Essai : Hyundai Kona electric 39 kWh. I <3 U SO

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Où l’on se rend compte que le Hyundai Kona electric, ici à l’essai dans sa version 39 kWh, est une des meilleures propositions du marché.

Qu’est-ce que c’est ?

C’est le Hyundai Kona electric, version à batterie du Kona -vous savez, le petit B-SUV de la marque coréenne.

Mais vous l’avez déjà essayé, non ?

Quelle mémoire ! Effectivement, vous avez déjà pu lire un road-trip entre Paris et Oslo écrit par Ugo ; l’essai (avec de magnifiques photos !) est à relire ici. Mais, car il y a un mais, il n’avait pas la même version que moi. Il faut en effet savoir que le Kona electric se décline en deux versions : une avec une batterie de 64 kWh (celle d’Ugo), et une autre de 39 kWh qui nous intéresse aujourd’hui.

Qu’est-ce qui change ?

On va commencer par le plus évident : la batterie. Si vous suivez bien, celle d’Ugo possède donc 64 kWh et la mienne…39 kWh, bravo je suis fier de vous. Forcément, l’autonomie s’en ressent, puisqu’on passe de 449 à 289 km WLTP. Forcément (bis), les temps de recharge se raccourcissent : en branchant le Kona sur une borne de 7,2 kW (puissance max du chargeur intégré), la durée d’une recharge complète chute de 9 h 35 à 6 h 10. Mais ça ne s’arrête pas là puisque le moteur est également différent. Si le couple est identique avec 395 Nm disponibles immédiatement, la puissance varie : 150 kW/204 ch pour la version 64 kWh, 100 kW/136 ch pour la version 39 kWh.

Pour le reste, c’est statu quo : look identique, taille identique, habitacle identique, côtes d’habitabilité identiques. En d’autres termes, tout ce qui est visible est indifférencié.

En parlant de look… C’est quoi cette couleur ?

AH, on aborde un vrai sujet. Mon Kona n’est ni tout à fait jaune, ni totalement vert non plus. L’appellation officielle, “Acid Yellow”, me fait pencher pour la première option mais à peu près l’intégralité des personnes interrogés durant ma semaine de test sont catégoriques : elle est verte. Je vous laisse vous faire votre propre idée.

Mais laissons de côté ces considérations chromatiques pour se focaliser sur le style de ce Kona. Version rapide : j’aime bien. Version élaborée : autant je ne suis pas fan du Kona “thermique”, autant la face avant unique à la version électrique me réconcilie avec le petit Hyundai. L’absence de calandre, les motifs originaux sur la face avant, les passages de roues protégés lui confèrent un p’tit look de baroudeur pas dégueu. Vraiment, j’aime bien ! Je regrette juste que la France n’ait pas droit aux versions bi-ton qui, je trouve, lui vont particulièrement bien.

Et à l’intérieur ?

A l’intérieur, c’est plus…conventionnel. Pas laid pour autant, hein, juste un peu moins joyeux. La console centrale en arche permet un accès optimum au sélecteur de rapports et cache un petit rangement en-dessous. Côté écrans, Hyundai nous gâte en proposant deux dalles de 7″ : un en position centrale et un autre derrière le volant. Concernant l’écran central, il accueille toutes les technologies d’info-divertissement qu’on puisse attendre d’une voiture de 2019, Apple CarPlay et Android Auto compris. Les menus sont clairs, l’ergonomie étudiée, la lisibilité plus que correct : pas grand chose à reprocher. Ce sera également le cas pour l’écran du conducteur, qui regroupe toutes les informations relatives à la conduite (vitesse, powermètre, autonomie, ordinateur de bord etc). Et si jamais vous en voulez encore plus, la vision tête-haute est de série ! 

Niveau habitabilité, si les passagers avant et arrière ne seront pas à plaindre, je regrette que le coffre ne soit pas plus généreux : 332 litres, c’est 29 litres de moins que le Kona thermique… Terminons sur un petit détail : tous les plastiques de la planche de bord sont durs. Est-ce que c’est gênant ? Pas outre mesure, d’autant plus que l’assemblage est d’un sérieux exemplaire et que la qualité perçue n’en souffre au final pas tellement.

Assez discuté ! On veut connaître une seule chose d’une voiture électrique : son autonomie.

Allez, on rentre dans le vif du sujet. 39 kWh, donc, dans les soubassements de mon Kona. Autonomie WLTP : 289 km. Consommation WLTP : 13,9 kWh/100 km. Une autonomie réaliste ? Pas vraiment… Je la trouve plutôt pessimiste. Eh oui, il faut savoir que le Kona electric est exceptionnellement sobre. J’ai parcouru 850 km à son volant dans à peu près toutes les conditions possibles (autoroute, départementales, ville, bouchon et autres) et, de retour chez Hyundai, l’ordinateur de bord m’affichait une conso moyenne de 12,7 kWh/100 km. Alors il se peut que vous ne connaissiez rien aux consommations des VE, du coup je vais vous la faire simple : c’est extrêmement peu. Vraiment. Je m’exclamais quand ma VW e-up! descendait en-dessous des 10 kWh/100 km, mais j’ai réussi (en faisant un peu attention, je vous le concède) à parcourir 47,8 km en ville à bord du Kona en consommant 8,4 kWh/100 km. Si vous calculez bien, ça nous fait une autonomie théorique de 464 km… Et ne pensez pas que notre petit SUV ne soit frugal qu’en-dessous de 50 km/h : j’ai ainsi réalisé un Doullens-Valenciennes-Doullens avec un mix 1/3 départementales / 2/3 autoroute. Résultat ? 248 km, 62 km/h de moyenne, 12,5 kWh/100 km, 58 km restants. Tout simplement bluffant.

Mais du coup elle doit être horrible à conduire ?

Eh bien non, même pas. C’est même tout l’inverse : ce Kona electric est archi agréable à conduire. J’avais comme référence dans la catégorie “VE à moins de 50 000 €” la VW e-Golf, mais le p’tit Hyundai pourrait bien lui ravir la place. Développons un peu : ce que j’aime particulièrement dans une voiture électrique, c’est le silence, la nervosité et la douceur de conduite. Paf, le Kona frappe en plein dans le mille.

Le silence ? Bien présent, et ce jusqu’à des vitesses autoroutière. Seul défaut : ça fait ressortir la qualité franchement moyenne du système son. La nervosité ? Oh que oui ! L’immédiateté des 395 Nm de couple se font bien sentir, et les démarrages aux feux sont assez grisants. La douceur de conduite ? Clairement là ! Exemple : j’avais rendez-vous avenue François Ier un matin, et je partais de l’Est parisien. J’ai donc dû me taper les bouchons de l’A4 puis les bouchons parisiens. Je suis sorti du Kona avec environ 0% de stress, frais et dispo, totalement prêt pour mon rendez-vous. Mon secret ? Le silence et la nervosité déjà traités, mais également deux petites palettes derrière le volant, qui ne servent pas à changer de rapport (vu qu’il n’y en a qu’un seul)…mais à gérer l’intensité du frein régénératif, de 0 (roue libre) à 3 (plus besoin de toucher la pédale de frein). Non seulement c’est hyper ludique, ça permet de gérer en temps réel la puissance du frein. Le feu loin devant passe au rouge ? On passe en mode roue libre et on se laisse glisser. Un ralentissement devant nous ? Hop, mode 3 et on n’en parle plus. Une vraie bonne idée.

Tu m’as convaincu. Elle coûte combien ?

39 100 € hors bonus, batterie comprise. Mais avec un équipement pléthorique : affichage tête-haute, clim auto, sièges chauffants, caméra de recul, accès et démarrage mains-libres, régulateur adaptatif, GPS, j’en passe et des meilleures. Faisons un petit comparatif… Une Renault Zoe haut de gamme, moins récente, moins pêchue, moins équipée mais avec quelques kWh supplémentaires s’affiche à 36 450 €. Une DS 3 Crossback E-Tense à équipements similaires, plus chic, vous coûtera 45 850 €. C’est à vous de voir, mais force est de constater que le Kona est pas trop mal placé niveau tarifs. Et si sa concurrente la plus sérieuse…venait de l’intérieur ? Car la version 64 kWh commence à 43 900 €, soit “seulement” 4 800 € supplémentaires, et avec une autonomie de 449 km WLTP, 160 km de plus que ma version 39 kWh.

Ça vire un peu au publi-reportage, non ?

J’en ai bien conscience. Mais honnêtement, mis à part un coffre un peu trop petit à mon goût et une sono franchement moyenne, je n’ai pas vraiment de points négatifs à vous faire remonter. Ce Kona electric est vraiment, honnêtement, sincèrement, une super caisse. Bravo Hyundai…

Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux

Titre en hommage à Philippe “Zdar” Cerboneschi, tragiquement disparu il y a quelques jours. Il était la moitié du groupe Cassius et une grande partie de ma culture musicale vient de ce groupe. Il me manquera.

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