Cet hiver, j’ai eu l’occasion d’essayer la BMW i7, la limousine électrique de la marque (l’essai est ici). J’étais curieux de voir si, sur un long trajet, la voiture se comportait aussi bien que lors de mes premiers essais par des températures avoisinant les 1°C. Le salon de l’automobile allemand était l’opportunité parfaite pour me rendre à Munich, le fief de BMW, en i7. Alors, vous m’accompagnez ?
Je me rappelle de cette virée à Francfort avec JB, à bord de notre BMW Série 7 G12 LCI. Ah, ce 6 cylindres 30d, comme s’il avait été taillé sur mesure pour dévorer les kilomètres ! Mais que les temps changent ! Avec les prouesses des motorisations électriques et des chargeurs ultra-rapides qui poussent comme des champignons, j’en suis venu à me demander si la route vers la Bavière en électrique ne serait pas le prochain périple à tenter.
Top départ de Paris, le dimanche 02 septembre. Avec ma batterie à 100%, je m’élance à 8h30, frais et dispo. En vieux routier que je suis, je décide de confier ma destinée (ou du moins mon itinéraire) au GPS et son planificateur d’itinéraire. Surprise, seulement deux arrêts prévus pour boucler les 900 km ! Plutôt sympa. Je mets 1h pour faire le tour de Paris via l’A86 Nord et me rendre sur l’autoroute A4. Ah, Paris…
Reims pointe à l’horizon et une envie pressante me titille : une petite pause café ! Mais un coup d’œil à l’autonomie (65%) me fait réaliser que la recharge de 15% ne servirait à rien. Allons bon, cap sur Verdun alors ! C’est la première fois que j’ai envie de m’arrêter avant la voiture électrique.
Me voilà à Verdun avec un compteur affichant 36%. La recharge de la station Ionity monte à 200 kW, dépassant de fait les 195 kW promis par le constructeur. Après avoir englouti très précisément 55.153 kWh en 28:46 min et allégé mon porte-monnaie de 34 €, la batterie de l’i7 atteint un coquet 85 %. Et là, dilemme : ma voiture est prête à repartir mais mon dessert n’a même pas eu le temps de dire “mange-moi” ! Décidément, à l’ère électrique, les pauses gourmandes sont courtes…
Avant Strasbourg, petite halte stratégique chez Engie : 0.576 € le kW, une aubaine face aux tarifs allemands presque deux fois plus salés. De 42%, je grimpe à 90% et c’est reparti en direction de Munich. Régulateur calé à 130 km/h, l’i7 avale l’asphalte en consommant 22,6 kWh/100km. Pas mal pour une belle bête de 2500 kg, hors options. Elle sait être légère… sur la consommation !
Le régulateur adaptatif offre une conduite autonome de niveau 2+. Bien que le système embarqué soit préparé pour le niveau 3, il n’est pas en version Beta comme celui de Tesla.
La fonction de conduite semi-autonome de BMW se distingue nettement sur le marché. Contrairement à d’autres systèmes comme celui de Tesla, la BMW maintient la voiture fermement au centre de la voie tout en permettant au conducteur d’intervenir, comme pour laisser passer les motos dans les embouteillages. De plus, la voiture ajuste automatiquement sa conduite en fonction des réglementations des pays traversés.
En Allemagne, la création d’une voie de secours en cas de bouchon est une obligation. La BMW, dotée de cette intelligence, reconnaît cette règle. Ainsi, elle se décale automatiquement à droite ou à gauche, en fonction de votre voie, pour ménager cet espace dédié aux secours. C’est particulièrement impressionnant.
Grâce à son système GPS intégré, la voiture détermine précisément la voie sur laquelle vous roulez et vous indique celle à emprunter pour poursuivre votre itinéraire. Si vous ne suivez pas ses recommandations et que vous risquez de manquer votre sortie, elle n’hésite pas à vous donner une légère impulsion dans le volant pour vous signaler de changer de voie.
Si ce n’est pas lié directement à la conduite semi-autonome, en Allemagne, la voiture est capable de détecter les feux de circulation. Elle reproduit en temps réel le signal lumineux sur votre tableau de bord et émet un petit bip au passage au vert. Un rappel pratique pour détourner votre attention de distractions extérieures, comme un voisin un peu trop préoccupé par son exploration nasale.
J’atteins la frontière allemande vers 14h. Bientôt, je vois s’approcher la première portion de route sans limitation de vitesse. La voiture m’en informe. Je presse l’accélérateur, et en un instant, je file à 200 km/h. Les 250 km/h sont atteints tout aussi rapidement, mais la voiture ne va pas au-delà. Sa vitesse est limitée électroniquement.
Le roulage à haute vitesse sur les portions sans limitation augmente naturellement la consommation, mais cela tombe à pic. Le Grand Prix de F1 à Monza est sur le point de commencer, et l’idée de m’installer confortablement à l’arrière de la limousine pour le regarder sur l’écran 8K de 31,3 pouces pendant une recharge est séduisante. Je connecte mon ordinateur portable via HDMI à l’écran, et la pause divertissement commence.
Après ma pause, je remonte en voiture et décide d’utiliser mon application de sonomètre sur mon iPhone pour quantifier le niveau de bruit à l’intérieur, étant donné l’excellente insonorisation du véhicule. Résultat ? À 130 km/h, le sonomètre affiche un impressionnant 61,3 dB. Et même à 200 km/h (sur les routes allemandes, bien sûr), il ne monte qu’à 68,7 dB, ce qui équivaut au bruit à l’intérieur d’une voiture standard roulant à 90 km/h. Une performance remarquable !
Avant d’atteindre Munich, je m’octroie une recharge de confort de 44 kWh pour assurer mes déplacements pendant les quelques jours du salon. Techniquement, j’aurais pu rejoindre mon hôtel sans cette recharge supplémentaire. En conclusion, réaliser 900 km avec seulement trois recharges, tout en adoptant une conduite soutenue sur l’autobahn, est tout à fait faisable avec ce véhicule. C’est plutôt impressionnant !
En guise de rappel, à mon arrivée à Munich, la consommation moyenne s’établissait à 29 kWh/100km, et la batterie de l’i7 dispose de 101,7 kWh utiles. En bref, effectuer ce genre de trajet avec une i7 est aujourd’hui d’une simplicité déconcertante. La voiture brille tant par son confort inégalable, que ce soit en termes d’insonorisation ou de confort d’assise, que par la technologie qu’elle embarque. Que l’on soit conducteur, profitant d’une conduite semi-autonome avancée, ou passager, captivé par cet écran spectaculaire à bord, l’expérience est remarquable.
Suite à une semaine complète à son volant et après avoir parcouru plus de 2000 km, il est incontestable que cette voiture est bluffante. Elle se distingue autant par sa capacité à se déplacer dans un silence absolu que par une consommation maîtrisée, malgré son poids imposant. On perçoit clairement l’expérience et l’expertise de BMW dans le domaine de l’électrique. N’oublions pas que la marque a introduit son premier modèle électrique il y a déjà 10 ans.
C’est certain, effectuer ce périple au volant de la version diesel 30d aurait sans doute éliminé toute préoccupation liée à la recharge. Et pour ce qui est des pauses, je me suis arrêté uniquement selon mes besoins et non en fonction de ceux de la voiture. C’est une première pour moi avec une voiture électrique, et c’est un sentiment vraiment plaisant.
Enfin, d’un point de vue financier, le coût total des recharges s’est élevé à 300 € pour l’aller-retour. Le tarif des recharges en Allemagne à 1 € le kWh influe considérablement sur la facture finale. En comparaison, si on envisage une consommation moyenne de 7,5 litres aux 100 km sur 2000 km avec un litre de diesel à 2 €, on arrive également à une facture totale de 300€. Cela s’avère donc également intéressant.
C’est clair que nous sommes à un tournant où la voiture électrique démontre sa capacité à couvrir de longues distances sans encombre, se positionnant ainsi comme une alternative viable à la voiture thermique. Qu’en est-il pour vous? Seriez-vous prêt à tenter une telle aventure électrique? Pour ma part, je n’hésiterais pas à renouveler l’expérience !
Merci BMW France pour le prêt de la voiture.
Photos : Ugo Missana