Il y a des concept-cars qu’on aime instantanément, ceux qu’on déteste tout aussi instantanément… et les autres. Le concept de super SUV de luxe que Mercedes-Maybach va présenter à Beijing la semaine prochaine fait immanquablement partie de cette dernière catégorie.
La marque Maybach est un peu le yoyo de Mercedes. D’abord marque de grand luxe des années 30, l’égale de Rolls Royce, elle ne survit pas à la guerre, comme bien d’autres. Première résurrection dans les années 2000 avec une version tunée et rallongée d’une Mercedes Classe S. Peinture bi-ton, finition exemplaire et aménagements spécifiques ne permettront pas aux 57 et 62 de se vendre aussi bien que prévu. Fin de l’aventure, et Maybach deviendra un “simple” niveau de finition tout en haut de la gamme (Mercedes Classe S ou le G 650 Landaulet). Mais le démon du modèle exclusif très haut de gamme titille encore la marque à l’étoile, qui à force de concept cars superlatifs (les Vision 6 coupé et cabriolet) se dit que peut être, après tout, sur un malentendu…
Voici donc la version SUV de ce que pourrait être une Maybach. Inutile de vous rabâcher le pourquoi du choix du SUV : carrosserie à la mode, marché chinois, etc… De la calandre aux portes arrières, l’Ultimate Luxury est assez conventionnel, et parfaitement en cohérence avec les précédents concepts Maybach. Large calandre à fanons chromés, phares fins et affûtés, passages de roue chromés, entourage de vitre (très généreusement) chromés. C’est massif, mais plutôt bien dessiné, sans trop de fioritures (à part l’abus criminel du bain de chrome). Là où cela peut faire débat, c’est le dessin de la malle arrière. L’Ultimate Luxury est en effet, et à ma connaissance, le premier SUV tricorps avec malle apparente depuis l’AMC Eagle. Cela lui donne de faux airs de Bentley Mulsanne surélevée (ou de Mazda 121 aux hormones). Original ? Beau ? Affreux ? Je vous laisse juge mais je suis moi même assez mitigé. Pour en terminer avec cette poupe polémique, on peut y remarquer des jolis feux arrières en trois éléments, encore une bonne dose de chrome, et un lunette arrière partagée en deux (comme d’ailleurs le toit vitré).
Dans l’habitacle, Maybach fait montre d’une relative retenue dans l’usage du chrome. Il est ici remplacé par des généreux placages en cuivre. L’ambiance est cosy avec un habillage en cuir blanc, des placages de bois sombre et un discret éclairage d’ambiance bleuté. La planche de bord reprend les deux écrans numériques vus sur les dernières production Mercedes mais reste plutôt sobre. Dans le tunnel de transmission prend place un délicat service à thé à destination des deux occupants arrières, clin d’œil encore une fois pour le marché chinois.
Sous le capot, quoi d’autre que des moteurs électriques ? Ils promettent de développer ici 738 ch et sont alimentés par une batterie de 80 kWh. L’autonomie est établie à 500 km et la Vmax limitée à 250 km/h.
Verra-t’on l’Ultimate Luxury en série, même limitée ? Très peu probable. Il s’agit plutôt d’un véhicule image qui va montrer le savoir faire de la marque Maybach sur le segment SUV au moment où la concurrence se fait rude (Bentley Bentayga, future Rolls Royce Cullinan ou même Lamborghini Urus). Pour y faire face, Mercedes sortira d’ici 2019 une version badgée Maybach de son GLS.
Crédits photos : Mercedes, Régis Krol