Essai Citroën ë-C3 : allez-vous passer à l’électrique ?

Après une rapide découverte en statique, la nouvelle Citroën ë-c3 100 % électrique passe enfin entre nos mains pour un essai complet !
Essai Citroën ë-C3 électrique

Avec l’arrivée de la nouvelle Citroën ë-C3, la marque aux chevrons fait un pari audacieux : démocratiser la mobilité électrique avec une citadine abordable et adaptée au quotidien. Fidèle à son ADN, cette version 100 % électrique promet de combiner confort, technologie et un design qui ne laisse pas indifférent. Mais dans un marché de plus en plus concurrentiel, notamment face à des rivales comme la Dacia Spring ou la Fiat 500e, la ë-C3 parvient-elle à tirer son épingle du jeu ? Après quelques jours passés à son volant, voici mon verdict.

Essai Citroën ë-C3 : plus de prestance

J’ai découvert cette nouvelle Citroën C3 lors d’une petite invitation au célèbre Centre de style de Vélizy en début d’année. Dès les premiers instants c’est plutôt un coup de cœur, grâce à un design discret, mais réussi. Avec ses faux-airs de petit SUV, elle séduit par son côté statutaire tout en conservant des dimensions passe-partout. Elle est en effet plus courte qu’une Renault Clio ou qu’une Peugeot 208 avec ses 4,02 m de long, pour 1,76 m de large et 1,58 m de haut. Par contre, après trois générations tout en rondeurs, le style change radicalement en adoptant un nouveau langage visuel. Au-delà de l’arrivée du tout nouveau logo, la citadine inaugure surtout des lignes foncièrement différentes, tout en verticalité et horizontalité. Les designers se sont également amusés à dissimuler des chevrons un peu partout, sans en faire trop. Aussi, afin de personnaliser votre propre voiture, des petits inserts colorés sur le montant C et dans le bouclier peuvent être changés à votre guise. En face à face, le coup de crayon global et tous ces petits détails un peu partout créent franchement une jolie voiture. Même si, je ne vais pas vous cacher que, ma configuration ici noir Perla Nera est loin d’être la plus attrayante. Le magnifique rouge Elixir, ou même le bleu Monte Carlo, la rendront bien plus désirable.

Essai Citroën ë-C3 : simple mais efficace

Une fois à l’intérieur, l’habitacle reflète la philosophie Citroën : un intérieur simple mais fonctionnel. On apprécie tout de suite l’ergonomie, avec un tableau de bord épuré et des commandes intuitives. Le tissu gris qui recouvre les sièges, allié à l’insert tout le long de la planche de bord, est à la fois esthétique et agréable au toucher, apportant une touche de fraîcheur qui se démarque de la tendance au tout plastique souvent critiquée dans cette catégorie de véhicules. Bien sûr qu’il y a beaucoup de plastique, mais ici c’est plutôt bien amené. Bien que la ë-C3 ne cherche pas à rivaliser avec des véhicules haut de gamme en termes de finition, l’ensemble reste soigné et ne fait pas « cheap » comme on dit souvent. Puis petit coup de cœur sur le volant, qui malgré deux boutons dont le design semble un peu daté, est élégant et agréable en main. La finition Max à l’essai embarque en plus un bel écran tactile de 10,25 pouces, à l’infotainment sobre mais efficace. Il est accouplé à un inédit « affichage tête-haute » qui est en fait composé de deux écrans TFT se reflétant sur un bandeau noir brillant.

Quoiqu’il en soit, on se sent bien à bord. Les passagers sont parfaitement bien traités à l’avant, grâce aux sièges Advanced Comfort redessinés et aux nombreux rangements. La sensation d’espace est suffisante pour deux adultes à l’arrière, même si la banquette pourrait s’avérer un poil courte pour les longs trajets. Le coffre quant à lui dévoile un volume de 310 litres, dans la moyenne de la catégorie, mais possiblement empiété malheureusement par les câbles, en l’absence d’un frunk sous le capot.

Essai Citroën ë-C3 : une vraie Citroën

Concernant la conduite, Citroën a misé sur son savoir-faire historique en matière de confort. Dès les premiers kilomètres, la suspension Advanced Confort de série dès le premier niveau de finition, avec ses butées hydrauliques, se fait joliment remarquer. La ë-C3 absorbe les irrégularités de la chaussée avec une aisance surprenante pour une citadine. Qu’il s’agisse de ralentisseurs, de nids-de-poule ou d’asphalte dégradé, rien ne semble perturber cette petite électrique. Le confort à bord est notable, offrant une expérience de conduite douce et apaisante, idéale pour les trajets urbains et péri-urbains. Toutefois, un bémol à souligner : bien que peu envahissants, les bruits de roulement sont perceptibles sur certaines surfaces, rappelant que la ë-C3 n’est pas aussi parfaitement insonorisée que d’autres modèles du marché. Heureusement, il suffit de mettre un petit fond de musique pour oublier ce léger désagrément.

Sinon, les performances de la Citroën ë-C3 sont globalement conformes à ce que l’on attend d’une citadine électrique de cette catégorie. Son moteur de 113 chevaux n’offre pas des chiffres impressionnants sur le papier, notamment avec un 0 à 100 km/h qui dépasse les 10 secondes, mais la réalité de la conduite en ville est tout autre. Les démarrages sont vifs, grâce au couple instantané (120 Nm) propre aux motorisations électriques, et les relances sont plus que suffisantes pour s’insérer rapidement dans la circulation ou doubler sans hésitation. C’est dans ces phases d’accélération, à faible et moyenne vitesse, que la ë-C3 montre ses atouts par rapport à une thermique de même puissance. Par ailleurs, l’absence de passage de rapports pourrait être une première pour certains acheteurs parmi vous, de quoi une fois de plus ajouter de la sérénité dans votre conduite. Cependant, un point qui m’a malheureusement déçu concerne le freinage régénératif. J’avais l’espoir de pouvoir adopter une conduite à une pédale, caractéristique de nombreuses voitures électriques, mais ce n’est pas le cas ici. Le système de freinage régénératif est plus présent que sur une motorisation essence bien sûr, mais il manque d’intensité pour offrir un argument supplémentaire à cette fameuse conduite apaisée. Il nécessite encore l’utilisation régulière de la pédale de frein, ce qui est dommage pour ceux, comme moi, qui apprécient cette transition douce et fluide propre au e-Pedal de nombreux constructeurs. En milieu urbain, où l’on multiplie les arrêts et les démarrages, cela se fait d’autant plus ressentir, laissant une sensation d’inachevé à ce niveau. Dommage !

En revanche, la tenue de route de cette ë-C3 est une bonne surprise. Malgré son réglage typé confort (et heureusement !), la voiture ne souffre pas d’un roulis excessif en virage. Les suspensions, pourtant assez souples, permettent de conserver un bon équilibre entre bien-être et stabilité, même lorsque la route devient sinueuse. Et son poids assez contenu, sous les 1,5 tonne, ne lui fait pas subir de contraintes trop importantes. La direction est ferme, et bien que l’on ressente un léger flou au point milieu, cela n’impacte pas significativement le maintien de cap. Dans les virages serrés ou lors des changements de file, la ë-C3 reste rassurante et prévisible. Pour une citadine, elle se montre dynamique sans jamais sacrifier son confort, et c’est là l’un de ses plus grands atouts. Cependant, ceux qui recherchent plus de plaisir au volant, avec une conduite plus incisive, voire presque sportive, devront plutôt se tourner vers la Peugeot 208, plus chère néanmoins.

Essai Citroën ë-C3 : les chiffres

Cette nouvelle Citroën ë-C3 embarque une batterie LFP (lithium-fer-phosphate) de 44 kWh brut. De quoi promettre une autonomie de 320 km selon un cycle mixte WLTP. Dans la vraie vie (température autour de 13°C), on relève plutôt des consommations entre 15 et 16 kWh/100 ; le rayon d’action s’étend alors entre 270 et 290 km. Voire 200 km en prenant l’autoroute (22 kWh/100). Avec son chargeur embarqué de 7 kW (11 kW en option), elle promet de récupérer 60 % en 4h10 ou 26 minutes en recharge rapide DC (100 kW). Pour ma part, j’ai constaté des difficultés à maintenir un bon niveau de charge, la puissance s’effondrant très rapidement au-dessus des 60 %. Un souci peut-être dépendant de la borne utilisée.

Terminons cette valse des chiffres par les tarifs. Si la nouvelle Citroën C3 débute à 14 990 € en thermique 100 ch BVM, il faudra compter plutôt 23 300 € pour cette nouvelle Citroën ë-C3 en finition You. Ma finition haut de gamme Max avec peinture à 600 €, s’échange quant à elle pour 28 400 €. En option, seul un chargeur embarqué 11 kW est disponible pour 400 €. Par rapport à une concurrence proposant des prestations plutôt en retrait (Dacia Spring) ou nettement plus chère (Renault 5 E-Tech) elle s’en sort avec les honneurs. Elle en plus éligible au bonus écologique de 4 000 €, et sûrement 3 000 € en 2025.

Essai Citroën ë-C3 : en résumé

Au final, la Citroën ë-C3 réussit à proposer un compromis intéressant pour ceux qui cherchent une voiture électrique à la fois confortable, facile à vivre et plus abordable. Elle n’est peut-être pas la plus performante du marché, mais elle excelle là où on l’attend le plus : offrir une conduite douce, des démarrages énergiques et une tenue de route rassurante. Quelques améliorations au niveau du freinage régénératif et de l’insonorisation en feraient un modèle presque parfait dans sa catégorie.

Crédits photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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