Peugeot Instinct : le crépuscule des conducteurs

Instinct, le dernier concept car de Peugeot se révèle enfin dans sa totalité. Mais ce n’est pas vraiment une voiture à conduire, plutôt une voiture pour se faire conduire.

Car Peugeot mise toute sa communication sur deux concepts essentiels : la conduite autonome et l’internet des objets. La conduite autonome, tout d’abord, est disponible via 4 modes de conduite. Deux d’entre eux sont plutôt conventionnels (Drive Boost et Drive Relax) et laissent encore la main au conducteur, tandis que les deux modes les plus évolués (Autonomous Sharp et Autonomous Soft) sont totalement autonomes. Les deux profils (Sharp ou Relax) privilégient au choix la vitesse de déplacement ou le confort. L’habitacle va aussi subir quelques modifications lors du passage d’un mode “piloté” à un mode autonome avec l’escamotage du volant et des pédales. Mais tout n’est pas perdu en mode autonome : une simple pression d’un bouton vous permettra de dépasser le gros camion qui se traîne devant vous sur l’autoroute.

Votre voiture va dorénavant communiquer avec un écosystème électronique via un partenariat avec Samsung et sa plate-forme connectée Artik. Concrètement, votre voiture saura si vous êtes en retard pour un rendez-vous, passera automatiquement en mode autonome rapide et pourra s’arrêter à 500 m du point d’arrivée pour vous faire marcher si vous n’avez pas fait assez de sport la veille. Sans oublier d’avoir fermé la porte de votre maison dès que vous êtes dans la voiture et continué de diffuser la musique que vous écoutiez chez vous. Fabuleux, non ? J’attends pour ma part impatiemment le jour où la voiture pourra aller acheter le pain et déposer les enfants à l’école toute seule, voire même les garder le samedi soir pour que je puisse aller au cinéma avec Madame.

Voilà l’avenir de l’automobile selon Peugeot, où l’on sera enfin débarrassé de la “corvée” de conduire, sauf sur certaines portions de route, pour se faire plaisir (à allure modérée, bien sûr). Du coup, il apparaît presque trivial de parler de la motorisation du concept, qui est équipé d’une mécanique hybride de 300 ch, que l’on retrouvera certainement sous le capot des futures DS7 Crossback et 3008 hybride.

Pour ce qui est de l’esthétique, c’est heureusement nettement plus satisfaisant que cette vision quelque peu aseptisée et, il faut l’avouer, un peu déprimante de notre avenir de conducteur “bagnolard”. La Peugeot Instinct se présente sous la forme d’un joli coupé-break 5 portes, au profil bas (1,32 m de haut) et relativement compact (4,55 m, soit à peu peu près une 308 SW). Tous les poncifs habituels des concept cars modernes sont présents : portes à ouverture antagoniste, rétro-caméra et jantes de 45 pouces de diamètre. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’un concept car Peugeot n’est jamais innocent car de nombreux éléments sont souvent annonciateurs du futur. Faute de pouvoir hélas prédire l’avenir, je prends les paris sur la découpe du capot, le dessin des feux arrières et peut être même le profil vitré, qui trouverait bien sa place, en plus grand, sur un futur 508 SW. Quant aux ailes boursouflées et à la calandre voulant concurrencer les dernières Lexus, j’espère ne pas les voir en série. Rendez-vous ici même dans quelques années pour en reparler ! Le résultat général est assez réussi, avec surtout un très beau profil, dynamisé par une importante encoche à mi-hauteur des flancs. L’habitacle se veut une évolution du célèbre i-cockpit de la marque : le volant se rapetisse encore (jusqu’à disparaître si nécessaire), l’affichage par écrans LCD s’agrandit et s’intègre totalement à la planche de bord. Nouveauté induite par les modes de conduite autonome : les sièges deviennent eux aussi dynamiques et s’adaptent à la situation, devenant de confortables fauteuils relaxants lorsque la conduite humaine n’est pas requise.

Symbole d’un tournant technologique pour la chose automobile, il n’est pas innocent que la révélation mondiale de l’Instinct ait eu lieu lors du Mobile World Congress 2017 à Barcelone et non pas au salon de Genève. L’automobile devient un objet électronique, un “objet à vivre” pour plagier une prémonitoire publicité de Renault. L’échéance de tout ça ? Rapide, très rapide, assurément. Profitez bien des dernières voitures à conduire !

Crédits photos : Peugeot

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