Il y a de bons côtés à écrire sur BlogAutomobile. Par exemple, ça permet de passer quelques jours au volant de la dernière version du Volvo XC90. Allez, viens !
Je sens que j’ai affaire à un lecteur assidu. Je n’ai donc pas besoin de te rappeler que j’ai déjà essayé un XC90 (alors dans sa version T8 hybride rechargeable) il y a de ça quatre ans. Un prêt qui ne fut pas de tout repos, puisque j’ai réalisé un Paris-Bordeaux accompagnée d’une amie qui aura rendu toutes les larmes de son corps durant l’intégralité des 650 km du voyage -une sombre mais malheureusement banale histoire de cœur brisé. Un voyage qui aura permis de tester plusieurs choses : la solidité d’une amitié, certes, mais également le pouvoir d’apaisement de la Volvo. J’en étais à l’époque ressorti frais comme un gardon ; j’en ai donc conclu que le gros XC90 était une fabuleuse machine, l’article fut dithyrambique, fin de l’acte I.
Pouf, voyage spatio-temporel, nous voici dans le bocage normand d’une France toute fraîchement déconfinée. Le lieu a changé, les amis aussi, reste un point commun entre ces deux histoires : la bagnole. Car oui, malgré ses cinq ans d’âge, le Volvo XC90 est toujours là, toujours aussi chic. Moi qui ne suis pas un grand grand fan des SUV, je ne peux que m’incliner devant cette carrosserie qui ne prend pas d’âge, un mélange particulièrement réussi de stature et de présence sans pour autant verser dans le m’as-tu-vu et l’arrogance. Le XC90 est une voiture huppée et le fait savoir, mais de la plus élégante des manières.
L’intérieur non plus n’a pas pris une ride. Ici aussi, l’élégance est de mise, avec des matériaux de très belle facture, des assemblages irréprochables et une simplicité bienvenue dans les commandes. C’est toujours l’écran central qui regroupe la majorité des fonctions, mais sans jamais se départir d’une très satisfaisante ergonomie. Les sièges avant bougent, chauffent, massent et ventilent dans tous les sens et c’est très bien, mais c’est au rang deux que je vais être un peu plus grognon : autant les sièges latéraux sont particulièrement accueillants, autant la place du milieu se trouve être bien moins large et bien plus dure que ses acolytes. Vraiment pas top quand on sait que le XC90 mesure près de 5 mètres de long pour 2 mètres de large…
Mais ce qui change vraiment du XC90 d’il y a quatre ans, c’est sous le capot que ça se passe. L’offre moteur s’est d’ailleurs radicalement simplifiée depuis le temps, et ne subsistent au catalogue que la version T8 hybride rechargeable et un B5 diesel de 235 ch qui nous intéresse aujourd’hui. Si vous êtes fans de Volvo, il se peut que vous tiquiez sur la dénomination de ce dernier, puisque les diesels de la marque commencent plutôt par un “D”. Le “B” annonce donc quelque chose de nouveau : de la micro-hybridation. Comme pour l’Audi A4 et le Ford Puma, il s’agit d’un alterno-démarreur de 10 kW (soit ~13 ch) capable d’épauler le moteur diesel lors des accélérations et ainsi faire baisser la consommation.
Ça, c’est la théorie. Et dans la pratique ? Aïe, j’ai bien peur que ça commence mal : le quatre cylindres gronde bien trop fort aux démarrages pour être agréable. Mais je dois vous avouer que c’est le seul défaut que j’aie pu trouver sur la partie dynamique de ce XC90 : dès que le régime se stabilise, le moteur se tait. Et, à partir de ce moment, c’est le pur bonheur. Pour nos oreilles, au choix : silence monacal ou symphonie triomphante du Bowers & Wilkins de 1 400 W (+ 2 470 € tout de même) -dont le rendu continue de m’épater essai après essai. Sans oublier un confort princier pour nos petits derrières grâce à la suspension pneumatique (à…2 680 €) qui donne cette si agréable sensation de flotter au-dessus de la chaussée.
Même en ville, le gros patapouf se meut du bout des doigts grâce à une direction hyper bien calibrée et une boîte auto tip top. On peut même se garer relativement facilement grâce au système de vision 360° ! Un urbain né, ce XC90…si seulement il pouvait se taire. Mais qu’importe, c’est sur l’autoroute que le Volvo devient magistral. Les bruits aéro sont bien filtrés, le pilotage semi-automatique est aux p’tits oignons, on passe un bon moment. Tout sera résumé par la citation d’un ami qui m’a accompagné : “on ne sent pas le temps passer dans cette voiture”.
Car oui, on ne sent pas le temps passer à bord du XC90. C’est une des rares autos à m’avoir donné une sensation de sérénité à son volant, et c’est suffisamment important à mes yeux pour les fermer sur les quelques petits défauts ou sur son prix, mon modèle d’essai dépassant sans vergogne les 90 000 €. Quant à la consommation, elle s’est stabilisée à 7.9 l/100 km. Allez viens, on est bien…
Crédit photos : Jean-Baptiste Passieux
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