas non plus palace. Mon regret ? Comme dit plus haut, on se sent assez engoncé du fait du peu de lumière à bord, de quoi me souvenir avec émotion du temps béni des monospaces. A l’avant, on est mieux : les sièges sont certifiés AGR et peuvent être chauffants, massants et ventilés, tandis que des soutiens latéraux pneumatiques font leur apparition pour la première fois sur une Peugeot. Ah, et le partenariat avec Focal est reconduit, permettant de proposer une sono de 690 W via 10 haut-parleurs. De quoi profiter sereinement des longs voyages.

Technique : enfin du neuf

Autant 53 kWh, c’est suffisant pour une e-208, autant c’est complètement dépassé pour les segments supérieurs. Il fallait donc réagir, et c’est au E-3008 d’inaugurer une toute nouvelle plate-forme du groupe Stellantis : bienvenue à la STLA Medium ! Et c’est prometteur. Niveau batteries, le nouveau 3008 embarque deux capacités différentes : 73 kWh & 98 kWh, de quoi promettre respectivement 525 km et 700 km -des valeurs en cours d’homologation, se basant sur une conso cible de 14 kWh/100 km. Un chiffre remarquable pour un SUV familial ; les équipes en charge m’ont expliqué avoir travaillé à fond sur les moindres pertes (aéro, roulements, freins, refroidissement etc) pour atteindre ce résultat. Vous pourrez charger tout ce beau monde en 11 kW en CA (une option 22 kW arrivera ultérieurement) et 160 kW en CC, de quoi proposer une charge de 20 % à 80 % en 30 minutes pour les deux batteries.

STLA Medium

Je ne sais pas si les photos vous permettent d’y voir clair, mais l’intégration des batteries est assez remarquable : réussir à caser 98 kWh dans 2.375 m de long tout en respectant les normes de sécurité & co, c’est impressionnant ! Ah et, rien que pour vous, quelques infos techniques : les deux packs occupent la même surface, les 15 kWh supplémentaires sont obtenus en augmentant la hauteur de 15 mm -une hausse qui ne touche pas l’habitabilité, mais qui diminue d’autant la garde au sol. Ah, et il faut compter 510 kg pour la batterie de 73 kWh et 50 kg supplémentaires pour la 98 kWh. Les moteurs ? Sur la « petite » batterie, vous aurez le choix entre une version traction de 210 ch et une version « Dual Motor » de 320 ch via l’ajout d’un second moteur sur le train arrière. La version « grande autonomie » embarque elle un seul moteur à l’avant de 230 ch.

Ce qu’il faut garder en tête, c’est que la STLA Medium est une plateforme électrifiée, ce qui signifie qu’elle est également capable d’accueillir des motorisations thermiques -c’est manifestement une EMP2 lourdement modifiée, ça aide. En plus des trois versions 100 % électriques, le 3008 sera également disponible en deux versions hybrides : le mHEV 48V de 136 ch qui vient d’arriver sur les 3008 & 5008 actuels (notre essai ici), reposant sur une architecture manifestement assez proche de l’EMP2 actuelle, et un PHEV « nouvelle génération » qui la plateforme des versions EV : la batterie occupe la partie avant du bac en alu, permettant de proposer une plus grande capacité (compter 80 km d’autonomie réelle), tandis que la partie arrière est occupée par un réservoir de 55 litres -la marque vise les 600 km d’autonomie globale, un sacré bond en avant par rapport aux PHEV actuels du groupe. Ah, et on retrouve la e-DSC étrennée par l’hybride 48V dans une version 7 rapports en lieu et place de l’e-EAT8 actuelle.

Peugeot 3008

La gamme ? Simplifiée. On aura deux versions, chacune pouvant être enrichie par trois packs d’options, un point c’est tout. La rationalisation est en marche. Dans les détails, la version Allure « d’accès » proposera entre autres les jantes 19’’, l’ADML, la caméra de recul et les deux écrans de 10’’. La version GT sera plus fournie, avec par exemple les jantes 20’’, les projecteurs Pixel LED, l’ensemble i-Cockpit 21’’ + éclairage d’ambiance + i-Toggles + chargeur à induction, le biton ou le hayon motorisé. Reste à connaître les tarifs, qui, s’ils suivent la politique menée par Peugeot depuis quelques années, risquent de piquer. On en saura plus à l’ouverture des commandes, le 2 novembre prochain.

Peugeot 3008

Dernier point : le E-3008 sera très français dans l’âme. Il sortira uniquement des chaînes de Sochaux, tandis que les moteurs électriques proviennent de Trémery, le réducteur de Valenciennes et le bac de batterie de Mulhouse. Concernant les batteries en elles-mêmes, BYD sert de fournisseur en attendant la montée en puissance suffisante de la gigafactory d’ACC à Douvrin -l’honneur est sauf, elles sont assemblées à côté des lignes de fabrication de la voiture.

Peugeot 3008

Conclusion ?

Audacieux, ce nouveau 3008. Remplacer une vache à lait par un produit plus polarisant, probablement encore plus cher et factuellement moins pratique, il fallait oser. Ses USP ? Un style dans le vent, une planche de bord novatrice (ça se sent, mon coup de cœur ?) et des versions électriques très prometteuses. Ce sera suffisant ? Je suis curieux de découvrir ça.

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

Je suis sur Twitter : @JBPssx

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