Un SUV uniquement motorisé par des blocs essence électrifiés, avec des grands écrans partout et des aides à la conduite dans tous les sens ? Bienvenue en 2022, bienvenue au Renault Austral.
Disons-le franchement : le Renault Kadjar n’a jamais fait bander quiconque. C’était un SUV moyen au style moyen, à l’intérieur moyen, aux prestations moyennes. Peu de chances qu’il soit regretté ; tout l’inverse (du moins l’espère la marque) de son remplaçant, l’Austral, qui prétend avoir bien plus d’arguments glamour dans son sac.
Commençons par le style. L’Austral, un beau bébé de 4.51 m (comme un Tiguan, 6 cm de plus qu’un 3008), présente bien. Grandes jantes (entre 17″ et 21″), bi-ton possible, calandre imposante et joliment travaillée, capot sculpté, flancs sophistiqués, bandeau arrière, projecteurs en “C-Shape” typique de la marque : tout est là pour s’assurer de bons retours…et je dois dire que ça marche bien. L’Austral ne révolutionne pas la catégorie et ne peut revendiquer la modernité de la dernière Mégane électrique mais fait le taf : les amateurs du genre devraient apprécier.
C’est l’intérieur qui, pour le coup, apporte une réelle nouveauté dans le segment avec cet ensemble “OpenR” regroupant un tableau de bord de 12.3″ et un écran vertical de 12″, le tout fonctionnant sous logiciel Google et pouvant bien évidemment être mis à jour à distance. Ajoutez à tout cela une vision tête haute de 9.3″ et on obtient un cockpit tout à fait moderne, bien inspiré cette fois-ci de la nouvelle Mégane. Pour le reste, Renault assure que la qualité à bord de son Austral sera de toute première qualité avec du bois véritable, du joli cuir, de l’Alcantara, des matériaux moussés dans tous les coins et tout et tout -attendons de l’avoir sous nos yeux pour un juger. Je note en tout cas avec une pointe d’amusement cette espèce de levier de gaz d’avion sur la console centrale ; d’après le communiqué de presse, il est coulissant et peut servir de repose-poignet lorsqu’on manipule l’écran central. Enfin, l’Austral étant un SUV familial, la banquette arrière coulissante pourra être proposée (manifestement selon le niveau de finition), tandis que le coffre annonce entre 500 et 550 litres selon la position de la banquette pour les versions mild-hybrid (on y reviendra).
Dernier point sur la partie extérieure avec un étonnant petit logo sur les ailes : un A bleu… Eh oui, vous avez bien rêvé, il est possible de mettre un peu d’Alpine dans votre Austral ! L'”Esprit Alpine” (puisque c’est son nom) répond aux S/R/RS/M/GT/[…]-Line de la concurrence et vise à insuffler un brin de sportivité dans le bastringue. Ainsi, vous trouverez pas mal de décors noirs ou gris un peu partout (calandre, lécheurs de vitres, passages de roue…), tandis que les jantes Daytona noires de 20″ et la teinte Gris Schiste Satin sont spécifiques. A l’intérieur, place à l’Alcantara sur les sièges et aux surpiqûres “bleu-blanc-rouge” parce que, zut à la fin, on est une marque française. Reste un point qui me chagrine un peu : l’association d’une marque sensée devenir “un mini-Ferrari” (de la bouche même du CEO de la marque) avec une Renault “générique”. Avoir un Tiguan “Porsche-Line” n’aurait aucun sens, je ne suis pas sûr que l’association française soit positive pour la marque sportive…
Bref, quittons ces tracas marketings et passons sous la robe : bienvenue dans la partie wannabe ingénieur de l’article. L’Austral est bien né et profite de la toute dernière plateforme du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi, la bien nommée CMF-CD. Là où je suis très heureux, c’est que cette plateforme permet d’accueillir la troisième génération du système des quatre roues directrices 4Control. L’angle de braquage à faible vitesse atteint désormais les 5°, suffisant pour permettre un diamètre de braquage de 10.1 m (10.1 m, pour contextualiser, c’est grosso modo un diamètre de braquage de…citadine). Second avantage de la CMF-CD : l’adoption de moteurs de toute dernière génération, que nous allons détailler ici.
Première chose -capitale- à savoir : l’Austral ne propose que des blocs essence électrifiés. Pour les présentations, on va y aller decrescendo : tout en haut de la gamme, on trouve une version “perfectionnée” du système hybride maison dénommé E-Tech, déjà vu sur la Clio et le Captur. La recette ? Prenez un tout nouveau 3 cylindres 1.2 turbo, reliez-le via une boîte à crabots à un moteur électrique, lui-même alimenté par une batterie de 1.7 kWh. Secouez-bien et vous obtenez un cumul de 200 ch et les promesses de démarrages systématiques en électrique. Enfin, et même si les chiffres ne sont pas encore homologués, Renault vise une consommation de 4.6 l/100 km et des rejets de CO2 limités à 105 g par kilomètre.
On descend d’un cran : bienvenue à la technologie “Mild Hybrid Advanced”, présentée par Renault comme étant “une véritable alternative au diesel”. Le 3 cylindres de l’E-Tech est repris, mais est ici associé à un alterno-démarreur et une batterie de 48V. Ici, point de roulage 100% électrique, mais de quoi soulager le moteur essence et ainsi diminuer la conso. Les chiffres : 130 ch, 5.3 l/100 km, 123 g de CO2 par km -soit, d’après la marque, une baisse de conso de 20 % par rapport à un bloc essence “tout court”.
Terminons enfin par le premier niveau, un mild hybrid associant le 4 cylindres 1.2 L déjà vu dans la gamme (et même chez Mercedes) à un alterno-démarreur et à une batterie de 12V cette fois-ci. Ce système sera disponible en 140 et 160 ch et proposé avec la boîte CVT X-Tronic (Thomas vous en a parlé il y a peu) ou une manuelle à 6 rapports. La technologie est moins évoluée, les performances s’en ressentent avec une conso de 6.2 l/100 km et des rejets de CO2 estimés à 136 g par km pour la version 160 ch. Terminons enfin par signaler que les trois niveaux d’hybridation reçoivent un freinage régénératif, modulable sur quatre niveau pour l’E-Tech via des palettes au volant.
Terminons avec les habituelles aides à la conduite. Ca va aller vite : l’Austral est à jour, ni plus ni moins. On a déjà parlé de la vision tête haute, on peut également citer un assistant de conduite de niveau 2, une caméra 360° 3D, un système de stationnement 100 % automatisé, des phares matriciels et quelques autres babioles. Le Renault Austral arrivera en concessions au quatrième trimestre 2022.
Via Renault.