Imola, c’est un circuit à l’ancienne, avec des graviers, peu de dépassements et au final un doublé pole-victoire pour Max Verstappen… Avons-nous assisté à un retour en arrière lors du GP d’Emilie-Romagne ?
On pourrait le penser, mais ça serait occulter quelques éléments fondamentaux. Même si Verstappen est toujours invaincu en qualifications et qu’il a remporté son 5e GP en 2024, on peut raisonnablement penser que la Red Bull n’était pas la monoplace la plus rapide.
3 raisons de douter à la supériorité de la Red Bull à Imola
La principale incertitude, c’est le rythme de Verstappen en fin de course, surtout comparé à celui de Lando Norris qui est parvenu à revenir dans ses roues lors du dernier tour. Aurait-il pu passer si la course avait été un peu plus longue ? Difficile à dire, car le circuit italien se prête peu aux dépassements de manière générale. A fortiori avec les F1 modernes qui occupent une bonne partie de la largeur de la piste. Ce qui est sûr, c’est que les McLaren ainsi que la Ferrari de Charles Leclerc revenaient sur le leader. Si Norris est parvenu à revenir, c’est aussi que l’écart créé par Verstappen avait été moins important qu’à l’accoutumée.
Le Néerlandais a donc en grande partie profité de sa position sur la piste pour s’imposer. Peut-on en déduire qu’il a gagné grâce à la vitesse de Red Bull en qualifications ? Ce n’est pas vrai non plus, car il a bénéficié lors de son dernier tour d’une généreuse aspiration donnée par la Haas Nico Hülkenberg. Avec un gain estimé à 15 centièmes, quand les McLaren de Piastri et Norris échouent à respectivement 7 et 9 centièmes, on peut raisonnablement supposer que Norris serait parti en pole sans ce cadeau. Oscar Piastri aurait dans tous les cas été pénalisé pour avoir gêné l’autre Haas, celle de Kevin Magnussen, en Q1.
Le 3e élément qui atteste la thèse que McLaren (et peut-être Ferrari) ont dépassé Red Bull, c’est la performance de Sergio Perez (voire Les flops).
Mention honorable pour Haas, à la porte des points, et pour Yuki Tsunoda, une nouvelle fois brillamment qualifié avant de sauver le point de la 10e place. Oscar Piastri a également fait un week-end solide, échouant au pied du podium notamment en raison de sa pénalité sur la grille.
Lando Norris
Pour la 2e fois consécutive, Norris s’est illustré à l’avant de la course. On a même pu se demander s’il n’allait pas finalement enchaîner une 2e victoire, après avoir tant attendu la 1ère. S’il avait pu partir en pole position ou prendre la tête au 1er virage… Mais comme dirait Max, “Avec des si…”
Max Verstappen
Depuis 2 ans, le Néerlandais capitalise principalement sur la supériorité de sa monoplace pour enchaîner les victoires. Celle-ci est de moins en moins évidente, et c’est principalement au talent qu’il a réalisé pole et victoire à Imola. Avec un petit coup de pouce d’Hülkenberg.
Charles Leclerc découvre le podium d’Imola
Les évolutions annoncées par Ferrari avaient généré tant d’attentes, alimentées par des essais libres prometteurs à Imola. Si bien que le résultat peut paraître décevant. Pour autant, Leclerc a encore réalisé un excellent week-end, conclu certes à la 3e place seulement, mais à 7 secondes de Verstappen.
Sergio Perez
Le Mexicain a été éliminé en Q2 alors que les 2 RB et Hülkenberg étaient en Q3. En course, ce n’était pas beaucoup plus flamboyant, Checo n’est remonté que péniblement en 8e position. Derrière les Mercedes dont le rythme était loin des équipes de tête. Dès que la Red Bull n’est plus dominante, la liste des pilotes qui s’intercalent entre Verstappen et Perez s’allonge.
Fernando Alonso
Mauvaise passe pour le Taureau des Asturies. Le double champion du Monde s’est sorti dès les essais libres. Cela a handicapé sa qualification (19e). Dès lors, sa course s’est transformée en grande séance d’essais. L’Espagnol est ainsi passé beaucoup trop souvent par la voie des stands, d’où il s’est d’ailleurs élancé au moment du départ.
Alpine rechute à Imola
Après le sursaut de Miami, Alpine est redescendue d’un cran à Imola. Même si le rythme n’était pas aussi catastrophique qu’en tout début de saison, les points n’ont jamais été envisageables. Ocon sur une stratégie à un arrêt, Gasly sur une stratégie à 2 arrêts, rien n’a vraiment fonctionné.
- 300 : le nombre de GP de Mercedes
- 104 : le nombre de podiums de Max Verstappen, qui dépasse Kimi Räikkönen et se rapproche d’Alain Prost et de Fernando Alonso (106)
- 59 : le nombre de victoires de Max Verstappen
Crédits photos : F1.com