Compte-tenu de l’essor actuel du segment des petits SUV, porté entre autres par les Nissan Juke et Renault Captur, nombreux sont les constructeurs qui tentent de s’y lancer, et voire même de s’y relancer : c’est le cas de Suzuki qui fait renaître le Vitara à l’occasion du Mondial de l’Automobile édition 2014.
C’est parfois difficile, la vie de pionnier : lancé en 1988, on peut en effet considérer que le Suzuki Vitara a défriché le segment des petits 4×4 (nous ne parlions pas encore de SUV à l’époque !). Mais entre 1988 et aujourd’hui, les premières rides sont passées par là, et les kilos en trop ont eu raison du Vitara, si bien que celui-ci, en se dotant d’une version 5 portes tutoyant les 4m50, a acquis le nom de Grand Vitara.
Mais aujourd’hui, le Grand Vitara revient à ses premiers amours : en (re)devenant Vitara, il réduit également son gabarit de quelques 30 centimètres, pour atteindre les 4m17 de long. Et met de l’eau dans son vin : avec sa transmission intégrale permanente, et son différentiel central blocable, le Grand Vitara faisait presque figure de fossile dans le monde des 4×4, devenu territoire des SUV, et n’a séduit que 83 français sur les six premiers mois de l’année. Conscient de la nouvelle tournure du marché, le Vitara offre donc le choix entre deux ou quatre roues motrices, et adouci ses lignes : si le design reste relativement “carré”, il semble pour autant moins utilitaire qu’auparavant.
Le Vitara nouveau s’inspire du concept-car iv-4 présenté l’année dernière. Mais comme souvent, entre le concept-car et le passage à la série, il y a un monde : s’il reste relativement proche de l’iv-4 qui était plutôt réussi, le Vitara souffre d’un design qui, sans être laid, se révèle malheureusement sans saveur.
Mais pour relever le tout, le Vitara sort son joker : la personnalisation. A l’image du Renault Captur (pour rester dans le segment des petits SUV) et de la Swift (pour rester chez Suzuki), le SUV japonais offre la possibilité d’opter pour un toit d’une couleur différente du reste de la carrosserie. Au salon parisien, trois configurations étaient ainsi visibles : blanc/toit noir, marron/toit blanc, et à mon sens la plus réussie bleu/toit blanc. Ce sont en tout 15 couleurs de carrosserie différentes qui seront proposées aux clients, et deux coloris de toit (blanc et noir).
La personnalisation peut également se retrouver à l’intérieur de la voiture : le Vitara peut ainsi adopter un bandeau parcourant la planche de bord reprenant la couleur de la carrosserie. Si on peut pester contre les plastiques durs utilisés à bord, la qualité des assemblages m’est apparue au salon tout à fait correcte. Mais comme à l’extérieur, on regrette ce manque de fantaisie.
En perdant son préfixe “Grand”, et en optant pour une offre de personnalisation, le Vitara revoit également sa gamme moteur : exit le diesel de 130 ch d’origine Renault. Ce dernier laisse place à un moteur 1.6 de 120ch (106 g de CO2/km pour la version 2 roues motrices, 111 pour la version 4 roues motrices) provenant de chez Fiat, déjà vu sur le Suzuki S-Cross (quant à lui concurrent des Peugeot 3008 et Nissan Qashqai, et qui remplace indirectement le Grand Vitara). En essence, la seule offre proposée développe également 120ch.
En fonction des choix du client (essence ou diesel, deux ou quatre roues motrices), son poids s’échelonne entre 1075 et 1200 kg, ce qui semble relativement contenu. De quoi permettre à ce nouveau Vitara de faire le plein d’équipements : il troque par exemple la transmission intégrale permanente de l’ancien modèle au profit d’un système baptisé “All-Grip” qui, selon le mode choisi (Auto, Snow, Sport et Lock), fait intervenir ou non les quatre roues motrices, afin de limiter (encore et toujours) les émissions de CO2.
Le nouveau Vitara adopte également un système “RBS” qui “surveille” la route à l’aide de capteurs radars millimétriques, et freine automatiquement si vous êtes trop près du véhicule qui vous précède, couplé à un régulateur de vitesse adapttif qui gère les distances de sécurité.
A l’intérieur, un grand écran tactile fait son apparition (mais nous ne savons pas pour le moment s’il sera de série ou en option selon la version).
Riche en équipements, a priori bien motorisé, personnalisable, le nouveau Suzuki Vitara a de bons arguments. Seulement, son design fade (c’est d’autant plus dommage quand on pense à la 1ère génération, très originale en son temps) et peut-être le manque d’image de Suzuki (tout du moins en France) risquent de limiter sa carrière commerciale. Commercialisation au printemps prochain.
Sources : Suzuki, l’Argus, Caradisiac
Crédits photos : Adrien Ayffre, NP et AMP pour Blogautomobile