Essai Kona Electrique 64kWh : un road-trip ça vous dit ?

“Salut Ugo, ça te dirait d’aller avec moi à Oslo en voiture électrique?” C’est ce que m’a proposé Guillaume du GDB, il y a quelques jours. C’est à l’initiative de Hyundai France que cette proposition m’a été faite. Des confrères journalistes avaient en effet ramené un Hyundai Kona électrique depuis Oslo, lieu des essais internationaux de la voiture…et il fallait la remonter. Quoi de mieux que Guillaume et votre serviteur pour l’acheminer vers le pays des fjords ? C’est donc parti pour 2300 km en voiture électrique !

Première journée : Paris – Amsterdam

Rendez-vous avec Guillaume à La Garenne-Colombes (92) pour récupérer la voiture au siège de Hyundai France, lieu de départ de notre road-trip estival et électrisant. Je me lance à son volant pour quitter Paris et ses routes encore embouteillées… Premières impressions : la voiture se conduit très facilement. On retrouve la facilité de conduite du Kona thermique, sans aucun bruit. La planche de bord et l’affichage ont été modifiés et ce n’est pas pour me déplaire, lui donnant un côté plus haut de gamme.

Les bouchons déjà derrière nous, on se dirige vers l’autoroute et je commence à me demander comment la voiture va réagir sur voies rapides et si son autonomie va chuter rapidement. Que nenni, l’autonomie s’allonge même d’une dizaine de km au fur et à mesure qu’on se rapproche de notre destination de la mi-journée, Roubaix, où l’on va déjeuner avec un ami. On se rapproche de l’autonomie maximale de la voiture en cumulant les kilomètres déjà parcourus et ceux qui nous restent en autonomie. Hyundai annonce une autonomie de 480 km avec la norme WLTP.

En comptant les embouteillages parisiens, les accélérations, la climatisation et les sièges ventilés tout le long de la matinée, la voiture nous annonce 410 km. C’est plutôt pas mal non?

On décide de profiter de la pause casse-croûte pour recharger la voiture sur une borne de recharge rapide d’un hypermarché Auchan en périphérie de Roubaix. Enfin.. “rapide” c’est ce qui était marqué sur l’application. Arrivés à destination, la borne ne reconnaît pas la carte KiWhi prêtée par Hyundai et, ne sachant pas trop quoi faire, on laisse la voiture branchée.

De retour après une bonne heure et demie, la voiture n’a pris que 20 km d’autonomie… Hé oui, la borne n’est pas passée en charge rapide et nous a gratifié d’une recharge de 1,5 kWh seulement.

La première recharge avait donc de quoi nous refroidir. Mais on a encore 200 km et on se dit qu’on peut sans problème atteindre la ville d’Anvers qui abrite beaucoup de bornes de recharge rapide.

Arrivés sur place, on trouve une première borne de recharge mais la Nissan Leaf d’un habitant est branchée dessus et impossible de charger deux voitures sur la même borne. On se dirige vers une zone commerciale, moins glamour que le centre d’Anvers, pour nous brancher cette fois-ci sur une borne de recharge rapide à 45 kW.

Nous partons faire du shopping, mais de retour après 40 min la voiture s’est déconnecté. Hé oui, c’est une borne limitée à 30 min de recharge. On remet la voiture en charge et on part s’offrir un petit quatre heures pour faire passer le temps.

Nous retrouvons la voiture avec plus de 90% d’autonomie et c’est reparti direction Amsterdam, notre lieu de repos de cette première journée. Mais on n’oublie pas d’aller voir les jolis moulins de Kinderdijk, lieu très représentatif des Pays-Bas avec une dizaine de moulins à vent alignés. Non on ne fait pas du tout dans le cliché !

Deuxième journée : Amsterdam – Kiel

Nous trouvons un hôtel avec une borne de recharge lente pour la nuit, histoire de gagner des kilomètres pendant qu’on se repose. Le plein est presque fait en partant le matin… Eh oui, il en faut de l’électricité pour recharger les 64 kW de la batterie du Kona Electrique.

Direction l’Allemagne et son Autobahn qui va devoir contenir la fougue de notre Kona et ses 204 ch (150 kW) ! OK, la voiture n’a pas la puissance d’une supercar ou le bruit de cette dernière, mais on peut rêver un peu non ? Ce nouveau terrain de jeu est le lieu parfait pour connaître la vitesse max de notre destrier et ce en toute légalité.

L’atout de l’électrique c’est avant tout l’accélération, c’est ce qui a fait le succès entre autre de la Model S de Tesla par exemple. Notre Kona n’est pas en reste : elle réalise ce 0 à 100 km/h en 7,6 s, là où sa version thermique le réalise en 12 s.

Mais ce qui est le plus impressionnant c’est le 0 à 30 km/h qui est presque immédiat. Et c’est la force d’une voiture électrique, à vous donc les entrées sur autoroute en toute sécurité et les départs canons aux feux rouges !
Mais revenons à la vitesse max de notre auto qui est de 178 km/h. Une vitesse inférieure à la version essence d’entrée de gamme du Kona (181 km/h) mais il faut savoir que la batterie de 64 kW rajoute plus de 370 kg sur la balance.

Mais à jouer avec la vitesse maximum de la voiture, notre autonomie fond comme neige au soleil. On se retrouve au bout de 2 heures de route avec la batterie à 20%, on arrête de jouer et on décide de chercher une borne de recharge rapide. Et là, on est impressionnés par la couverture en Allemagne.

Chaque aires de repos et sorties d’autoroute sont couvertes par un réseau de borne de recharge rapide compatibles avec notre carte NewMotion fournie par Hyundai France.

Une petite visite dans une jardinerie et nous prenons notre repas le temps que la batterie se recharge entièrement. La recharge ne coûte qu’une dizaine d’euros et on repart sur l’Autobahn à vitesse normale, histoire de maximiser notre autonomie.

Sur l’autoroute allemande, on utilise de plus en plus la conduite autonome de niveau 2 dont dispose la voiture. Elle reste seule parfaitement dans sa voie et à la bonne distance avec la voiture de devant. Et même dans les bouchons. Idéal pour ne pas voir passer les kilomètres !

On arrive le soir à Kiel et mauvaise surprise : il nous est impossible de trouver deux bornes de recharge pourtant indiquées sur Chargemap, l’application de référence en référencement de points de recharge. Et oui, ces deux bornes dans la ville sont soit inexistantes soit supprimées… On va donc à l’hôtel frustrés, et on visite une ville qui est loin d’être intéressante.

Troisième journée : Kiel – Båstad

Une journée pour traverser 3 pays et dormir dans le pays des panneaux jaunes, c’est notre objectif de cette troisième journée. On reprend l’autoroute et avant de traverser le Danemark, on s’arrête à Sonderborg. Petite bourgade danoise qui, en plus de nous avoir permis de charger la voiture, nous a servi de décor pour un shooting sur le port.

Et il faut dire que notre voiture électrique est très bien accueillie dans ce pays si accro à l’écologie. On se fait aborder entre autre par un homme très intéressé par la voiture et son autonomie et qui nous félicite pour notre road-trip.

Nous repartons et passons sur l’un des plus longs ponts au monde : le “Storebaeltsbroen”, un pont de 18 km de long et 254 m de haut ! Puis un second, tout aussi impressionnant entre Copenhague et Malmö  : le “Øresundsbron”, plus petit mais tout de même 7 845 m de long.

On est en Suède et ça se voit tout de suite. Petite particularité du pays, les panneaux de signalisation sont tous avec un fond jaune. Je trouve ce détail assez amusant. Le pays adore cette couleur et ça rend super bien.

Autre particularité du pays, ses paysages dingue en été. On se croirait dans le middle-east américain, des champs jaunes à perte de vue et des maisons et fermes rouges avec des colombages blancs. Des paysages que je n’avais pas encore vu en vrai. Je dois dire que je suis tombé amoureux de ce pays.

Nuit dans un petit hôtel sur le bord de mer en pleine campagne en attendant la dernière journée et se reposer pour pouvoir rejoindre Oslo le lendemain.

Quatrième journée : Båstad – Oslo

Vous avez remarqué que je ne parle plus de l’autonomie et des bornes de recharge ? Eh bien c’est parce que je suis à ce moment là beaucoup plus à mon aise avec l’autonomie de la voiture et avec le fait de trouver facilement la borne de recharge. Même si l’arrivée à l’hôtel le soir s’est mal passée car on n’avait pas pu se brancher à la borne de l’hôtel. Mais le matin venu, on prend la route et après 40 km de route, on trouve assez aisément une borne de recharge rapide sur une station d’autoroute.

On repart direction Oslo, toujours dans un confort très agréable et en admirant les magnifiques paysages suédois. On s’autorise un arrêt repas dans la charmante ville de Göteborg, histoire de profiter une dernière fois de ce beau pays. Il est 13 heures et on doit être à Oslo avant 18 h pour rendre la voiture à Hyundai Norvège mais on aimerait profiter un peu de ce dernier pays. Il faut donc se dépêcher.

Direction l’autoroute et sur la route de notre dernier pays on se rend compte de la réalité automobile de celui-ci. Il ne passe pas un km sans qu’on croise sur l’autre coté de la route une voiture électrique. Tesla, Leaf, ou i3, ces voitures sont légions dans cette région du monde. En passant la frontière, Guillaume et moi, on s’amuse à énumérer les voitures électriques que l’on croise. On ne s’arrête pas une seconde il y en a tout le temps ! C’est vraiment impressionnant !

Mais il faut que je vous explique pourquoi on en croise autant dans ce pays des fjords. Le pays a passé en 2017 le palier symbolique des 50% de VE immatriculés en une année… Et cela grâce à une politique très favorable à ces véhicules. Les possesseurs de voiture électrique peuvent emprunter les voies de bus en ville ou disposer de places de parking gratuites et électrifiées ou encore d’une gratuité des péages. Parlons aussi d’une exemption de charges qui leurs permettent d’être beaucoup plus attractives que les modèles thermiques.

On arrive donc dans ce pays des fjords. Et on ne résiste pas à l’idée de faire un petit détour en dehors de l’autoroute pour voir un beau lac, un de ceux qui font la réputation de ce beau pays.

Mais il est déjà temps de finir ce long trajet et d’atteindre la dernière étape de notre road-trip, Oslo. Une ville à la fois très moderne et très nature, avec un peu partout des Model S et des i3 ! On arrive au siège de Hyundai et je capture l’ordinateur de l’auto pour vous donner les chiffres de ce road-trip : 2311 km, 17 kWh/100 km, 29h50 de route et 7 recharges rapides.

Niveau prix, que vaut cette Kona Electrique ? Eh bien, elle débute à 38 400 € dans sa version 39 kWh. Notre version haut de gamme de 64 kWh est à 44 900 € sans compter le bonus écologique de 6 000 €. Tentant non ? C’est ce qu’ont dû se dire les premiers acheteurs qui ont commandé la voiture en France. Hyundai nous annonce 300 exemplaires commandés. Eh oui vous n’êtes pas seul ! Pour l’anecdote, la Norvège a reçu près de 20 000 commandes !

Il est venu le temps de la conclusion de ce long article. Bien entendu on aurait pu faire ce trajet beaucoup plus rapidement avec une voiture thermique. Mais il faut savoir qu’on l’a fait d’une manière assez tranquille en profitant le plus possible des villes et des paysages qu’on a pu croiser. C’est aussi ça voyager avec une voiture électrique : c’est prendre son temps. C’est une autre façon d’appréhender un voyage. Mais on peut faire plus rapidement, nos confrères qui ont descendu la voiture depuis Oslo ont réalisé le trajet en 3 jours.

On dispose donc d’une proposition très intéressante de la part de Hyundai. Maline, les SUV marchent du feu de dieu aujourd’hui sur le marché automobile. Fonctionnel, on l’a très bien démontré lors de ce road-trip. Qualité/Prix, on dispose d’une voiture avec une autonomie assez importante à un tarif très abordable comparé à une Tesla. La Hyundai Kona serait-elle la voiture électrique pour tous ?

Un grand merci à Hyundai France et Norvège pour la possibilité de ce road-trip et leur confiance.

Merci à Guillaume de m’avoir supporté ces 4 jours.

Et merci à vous d’avoir tenu jusque là !

Photos : Ugo Missana pour Blogautomobile.fr

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