Essai Volvo XC90 T8 2024 : c’est reparti pour un tour

Essai Volvo XC90 T8

Soyons honnêtes ensemble. Quand j’ai programmé l’essai de ce Volvo XC90 je pensais rendre hommage à 9 belles années de carrière avant sa disparition. Quelle n’a pas été ma surprise quand le constructeur a dévoilé il y a quelques semaines le troisième restylage du modèle ! Pas grave, c’est l’occasion de prendre le volant d’un de mes coups de cœur automobile.

Un coup de cœur visiblement partagé avec de nombreux clients puisque près d’un million d’exemplaires sont sortis des chaînes de montage. C’est lors des essais presses en Camargue du Volvo EX30, en début d’année, que j’ai craqué pour la très belle configuration de ce Volvo XC90 qui nous servait de navette. L’habitacle, qui certes commençait à peser le poids des années, est toujours très accueillant, et cette garniture claire ne fait qu’amplifier cette sensation. Le choix des matériaux est particulièrement soigné et fait peu de place au disgracieux plastique dur. Même la boîte à gants est moussée. Sinon, toute la planche de bord est garnie de cuir et propose un joli mélange d’alu et bois. Pour parfaire le tout, on notera quelques détails qui peuvent faire la différence, comme le levier de vitesse en cristal ou l’option Bowers and Wilkins parfaitement intégrée. De quoi en plus jouir d’une qualité audio exceptionnelle grâce aux 19 haut-parleurs. Le hic, c’est le système d’infodivertissement assez daté, bien que facile d’utilisation, et le combiné digital peu valorisant. Pour info, le nouveau millésime disponible dans quelques semaines a vraiment su trouver ce qu’il fallait pour moderniser la planche de bord, sans en faire trop, grâce à un nouvel écran de 11,2 pouces désormais flottant et des buses d’aération redessinées. Dommage cependant que le volant ne reprenne pas le design du cousin 100 % électrique.

Mais le gros point fort du Volvo XC90 est sans aucun doute son habitabilité. Rares sont les modèles à proposer sept places assises, d’autant plus en motorisation hybride rechargeable. Sept places qui pourront parfaitement être utilisées par des adultes grâce à son bel empattement de 2980 mm. Bien sûr les deux places de la troisième rangée ne seront pas les plus confortables pour les plus grands gabarits, mais pourront dépanner sur quelques centaines de kilomètres. Dans cette configuration, le coffre n’offre plus que 262 litres de chargement. En configuration cinq places, le volume est tout de suite plus intéressant (640 litres), et peut même passer à 1 816 litres en rabattant tous les sièges. La seconde rangée sera peut-être la plus agréable du véhicule car c’est elle qui jouira pleinement du grand toit panoramique, et la banquette coulissante sur 12 cm permet un espace aux jambes irréprochable. Sans compter que les sièges sont très confortables et que les passagers bénéficient de tout ce qui faut pour voyager en toute quiétude (connectivité, accoudoir central, rangements). Il y a même un rehausseur pour enfant intégré !

Un habitacle lumineux qui sied à merveille au choix de peinture extérieure : Gris Platinium métallisée (option à 1 150 €). En finition Ultra Chrome de surcroît, ce qui renforce son élégance grâce à de nombreux inserts chromés tout autour du SUV. Lors de l’essai, mon œil à travers l’objectif était particulièrement attiré par la très belle calandre brillante qui aspirait la lumière du soleil. Il est monté sur des jantes de 20 pouces, pas totalement noires, et ça c’est plutôt cool aussi. Même si des jantes grises anciennement disponibles étaient encore plus séduisantes. Puis, bien qu’il arbore des lignes très cubiques et peu excentriques, il a reçu dès le début un coup de crayon presque intemporel. Si vous n’êtes pas fan de ce segment, passez votre chemin bien évidemment, mais pour moi, c’est beau ! Et en tant que futur client, vous pourrez bénéficier du restylage qui parvient à grandement le mettre aux goûts du jour, juste en redessinant et élargissant la calandre. Les célèbres projecteurs en marteau de Thor sont aussi plus joliment intégrés et amincis.

Depuis quelque temps déjà, les plus petits moteurs ou les blocs diesel ont disparu de ce mastodonte suédois. Sous le capot, il ne reste plus que la motorisation hybride rechargeable T8 à transmission intégrale de 455 ch. Il s’agit en fait d’un quatre cylindres 2l turbo qui développe à lui seul 310 ch et 400 Nm de couple. Il est épaulé par un moteur électrique de 145 ch et 309 Nm, lui-même alimenté par une batterie de 18,8 kWh brut (ou 14,7 kWh utile). De quoi officiellement lui permettre de parcourir jusqu’à 70 km en mixte ou 93 km en ville en tout électrique selon le cycle WLTP. Tablez plutôt sur 60 km au quotidien. Mais fort heureusement, grâce à une bonne gestion de la technologie, sa consommation de carburant ne s’envole pas outre mesure. Sur un essai de 2 500 km, sans trop pouvoir recharger, l’ordinateur affichait une conso de 8,3 litres aux 100 km, ou bien 9 l/100 sur autoroute. Grâce à son chargeur embarqué de 6,4 kW, il lui faudra un peu plus de 3 heures pour récupérer toute son autonomie.

Ma précédente expérience il y a déjà 7 ans avec un exemplaire roulant au diesel m’avait laissé un souvenir marquant, et j’étais impatient de reprendre le volant. Déjà, le siège du conducteur, bien conçu et offrant plusieurs réglages et niveaux de confort (chauffant, ventilé, massant), permet de trouver facilement une position agréable, même après de nombreuses heures de route. Un avantage qui devrait satisfaire les automobilistes exigeants. Quoiqu’il en soit, le Volvo XC90 T8 impressionne dès les premiers tours de roue par son confort de conduite. Équipé de suspensions pneumatiques en option, il absorbe les irrégularités de la route avec une aisance qui fait presque oublier le gabarit imposant de l’engin. Que ce soit sur autoroute ou en ville, il parvient à gommer les aspérités du bitume, offrant aux passagers une expérience feutrée. Les vibrations sont bien filtrées, et même sur des surfaces plus accidentées, l’amortissement reste souple. Ce raffinement est en plus renforcé par une insonorisation soignée qui ajoute de la sérénité à bord. Pour le pilote, ces qualités n’entravent en rien le plaisir de conduite, car le châssis semble parfaitement accordé à la technologie d’amortissement, procurant un bel équilibre entre douceur et précision.

Du coup, malgré sa tendance qui penche vers le salon roulant, le Volvo XC90 T8 ne sacrifie pas le dynamisme pour autant. La motorisation hybride, avec sa grosse puissance et malgré son poids élevé de 2,3 tonnes, propose des accélérations vives et linéaires, parfaites pour des dépassements rapides. Le 0 à 100 km/h est d’ailleurs réalisé en seulement 5,4 secondes, de quoi faire pâlir quelques sportives. L’agrément de conduite est accentué par la réactivité des commandes, elles sont immédiates grâce à la fée électricité. En mode hybride, l’alliance entre les deux énergies se fait presque imperceptible, offrant un couple généreux dès les bas régimes. Sur routes sinueuses, le XC90 montre alors qu’il sait rester stable, la suspension adaptative (encore elle) travaillant en harmonie pour offrir une tenue de route sereine. Il n’est jamais trop raide, mais juste assez rigide pour procurer de la confiance dans les virages. Puis la précision offerte par la direction aide à maintenir une conduite fluide et plaisante. À aucun moment le véhicule ne semble dépasser par sa propre puissance ou sa masse, l’ensemble restant parfaitement équilibré. En restant dans les limites de la physique bien entendu.

Pour autant, on l’apprécie d’autant plus sur des longs trajets, où sa stabilité à haute vitesse impressionne et permet au Volvo XC90 de garder une posture imperturbable. Les kilomètres défilent sans effort, et l’agrément de conduite rappelle celui des grands véhicules de prestige. Et même en ville, la maniabilité est au rendez-vous, grâce notamment au mode Brake, presque aussi puissant que le système One Pedal d’une électrique. Cela assure une conduite plus relaxante en environnement urbain, avec une récupération d’énergie efficace et un frein moteur marqué. On note aussi l’excellente gestion de la boîte automatique Geartronic à huit rapports, qui enchaîne les vitesses avec fluidité et sans à-coups. Elle se montre réactive lorsque cela est nécessaire, mais sait aussi se faire discrète, contribuant encore et toujours au confort global. D’ailleurs, il étonne par sa maniabilité dans cet environnement. Malgré ses dimensions imposantes, la direction légère et les nombreuses aides à la conduite rendent les manœuvres faciles. Le rayon de braquage est relativement court pour un SUV de ce gabarit, et les capteurs de stationnement ainsi que les caméras facilitent la tâche dans les espaces restreints. Cela dit, ne vous y trompez pas, sa taille pourra rester un défi dans certaines situations urbaines étroites.

Le Volvo XC90 est un modèle d’exception, aux tarifs exceptionnels. L’année modèle 2023 débutait à 91 050 € en finition Start déjà bien équipée (ouverture/démarrage sans clé, jantes 19’’, combiné numérique 12,3’’, …). La finition Ultra, en Black ou Chrome, débutait quant à elle à 103 880 €. En ajoutant quelques options telles que la suspension pneumatique à 2 450 €, la caméra 360° à 760 €, les vitres feuilletées à 1 080 € ou encore la sono Bowers and Wilkins à 2910 €, on obtient pour notre modèle d’essai un prix de 112 230 €. Comptez environ 1 500 € supplémentaires pour passer à la phase 3. Et pas de malus grâce à son homologation à 32 g/km de CO2.

À l’aube de ses 10 ans de carrière, le Volvo XC90 s’avère être une proposition toujours pertinente et convaincante grâce à une conception bien pensée, qui favorise le confort tout en permettant au conducteur d’aborder les virages en toute confiance. Le tout, dans un packaging élégant et accueillant. Hâte maintenant de vous retrouver prochainement avec le nouveau millésime.

Crédits photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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