Le listing pourrait faire pâlir d’envie quelques collectionneurs en effet on a pu essayer les W191, W120,W110, W114, W123, W124 et moins ancienne la W213.
Ces noms de “codes” produits ce sont quasiment tous les ancêtres de la classe E dont le modèle actuel s’appelle justement W213.
W191 – 1949 – 1952 :
Le modèle que nous avons essayé est le modèle 170 DS qui fut vendu jusqu’en 1952 avec un moteur diesel de 1.8 litres développant 40 chevaux et une boite quatre vitesses. La berline offrait 4 places, des “Suicide Doors“, pas de ceintures, pas de sièges mais une banquette et une vitesse max de 105 km/h. Et je crois qu’il fallait ramer pour les atteindre!
La 170 S, première de chez Mercedes à être suffixée ainsi (le S voulait dire Sonder Modell – Modèle Spécial, comme quoi il n’y a pas qu’Apple qui met des S derrière le nom de ses produits), visait une clientèle voulant le confort et la qualité. La DS en était la déclinaison Diesel.
Autant dire que quand je me suis assis au volant je ne faisais pas le malin pour passer les vitesses car la boite se gère sur la colonne de direction et non au sol ; c’est un peu perturbant. Le freinage… Hmm pas non plus phénoménal il faut sauter sur les freins et beaucoup d’anticipation. Malgré tout quel grand plaisir de conduire ce type de véhicules, d’une parce que ça n’est pas commun et de deux car c’est historique, que je suis heureux de savoir d’où on “vient” quand on regarde les voitures existantes, tout le progrès fait pour en arriver où on en est.
Un coup d’oeil dans le passé.
Puis arrive la W120 – 1953 à 1962
4 cylindres en ligne et le moteur “M136” , la W120 aussi appelée Mercedes-Benz 180 (et aussi “Ponton”) avait – attention – 55 chevaux. Elle pèse 1220 kilos, c’st donc déjà un beau bébé. À l’époque de sa fabrication, elle est encore faite dans ce qu’on appelle “l’Allemagne de l’Ouest” dans la ville de Sindelfingen.
La “Ponton” donc se conduit de façon proche de sa “vieille” soeur”, même système de boite de vitesse… mais des freins déjà plus prometteurs. Sur ces deux modèles on met les clignotants en tournant un mini volant à l’intérieur du volant… Ce que vous voyez en chromé sur la photo ci-dessus. Le compteur indique 160km/h ce qui me semble optimiste. Ce modèle non plus n’avait pas encore de sièges.
On retrouve la cocotte et ses soeurs dans la vidéo suivante :
W110 – 1961 à 1968
Cela désigne un élément de style très américain : les traits arrières fins.
La version que nous avons essayée est la 200 Automatic. Donc comme son nom l’indique très bien, équipée d’une boite automatique… Quatre rapports dont la vitesse fait passer n’importe quelle boite actuelle pour rapide. Mais à l’époque c’était déjà fantastique. Grand luxe, on a désormais chacun un siège.
W114 – 1968 à 1976
On note côté design que la grille Mercedes s’élargit… ou s’aplatit, c’est selon. Produite pendant 8 ans, elle sera construite à 1,8 millions d’exemplaires en berline et 67 048 en coupé dans sept usines différentes à travers le monde (3 en Allemagne, Argentine, Portugal, Venezuela, Afrique du Sud).
W123 – 1976 – 1985
C’est là un dessin vraiment similaire à la W114 mais modernisé, carré, prêt à passer à la W124. 2.7 millions d’exemplaires produits en 11 ans et une longévité à toute épreuve font qu’on retrouve ce modèle en fonctionnement partout à travers le monde. Comme taxi au Maroc par exemple.
C’est aussi les véhicules que les générations comme la mienne (cira 1987…) sont le plus susceptibles de se rappeler de leur enfance.
Elle est déclinée en 67 variantes de motorisation entre les Berlines, les Coupés, les versions longues et les breaks.
La W123 était disponible avec une myriade d’options qui permettaient d’aller jusqu’à doubler son prix mais dont la modernité était grande à l’époque entre l’airbag, l’ABS, la clim, le régulateur de vitesses..
A l’intérieur un volant massif, que je qualifie personnellement de hideux et pas du tout dans la finesse des véhicules qui précédent ce modèle.
W124 – 1984 – 1995
Si on cherche dans nos souvenirs ce qui nous fait le plus penser à Mercedes comme à une marque de “vieux” (image qui a bien changé depuis la “nouvelle classe A”) , c’est peut être cette classe E de 1984 produite jusqu’en 1997 et écoulée à 2,7 millions d’exemplaires.
Le modèle que nous avons essayé comportait d’innombrables boutons dont le sens m’échappe encore, orné côté conducteur du même volant tout moche et énorme que la W123..
Certes classique, cette voiture a vraiment pour moi totalement incarné le côté tank indestructible d’une génération de “Mercos”.
Avec sa boite automatique, elle aussi était diablement efficace à conduire comparée aux premiers véhicules essayés… mais sans le charme. On a parfois l’impression qu’on va voir Derrick sortir de cette auto.
Nous avons fini en conduisant la nouvelle et très moderne W213, “la” Classe E 2016 dont on ne parlera pas ici mais qui intègre évidemment tout ce qui se fait de plus moderne.
À travers ce parcours dans le temps, j’ai vraiment aimé “vivre”, ou revivre, en compagnie d’anciens salariés de chez MB… l’évolution de ces voitures, les innovations déployées notamment dans le domaine des crash tests pour mieux protéger les passagers, le confort qui.. parfois de façon linéaire parfois de façon plus surprenante progressait de génération en génération. Certes pour nous amener vers des voitures que l’on ne conduira bientôt plus car ce sont elles qui le feront.
Quelques photos additionnelles pour clore mon petit sujet :
Ci-dessus la rarissime E500 Limited, équipée d’un énorme V8 de 32 soupapes 5 L… qui tapait le 0 à 100 km/h en 5.9 secondes. 500 exemplaires étaient faits pour le marché suisse et vendus en seulement deux couleurs. Noir, ou gris. Austérité quand tu nous tiens.
Et là, une W111 qui aurait pu être utilisée pour un crash test. A l’époque chez Daimler ils avaient développé un système dit de “hot-water rocket” pour propulser les voitures sur un obstacle et tester leur résistance.
Cela fut suivi d’un moteur capable de tirer avec une force de 53 000 Newton les voitures sur un obstacle de 1000 tonnes…
En espérant que cette machine à remonter le temps vous a intéressé. 🙂