À vrai dire, sur les trois informations présentes dans le titre, seulement une et demie est vraie. Oui c’est bien à Wall Street mais non, ce n’est pas vraiment Ferrari mais plutôt le groupe auquel la marque appartient – Fiat-Chrysler automobiles (FCA) -, et non il ne s’agit pas de “boursicotage”. En effet, le 21 octobre, Ferrari a fait une entrée fracassante sur les marchés !
Histoire
En 1969, Ferrari décide de vendre une partie de son capital. La vente auprès de Ford aurait pu avoir lieu, mais c’est finalement le constructeur italien Fiat qui est choisi. Durant cette opération, Piero Lardi Ferrari se voit remettre 10% du capital, il est alors le fils caché d’Enzo Ferrari et l’affaire fait grand bruit. Ainsi depuis cette période, ses descendants ont conservé leur pourcentage de la marque. De leur coté Fiat fusionne avec Chrysler et donne naissance au groupe FCA qui possède de nombreuses autres marques comme Lancia, Alfa Romeo, Jeep, Dodge et bien d’autres. Le groupe possède le reste du capital de Ferrari soit 90%.
Pourquoi cette entrée en bourse ?
L’histoire est simple et peu étonnante dans un groupe aussi vaste. FCA a débuté en 2014 un vaste plan d’investissement sur cinq ans qui devrait bénéficier aux marques les plus populaires du groupe. L’endettement est déjà important, 7.5 milliards d’euros, et l’investissement devrait au finale atteindre 48 milliards d’euros. On a donc envoyé Ferrari au “casse pipe” pour financer les dépenses.
Une entrée réussie ?
Et comment ! FCA a donc mis sur le marché 17,2 millions de titres, soit 9% du capital de Ferrari. Pour l’occasion Wall Street s’est paré de rouge, Sergio Marchionne s’est déplacé en personne et on a même vu la place des marchés s’entourer de voitures de la marque. Le lancement fut un véritable succès, le titre lancé à une valeur de 52 dollars a connu une hausse jusqu’à 17%. Aujourd’hui il est revenu à une valeur nominale d’environ 56 dollars.
On ne peut que se réjouir de la réussite de Ferrari en bourse, ainsi que de la possibilité de pouvoir s’acheter une part du mythe. Néanmoins il convient de rester sur ses réserves. En effet, tout d’abord cela va à l’encontre de l’essence même de la marque au cheval cabrée qui s’est toujours voulu indépendante, discrète et confidentielle. Monsieur Enzo ne doit pas voir cela d’un très bon oeil, paix à son âme. Mais relativisons, les descendants de Piero Lardi Ferrari devraient conserver 50% des droits de vote de la marque, ouf. L’autre fait inquiétant, c’est que cette levée de fond ne concerne pas directement Ferrari mais plutôt le groupe auquel elle appartient, elle ne devrait donc pas profiter directement à Ferrari. Pas directement en effet car la bonne santé de Ferrari dépend du groupe mère et si leurs investissements portent leurs fruits, c’est tout aussi bien pour la marque.
Crédit photo: Le Figaro, l’Express, Aymeric V, Skysport