Retour aux sources avec l’arrivée de la up! GTI sur le marché ? C’est ce que nous allons voir !
Quelques chiffres
Volkswagen ne s’en cache pas et ose même la comparaison avec la légende parmi les légendes, la Golf 1 GTI. La nouvelle up! GTI est donc supposée faire lien avec le passé de la marque tout en assumant son côté résolument moderne en reprenant les ingrédients spécifiques de la petite citadine branchée arrivée en 2012. À partir de 16 790 €, il s’agit même avec la Twingo GT, l’Abarth 595 et la nouvelle Suzuki Swift Sport des seules voitures véritablement abordables actuellement sur le marché pour quiconque veut s’initier à un aperçu des sensations que donne une voiture sportive.
La comparaison restera toutefois orientée vers la première prétendante au losange puisqu’elle partage avec la up! GTI plusieurs points communs à savoir :
- la disponibilité en 5 portes
- le choix d’un moteur trois cylindres turbo
- un gabarit équivalent
- des performances équivalentes
Les impressions de mes confrères sur cette concurrente sont d’ailleurs à redécouvrir ici en boite manuelle et là en boite EDC.
Si l’on s’en tient à la fiche technique, ce n’est pas pour autant la fête au village avec 115 ch, un 0 à 100 km/h en 8,8 secondes et une vitesse de pointe de 196 km/h.
Assez pour s’échapper des embouteillages parisiens mais sûrement un peu juste pour une utilisation même peu fréquente sur un circuit.
Une vieille connaissance
La présentation fit du bruit à Wörthersee en mai 2017, et après de longs mois d’attente entrecoupés de quelques rencontres statiques et vidéos promotionnelles mettant en scène la up! GTI aux côtés de la Golf GTI première du nom, nous voici enfin face à face !
Pour la petite histoire, ma première voiture était une Volkswagen Black up! (série de lancement) 75 ch, en 3 portes. Je ne l’ai gardée que 6 mois pour une raison bien simple : si le boulot de première voiture pour apprendre était rempli à merveille, le manque de fun à la conduite était flagrant et j’ai vite jeté l’éponge pour m’orienter vers ce que le marché de l’occasion proposait de plus rigolo.
Mais la version GTI tant espérée (un concept up! GT avait été présenté quelques années auparavant) arrive sur le marché et j’espère bien trouver en elle la compagne parfaite du quotidien : le confort d’utilisation d’une citadine moderne et une bobinette pétillante pour le week-end. Qu’on se le dise, c’est un peu le saint graal que tous les essayeurs recherchent, tout en ayant pour chacun son propre avis sur la question.
Au premier abord, c’est donc le retour d’une vieille connaissance. Je retrouve de la up! le large volant 3 branches à méplat, l’absence d’écran central au profit cette fois-ci d’un support pour smartphone (la pré-facelift disposait d’un GPS amovible) et tous les attributs extérieurs d’une GTI moderne : larges jantes 17 pouces s’inspirant du dessin « nid d’abeilles » des BBS de l’époque, bouclier avant travaillé pour plus d’agressivité, un regard avant souligné d’une ligne rouge et du sigle « GTI », une sortie d’échappement chromée et un spoiler de toit noir (sûrement pour la stabilité à la vitesse stratosphérique de 196 km/h). J’apprécie tout particulièrement l’incontournable sellerie à motifs écossais.
Ainsi configurée, notre up! GTI trois portes rouge tornado atteint quasiment 17 500 €. Et contrairement aux habitudes germaniques, l’équipement est pléthorique dès les 16 790 € constituant le ticket d’entrée. Si le blanc pur est de mise en série, il vous rajouter de 250 à 520 € pour une des trois autres couleurs disponibles, 500 € pour la version 5 portes (pas très heureuse esthétiquement parlant), 595 € pour le pack contrôle, 405 € pour la climatisation automatique et 960 € pour le toit vitré coulissant. 20 000 € donc pour une version “full”.
Citadine avant tout
Malgré tous ses appendices sportifs, la up! ne pourra pas cacher sa vocation première : la ville. Vivacité du petit trois cylindres dans la première moitié du compte-tour, gabarit très réduit et surtout une position de conduite peu sportive, la faute à un volant non réglable en profondeur et aux sièges identiques à une up! de série, si ce n’est les motifs décoratifs. Je ne demande pas non plus un ensemble Recaro Pole Position ni un volant Momo 3 branches à jante en suédine, mais quelques modifications pour se sentir dans un environnement réellement sportif auraient été bienvenues.
Moteur ! Bon, pas de miracle, le bruit d’un trois cylindres restera le bruit d’un trois cylindres : ça hurle plus que ça ne ronronne sans pour autant avoir une jolie sonorité à l’extérieur. Au départ de l’aéroport de Nice en direction de la Rascasse à Monaco (les amateurs de F1 auront tilté en lisant le nom d’un des fameux virages du circuit urbain), nous décidons d’éviter le bord de mer et l’autoroute au profit d’un passage en direction du col de la Turbie puis vers la fameuse Tête de Chien sur les hauteurs de la principauté.
Quelques voitures d’habitants locaux dépassées plus tard (qui savent rouler sur des routes escarpées, ça change de la route des vacances pour aller au ski remplie de parisiens !), la route est à nous. Un superbe enchainement de virages serrés entrecoupés d’épingles dignes des spéciales du rallye de Monte Carlo qui se déroule actuellement ! Je re-découvre même avec une certaine émotion quelque panneaux indiquant l’itinéraire de la fameuse Route Des Grandes Alpes (RDGA pour les intimes) parcourue cet été à bon rythme sous un soleil de plomb (en voiture bien-sûr). Toutes les conditions sont donc réunies pour apprécier au mieux les qualités dynamiques de cette nouvelle prétendante au titre de “voiture fun la plus accessible”. Même si le tracé n’est pas forcément favorable à la puissance, la up! gti manque cruellement de reprise. Malgré un rapport poids/puissance des plus intéressants pour la catégorie, le petit 3 cylindres ne parvient pas à lutter contre sa nature : il s’essouffle très rapidement et ne montre aucun entrain à hurler après 5000 trs/min si bien que l’on se surprend à monter les rapports trop rapidement sans avoir l’impression de cravacher suffisamment la moteur pour qu’il dévoile l’étendue de son potentiel. La boite de vitesses 6 rapports aurait également mérité un travail plus approfondi tant le verrouillage ressenti semble mou et le guidage flou. Si la puissance maximale de notre bombinette est atteinte à 5000 trs/min (tiens ? Comme par hasard), le couple de 200 Nm plafonne quant à lui à 2000 trs/min ce qui ne fait pas de la up! GTI une aficionados de la zone rouge, loin de là. Je ne peux m’empêcher de garder à l’esprit les Suzuki Swift Sport et Twingo RS Cup de générations précédentes. Si l’une privilégie le confort de conduite et l’autre la rigueur au niveau du châssis, toutes deux pouvaient arguer procurer un plaisir de conduite surprenant sur route montagneuse, taquinant les 7000 trs/min dans un hurlement rageur et sautillant de virage en virage telles un jeune lièvre.
L’ensemble moteur/boite est d’autant plus décevant sur cette up! GTI que le travail réalisé sur la direction et les trains roulant est remarquable, à cela près que les GoodYear Efficient Grip de notre modèle d’essai à la tenue de route remarquable gomment en partie les sensations de conduite. La légèreté du bloc moteur se fait sentir et permet au train avant d’enrouler sans sourciller chaque épingle qui se présente à lui, aidé par des roues disposées aux quatre coins de la voiture et à un empattement court. Le plus surprenant pour une auto de cette taille reste surtout les qualités d’amortissement qui malgré des jantes de 17 pouces ne donnent à aucun moment la sensation de conduire “un bout de bois” tout en profitant d’un roulis maitrisé ! Après quelques déceptions, je ne l’attendais certainement plus sur ce terrain.
Une citadine chic de plus
Malgré toute sa bonne volonté et une communication orientée plaisir de Volkswagen, la up! GTI reste en deçà de mes espérances quant à ses qualités dynamiques. La faute à un ensemble moteur/boîte trop axé sur une utilisation citadine. Parfaite pour s’extirper du flot de circulation dans les bouchons des capitales européennes les plus branchées, amusante sur un parcours sinueux peu exigeant mais définitivement pas l’instrument d’école de sportivité que j’attendais. Les Suzuki Swift Sport des entreprises de location autour de la Nordschleife du Nürburgring ont encore quelques années devant elles. Nul doute en revanche que vous ferez sensation à son volant lors de la prochaine édition GTI Treffen Wörthersee en mai 2018 !
Crédits Photos : Maurice Cernay