Essai : Peugeot 308 GT THP, Schizophrène Prodige

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Le plus dur dans un essai ? Trouver une voiture qui nous plait et dénicher des routes agréables à parcourir. Chanceux que nous sommes, la France regorge de coins pittoresques et de voitures de plus en plus sympas à conduire (et à regarder). Mon dévolu s’est une fois de plus jeté sur la Normandie, et plus particulièrement la région de la Suisse Normande, en compagnie de la Peugeot 308 GT THP, une voiture qui colle parfaitement à la « philosophie » de notre virée…

Bon, pour ne rien vous cacher, en allant chercher notre 308 GT, je savais ce que j’allais avoir entre les mains et sous les pieds puisque j’avais déjà eu l’occasion de rouler quelques heures à son volant au cours du mois de juin… Le truc, c’est que la voiture rencontra un “petit” problème de moteur m’empêchant de pleinement en profiter. Le bon côté de la chose (je suis du genre à toujours trouver un truc cool, même dans les pires galères) ? J’ai pu tester le service Peugeot Assistance. En étant cloué à l’arrêt un samedi à 21h00 dans une station-service sur l’A86 à Vélizy, j’avoue que je m’attendais à passer ma soirée avec l’employé Total. Que nenni, un simple appui sur le bouton SOS au plafond m’a mis en relation avec une douce voix qui me localisa au mètre près et m’envoya un dépanneur : efficace et rapide, le top. Ce dernier arriva 20 minutes après que Madame SOS ait raccroché et je vis partir cette pauvre 308 GT au cœur abimé. Ne pouvant rester sur une telle expérience, je repris donc possession le temps d’un week-end de notre lionne (la même mais avec un moteur en forme, pour l’anecdote)…

Le segment des compactes GT est à la mode. À mi-chemin entre les déclinaisons blanches flottes d’entreprises traditionnelles et les pétillantes versions sportives, les constructeurs sortent tour à tour leur édition GT, caractérisée par un look plus sexy et un peu plus de chevaux sous le capot (à l’image de la Nissan Pulsar GT essayée ici). Peugeot, ne pouvant s’empêcher de se joindre au jeu, développa il y a quelques mois la 308 GT, disponible en HDI 180 et THP 205, ainsi qu’un pack GT Line, pour donner un air « sportif » à des moteurs plus raisonnables. En attendant la GTI et ses 270 chevaux, que nous irons découvrir ensemble cet automne, la 308 GT THP est la version la plus puissante de la gamme.

Elle arrive à se différencier du look un peu fade à mon goût des 308 « traditionnelles », et ça c’est cool. La GT se dote de nombreux appendices qui lui donnent un vrai caractère et un look plus haut-de-gamme, voire sportif. Dans le rétroviseur, les connaisseurs reconnaitront le Lion, maintenant placé sur la calandre et sur laquelle se trouve aussi le badge GT, ou encore le nouveau bouclier avant doté d’entrées d’air noir laqué et des très beaux clignotants à défilement dynamique, une signature du groupe PSA puisqu’également présents sur les DS 3 et DS 5 (essayées ici et ). La 308 GT s’équipe de superbes jantes 18 pouces DIAMANT bi-ton, ainsi que d’un diffuseur arrière noir orné de deux canules d’échappements chromées, qui permettent de donner l’impression (qui n’en est pas qu’une) que la voiture est campée sur ses gros pneus et ne bougera pas d’un poil. Cela habille également un arrière un peu grossier et trop dépouillé à mon goût sur une 308 standard. Notre modèle est équipé de la teinte Gris Artense, un gris pailleté du plus bel effet, ainsi que des rétroviseurs noirs laqués, dont le toit panoramique vitré rappelle la couleur. La 308 GT fait dans le raffinement, à l’image des projecteurs Full Led (les mêmes que chez DS), soulignés d’une ligne de LED en feux de jour et épaulés par trois griffes en guise de feux arrières. L’ensemble est extrêmement réussi et donne une nouvelle identité à une compacte tombée malgré elle dans la banalité.

L’intérieur est dans cette lignée et propose quelques spécificités sur notre livrée GT. On retrouve la présentation d’une 308, avec ses compteurs haut-perchés au-dessus du volant riquiqui mais ici à méplat et en cuir badgé GT, sa console centrale épurée, et toutes les commandes sur l’écran tactile de 9,7 pouces (la taille d’un iPad). La GT embarque une « décoration spécifique » avec l’utilisation un peu partout de surpiqûres rouges : sur la planche de bord, sur les contreforts de portes, sur le soufflet du levier de vitesse mais aussi sur les superbes sièges en cuir Noir Mistral. L’habitacle respire le haut-de-gamme et les finitions de cette déclinaison GT sont irréprochables : les matériaux sont d’excellente facture et ajustés selon une rigueur que l’on croirait germanique ; il est loin le temps où les plastiques rigides étaient légions à bord d’une lionne. L’intérieur de la 308 GT est baigné de lumière par l’optionnel (610 €) mais très agréable toit panoramique fixe, que j’aurai préféré ouvrant compte tenu de la saison… mais il n’existe pas. On s’y sent bien, à son volant comme en étant passager. Notre compacte est une routière agréable à vivre qui embarque tout ce qu’il faut pour passer les kilomètres confortablement.

À l’avant, les occupants pourront se faire masser les lombaires tout en se laissant bercer par une symphonie sur le système Denon et, pendant que l’un pourra admirer les étoiles à travers le toit, l’autre sera épaulé par une panoplie d’aides à la conduite : surveillance des angles morts, régulateur adaptatif, alerte de risque de collision, freinage d’urgence ou encore Park Assist, pour laisser faire la voiture devant un créneau (testé et validé, j’adore !). L’écran tactile embarque quant à lui en plus des commandes de la radio, de la clim’ ou du GPS, un service d’apps connectées permettant, moyennant quelques centaine d’euros par an, de bénéficier de services comme Coyote ou Pages Jaunes directement dans la voiture par le biais d’une clé 3G à insérer dans la boîte à gants. Parée à rouler, la 308 GT accueille sans encombre cinq personnes et leurs bagages grâce à un volume de chargement généreux (470 L) et une habitabilité parmi les meilleures de la catégorie.

Partons pour la Normandie justement… Mais avant d’atteindre notre destination, plus de deux cent kilomètres d’autoroute nous ont permis de juger des qualités routières de cette 308 GT. Son 1,6 THP de 205 chevaux est onctueux et propose un excellent agrément en offrant de très bonnes reprises dans un silence de fonctionnement appréciable. Véritable cocon, aligner les kilomètres à son bord est extrêmement agréable tant pour le conducteur que les passagers grâce au silence qui envahit l’habitacle : aucun bruit désagréable ne vient troubler le concerto du système Denon et le massage prodigué par les fauteuils. La position de conduite est excellente et je dois dire que ce fut un plaisir de retrouver ce petit volant, même s’il trouve un réel intérêt en conduite plus musclée. Pour le moment Ugo et moi enchaînons les kilomètres sur l’A13. Vernon, Rouen, Pont-L’Êveque et hop, nous quittons la voie rapide et esquivons les premiers bouchons de vacanciers direction la région de la Suisse Normande, à une trentaine de kilomètres au Sud de Caen.

La route de la Suisse Normande est une boucle de 65 kilomètres qui longe l’Orne et est à mi-chemin entre le département du même nom et le Calvados. Ses routes sinueuses parcourent les campagnes, longent des ravins et traversent de petits villages typiques en offrant des panoramas à couper le souffle. Le terme qui nous intéresse dans tout ça ? « Routes sinueuses », bien sûr…

Arrivés à Thury-Harcourt, point de départ de notre route, je laisse Ugo, notre photographe, prendre le volant et activer le mode « sport ». Ce dernier transforme la voiture pour le meilleur et pour le pire… Côté cool, il rend la pédale d’accélérateur plus réactive et raffermit une direction un poil trop souple à mon goût en mode standard. Côté moins cool, il amplifie artificiellement le bruit du moteur et reproduit sur les enceintes un bourdonnement rauque digne d’un gros V8 et donc pas franchement équivalent à ce que pourrait donner le quatre cylindres si sa sonorité était un brun plus travaillée. Cela participe au folklore mais agace un peu à la longue, dommage… Les compteurs passent eux en rouge sang et voient ainsi leur zone rouge disparaitre, de façon à nous inciter à aller haut dans les tours.

Les 205 chevaux du 1,6 THP proposent un couple maximal de 285 Nm mais dans les faits, il faut aller au-delà des 4000 tr/min pour avoir une puissance digne d’une sportive. Ne comptez pas sur elle pour vous donner des coups de pied au cul et vous coller au siège, c’est une timide qui sait se dévergonder mais qui laissera à la GTI le soin de combler les envies des sportifs. Aucune boite automatique n’est proposée sur le THP, contrairement à la GT HDI sur laquelle elle est imposée, mais la BVM6 est excellente en tous points : elle est étagée comme il faut et les rapports passent sans accrocs grâce à un très bon guidage. L’on se plaît à l’utiliser et à jongler entre 3e et 4e tout en restant haut dans les tours, surtout que le comportement suit…

Le petit volant donne l’impression que l’on conduit un karting et la direction raffermie et plus consistante permet de jouer avec la voiture et de la placer où on le souhaite, la rendant étonnamment très agile. Son train avant est cloué au bitume et l’arrière reste verrouillé : les diverses aides viennent calmer toute envie de la faire glisser (l’ESP est déconnectable mais c’est assez délicat de franchir le pas sur route ouverte avec une auto qui n’est pas la sienne), et elle peut compter sur un freinage au mordant diablement efficace. Le châssis est lui une référence et permet à la voiture de rester saine et rassurante. Confort oblige, l’amortissement filtre tout ce qui passe sous les roues mais manque de fermeté pour être réellement sportif. La 308 GT vire à plat et est imperturbable quelque soit l’état de la route sur laquelle elle opère, ce qui permet de passer des courbes à une allure assez déconcertante, là où on aurait calmé le jeu avec un autre modèle. On prend du plaisir à rouler à vitesse soutenue dans les petites voies sinueuses de la Route des Crêtes, au-dessus de Clécy, mais on ne ressent pas vraiment de frissons et de sensations à la malmener.

“GT Victor, c’est une GT”. Heureusement que mon cerveau vient calmer ce petit con qui est en moi et me rappelle qu’une GT n’est pas là pour être bousculée comme la GTI le sera. La 308 GT est une voiture raisonnable : une voiture qui va vite mais qui oublie de faire percevoir ce qu’elle vit à ses occupants et de leur procurer du plaisir. Elle n’est pas aseptisée mais manque de piquant, en fait. La GT dispose de qualités dynamiques indéniables avec un châssis de référence et une excellente boîte, des éléments qui prendront tout leur sens et serviront pleinement les 270 chevaux fournis par le « même » quatre cylindres que celui-ci. La schizophrénie de notre lionne fait tout son intérêt, et sa robe discrète mais musclée s’accorde à son cœur, richement fourni mais timide. Elle est un réel plaisir à mener dans toutes les situations et on ne lui trouve finalement aucun défaut notable, à part peut-être le fait qu’elle vous amènera souvent se ravitailler si vous titillez son côté sportif : notre essai s’est ponctué d’une consommation moyenne de 11 L/100, en alternant autoroutes et balades sur routes sinueuses.

Plus raffinée, plus efficace mais aussi plus chère qu’une Nissan Pulsar GT ou qu’une Pro Cee’d GT, la GT chapeaute la gamme 308 en proposant une présentation soignée et un équipement à la hauteur. Affichée à partir de 30 650 euros, notre modèle d’essai et sa dotation pléthorique se situait lui autour des 35 000 euros. Peugeot propose ici sa vision du haut-de-gamme sur une compacte, à 5000 euros de moins qu’une Classe A 250 ou qu’une Audi A3 TFSI 180 pour ne citer qu’elles.

Vous l’aurez compris, la 308 GT THP m’a beaucoup plu (et à Ugo aussi). Elle rassemble le meilleur des deux mondes en étant une compacte agréable à vivre au quotidien mais qui sait aussi se montrer efficace et plaisante lorsqu’on hausse le ton. Elle fait le compromis entre confort et sportivité (ou sagesse et folie), et c’est une voiture pleine de compromis, même si plus Dr. Jekyll que Mr. Hyde. Autant vous dire que j’attends impatiemment la version Hyde de la 308…

Merci à Anthony de Peugeot pour le prêt et à Ugo pour les photos.

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