La semaine dernière, Blogautomobile a été invité par Continental pour tester des Caterham équipées de nouveaux pneumatiques sur le circuit de la Ferté-Gaucher. Je me suis désisté 😉 et je vais vous raconter tout ça !
Le pneu en question ?
Il s’agit du pneu ContiSportContact 5 qui a été conçu pour les voitures hautes performances et les SUV puissants. Grâce à une technologie de mélange appelée “Black Chili” et qui s’adapte à la situation, Continental revendique :
– une diminution de la résistance à roulement, et par conséquent une diminution de la consommation
– des distances de freinage très courtes ( en tout cas plus courtes que par le passé ! )
– un design macro-bloc doit quant à lui permettre une bonne adhérence et donc un maximum de sécurité dans les virages.
Pour plus d’informations, ça se passe ici.
Et la voiture ?
Choix surprenant, n’est-ce pas ? Continental a sélectionné un modèle lui permettant de mettre en avant les qualités de ses pneumatiques. Totalement dépourvue d’aides à la conduite (direction assistée, ABS, ESP, …), la Caterham chaussée des pneus en question fait parfaitement le lien entre le conducteur (ou pilote ça dépend des cas) et la route. Et aussi sûrement parce que chez Continental, tout comme chez nous, on aime les belles voitures !
Il s’agit donc d’une Caterham R300 préparée spécialement pour l’occasion : petite cure minceur et des jantes 17″ pour y installer les pneus. En résumé :
– Un châssis, un moteur, une transmission, une direction et quelques autres trucs = 450 kg
– Un moteur Ford 2.0 L Duratec qui nous propose une puissance de 175 ch @ 7000 tr/min et un couple moteur de 188 Nm @ 6000 tr/min
– Après un calcul savant, ça nous fait un rapport masse/puissance de 2,57. Pour information, celui d’une 997 GT3 : 3,22 ; d’une Nissan GTR : 3,58 ; d’une 458 Italia 2,61. Et d’une Twizy ( en version 20 ch ) : 22,5…..
– Tout ça pour dire que ça envoie du lourd : 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. Il ne reste plus qu’à prendre en main le bestiau ; on en reparle plus tard.
Les sensations
Plusieurs ateliers nous ont été proposés au cours de la matinée : freinage d’urgence en ligne droite, slalom, freinage en évitement.
Le premier freinage est surprenant et nous fait prendre conscience qu’il faudra freiner beaucoup, beaucoup plus fort que ce que l’on a l’habitude. La taille ridicule des freins et l’absence d’aide au freinage y est pour quelque chose. Petite à petit, je prends confiance et j’écrase sans aucune pitié la pédale du milieu. Le but : s’arrêter le plus rapidement, sans faire glisser le pneu.
Le slalom met en avant les qualités de l’ensemble Caterham + pneus : à une vitesse stabilisée, la voiture suit parfaitement la consigne du volant. On se croirait dans un kart et aucun signe de perte d’adhérence ne fait son apparition.
La deuxième partie de la matinée a été consacrée aux trajectoires : comment aborder les virages ? où freiner ? où accélérer ? Les indications des instructeurs sont précieuses car les trajectoires idéales ne sont pas toujours celles auxquelles on pense. C’est aussi l’occasion de se frotter au principal caprice de la Caterham : l’arrière veut toujours passer devant.. Une propulsion, c’est une voiture en équilibre instable : la moindre perturbation peut entraîner une perte de la motricité. On retiendra donc les consignes suivantes :
– on choisit les trajectoires de manière à pouvoir freiner en ligne droite
– on préfère le frein mécanique au frein moteur. On le comprend très vite, surtout si on ne maîtrise pas l’art du talon-pointe. Lorsque l’on débraye, le régime moteur chute. La vitesse du véhicule, quant à elle, diminue peu. Lorsque le rapport inférieur est enclenché et que l’on embraye, on a une différence de vitesse entre celle du moteur et celle de la transmission (c’est à dire du véhicule). La vitesse de la transmission est ponctuellement fortement diminuée et on se retrouve donc avec les roues qui se bloquent. Et là c’est le drame. Le talon-pointe consiste à, lors d’un freinage et d’un rétrogradage, augmenter le régime du moteur pour l’adapter à celui du véhicule et ainsi permettre un embrayage sans à-coup.
– on accélère progressivement en fonction de l’orientation des roues. Une fois que les roues sont bien droites, on peut accélérer à fond.
Ces quelques éléments en tête, nous avons pu aborder les séances de roulage sur un plus grand circuit.
Les tours s’enchaînent, les têtes à queue sanctionnent les plus joueurs. On commence à réellement prendre du plaisir au volant de cette voiture d’un autre temps. Les freinages sont plus tardifs, les courbes négociées plus vites, on se surprend même à joueur avec le train arrière dans les virages et les accélérations…
Pour clôturer cette belle journée, un pilote professionnel prend le volant et … ça va vite, très vite, il me manque encore un petit peu d’entraînement pour espérer rivaliser.
L’heure du bilan
Il faut reconnaître qu’il s’agit ici d’un exercice difficile : juger des performances de pneus sur une voiture que l’on ne connait pas (et hors du commun) et sans aucun moyen de comparaison. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cette Caterham équipée des ContiSPortContact5 est sûrement la voiture que j’ai pu essayer qui offre les meilleures sensations : la voiture vous obéit au doigt et au pied, pas de lissage ici tout est brut (la position de conduite, la transmission, le moteur, …). On a le sourire en ligne droite, l’accélération est impressionante et le son du 2.0 L qui monte dans les tours est tout aussi agréable. Chaque virage négocié est la somme d’un freinage puissant, d’un braquage maîtrisé et d’une accélération dosée. La voiture est scotchée au sol, tant que l’on ne vient pas trop titiller le train arrière, en freinant ou en accélérant.
Bref. Vous l’aurez compris, je l’adopte et si vous ne savez pas quoi faire de 45000 € et que vous souhaitez faire un heureux, je suis preneur…
Cette petite vidéo réalisée vous résumera la journée :
[vimeo http://vimeo.com/29835010]
Merci à Continental et à Tribeca pour l’invitation et l’organisation de cette superbe journée.
Crédits photos : Moi-même
Vidéo par Tribeca