Il s’agit ici de la Mazda MX-5 2,0 160 en finition ST, l’équivalent de la Black Edition pour la NC : comprenez qu’elle est livrée avec des amortisseurs Bilstein, des barres anti-rapprochement et des sièges baquet Recaro. Ce bleu lui va à ravir ; malheureusement, Mazda le retire de son catalogue pour le remplacer par…un autre bleu.
Le projet est simple : traverser la France pour rejoindre Genève et son salon puis la région du Léman, tel un pèlerinage pour un véhicule qui s’épanouit pleinement sur les routes de montagne.
Avant les vraies, j’emprunte les Alpes Mancelles et leur départementale sinueuse, une dernière fois avant leur passage à 80 km/h qui sauveront la démographie de notre pays. Même si le MX-5 a un avantage : vous continuerez à vous faire plaisir sur le réseau secondaire même à 70 km/h, pour peu que la route soit un brin tortueuse ou que le paysage soit agréable. Cruise or flat out, that is the question ? Elle vous laissera le choix, vu que les deux sont largement dans ses cordes.
Les routes nationales sont quand même moins monotones que l’autoroute, et les ronds-points deviennent presque amusants… Enfin, on brise l’ennuie comme on peut. Arrivé sur Angers et fin de la première étape ; demain, direction Genève. Les plus fortiches en géographie l’auront compris, on part sur 700 km à travers la France d’ouest en est. Et l’occasion de répondre à une question qui taraude toutes les personnes achetant un minivan 9 places à l’arrivée du premier bambin : peut-on réellement partir en week-end à deux dans un petit roadster biplace ? Je laisserai planer le suspense jusqu’au bout.
Les kilomètres défilent, les grandes plaines se transforment en collines puis en montagne. Le petit roadster nippon me surprend par ses qualités routières. Les innovations ainsi que les assistances qu’on a tendance à snober sur ce genre de véhicule, rendent ce modèle beaucoup plus confortable qu’une NC durant de longs trajets… Alors on est loin d’un vaisseau amiral allemand, mais le compromis est juste parfait sans faire d’énormes sacrifices.
Arrivée sur Genève. Après un passage dans les allées de Palexpo, l’appel de la route est quand même plus fort que l’empilement de toutes ces supercars et leurs surenchères de puissance. Il est vrai qu’avec « seulement » 160 ch et 31 000 € demandé, le MX-5 n’impressionne pas le visiteur de passage, encore moins en Suisse. Ce que j’aime avec ce petit roadster, c’est son mélange de discrétion dans le flux de la circulation, et la personnalité marquée qui manquait aux modèles précédents.
Nous sommes encore englués dans l’hiver, et les importantes chutes de neige des dernières semaines limitent le choix des cols. Moi qui rêvais de parcourir les célèbre spéciale de Joux plan et Joux verte, ce ne sera pas pour cette fois ! Nous nous focalisons donc sur celui du Salève, et une fois dépassé le plafond de nuage, la machine à sensation est en route. La position de conduite est parfaite, tout comme le levier de vitesse tombe toujours très facilement sous la main. Le moteur Skyactiv semble plus souple que l’ancien 2.0, mais toujours très rageur dans les hauts régimes. Le train arrière enroule parfaitement les épingles, avec un autobloquant très progressif au tarage très équilibré, le train arrière raccroche sans surprendre. Le châssis est toujours aussi extraordinaire : on voudrait que le col ne se termine jamais. Mazda réussit le subtil ratio confort de conduite/plaisir de pilotage. Peu importe votre niveau dans le domaine, elle s’adaptera et vous y trouverez du plaisir sans avoir besoin de prendre des risques inconsidérés.
Pour être honnête, j’ai du mal à trouver des choses à redire, cette caisse remplit quasiment tous les critères que je me fais de la voiture parfaite et peut répondre à toutes les contraintes avec plus ou moins de mauvaise foi. Il y a même un système Isofix sur le siège passager ! Au terme de quasiment 2000 km effectués en à peu près trois jours, je ne ressens pas plus de fatigue qu’avec un bon gros SUV.
Je finirai cet article en paraphrasant un autre grand philosophe : « la différence entre les enfants et les adultes, c’est le prix des jouets ».
Crédit photos: Damien Rondeau