Essai Volvo EX30 Twin Motor Performance : ça décoiffe (mais pas que)

Le petit Volvo EX30 Twin Performance se dote de deux moteurs électriques qui lui permettent de développer 428 ch… Les insertions et relances ne sont qu’une formalité !
Essai Volvo EX30 Twin Performance

En début d’année 2024, la version Extended Range du Volvo EX30 m’avait déjà laissé une impression favorable avec son efficacité et son bon agrément. Mais lorsque l’occasion de prendre en main la variante Twin Motor Performance de 428 chevaux s’est présentée, il m’était impossible de résister à l’appel de cette cavalerie électrisante. Ce SUV compact s’adresse à ceux qui recherchent davantage de répondant sous la pédale, offrant une puissance immédiate et des performances qui apportent une dimension différente à l’expérience de conduite électrique. Reste à savoir si cette déclinaison musclée parvient à concilier plaisir et maîtrise au quotidien.

Essai Volvo EX30 Twin Performance : séduisant, sans excès.

Bien que le Volvo EX30 ait déjà été présenté en détail lors de sa révélation et de mon précédent essai, son joli style mérite bien à nouveau quelques lignes. Ce SUV compact reprend avec brio les codes esthétiques de la marque, tout en inaugurant des évolutions notables. On retrouve notamment les célèbres phares en marteau de Thor, désormais intégrés de manière plus fluide dans une calandre pleine, élégante et parfaitement proportionnée par rapport au gabarit contenu du véhicule. Avec ses dimensions de 4,23 m de long, 1,84 m de large et 1,55 m de haut, le plus petit SUV de Volvo affiche une silhouette musclée, marquée par des porte-à-faux courts et une ceinture de caisse haute. De profil, les lignes restent sobres mais travaillées, renforçant son allure moderne sans surcharger le design. À l’arrière, les feux rectangulaires à double étage, accompagnés de bandeaux noirs, ajoutent une touche distinctive qui équilibre le panneau de carrosserie. De quoi lui permettre de concilier caractère premium avec compacité, tout en s’inscrivant harmonieusement dans l’ADN stylistique de la marque. Et ne cherchez pas plus loin, malgré sa grosse puissance, il n’hérite d’aucun élément spécifique. Hormis le toit noir dès la finition Plus, avec n’importe quelle motorisation.

Essai Volvo EX30 Twin Performance : épuré, mais…

Un essai prolongé permet de s’adapter plus sérieusement au mobilier. Comme vous le savez le Volvo EX30 a inauguré un tout nouvel habitacle, qui marque une rupture notable après près d’une décennie de design intérieur inchangé. Ce nouvel environnement séduit par son esthétique minimaliste, mettant en avant des matériaux recyclés, tout en conservant une belle qualité perçue. L’approche épurée impressionne, mais l’absence quasi totale de commandes physiques et de combiné d’instrumentation face au conducteur fait tout de suite grincer un peu des dents. Tout repose sur l’écran tactile de 12,3 pouces qui se comporte comme une tablette, parfaitement fluide et intuitive ; et qui regroupe toutes les fonctions essentielles, de la climatisation à l’ouverture de la boîte à gants. Si cette configuration moderne offre un gain en simplicité visuelle, elle peut s’avérer contraignante pour surveiller sa vitesse ou effectuer des réglages en mouvement. Les commandes au volant qui mélangent surfaces haptiques et boutons réels par exemple, demandent une pression ferme et ne fonctionnent pas toujours, ce qui peut frustrer à l’usage. Tout comme l’absence de raccourci pour stopper rapidement la dernière aide à la conduite parasite, contrairement aux autres.

En termes d’habitabilité, le gabarit compact du véhicule se fait sentir : bien qu’on se sente divinement bien à l’avant, l’espace à l’arrière est quant à lui limité. Notamment pour les jambes ! Mais heureusement les sièges offrent un excellent confort grâce à une assise soigneusement étudiée et l’absence de tunnel de transmission permet d’offrir une place centrale acceptable. Du côté du coffre, les 318 litres disponibles (257 litres au-dessus du plancher) s’avèrent suffisants pour le quotidien, mais peut-être un poil juste pour des vacances ou des objets volumineux comme une poussette. La modularité est cependant bien pensée, avec une banquette rabattable en 1/3-2/3 qui optimise l’espace en cas de besoin. Enfin, bien que le frunk de 19 litres soit pratique, sa capacité modeste ne le rend utile que pour des petits objets.

Essai Volvo EX30 Twin Performance : décollage imminent.

Le Volvo EX30 partage sa plate-forme SEA et ses moteurs avec d’autres modèles du groupe Geely que l’on connaît déjà (Smart #1 et Zeekr X). Il se décline alors en trois motorisations associées à deux tailles de batteries, offrant une réponse à divers besoins et usages. La version d’entrée de gamme s’appuie sur un moteur unique sur l’essieu arrière (272 ch) et une batterie LFP (Lithium Fer Phosphate) de 49 kWh utiles, une solution économique et adaptée aux trajets du quotidien. L’intermédiaire, baptisée Extended Range, utilise quant à elle une batterie NMC (Nickel Manganèse Cobalt) de 64,9 kWh utiles et le même moteur, optimisé pour offrir une autonomie accrue et une meilleure polyvalence. Mais la motorisation la plus aboutie de la gamme reste la Twin Motor Performance, qui marque un tournant en matière de performances pour le constructeur. Avec ses deux moteurs électriques, un à l’avant (156 ch) et un à l’arrière (272 ch), elle développe une puissance combinée impressionnante de 428 chevaux, alimentés par la même batterie de grande capacité. Cette configuration permet de passer à une transmission intégrale, un atout indéniable pour assurer une répartition optimale de la puissance entre les roues avant et arrière.

Et je vous garantis que c’est plus que nécessaire pour contenir ce déferlement d’énergie. La fiche technique qui annonce un 0 à 100 km/h en 3,6 s donne le ton, rendez-vous compte, c’est le même score qu’une Ferrari California T de 2018 ; et probablement plus expéditif sur le 0 à 50 ! Dès les premiers tours de roue, la variante Twin Motor Performance du Volvo EX30 dévoile un tempérament résolument affirmé, sans jamais tomber dans l’excès. Malgré toute cette gouache, l’auto fait preuve d’une excellente gestion de la cavalerie, offrant une conduite douce et maîtrisée. La pédale de droite est en effet bien dosée, et permet de rouler sereinement en ville ou sur route sans être brusqué, sauf si l’on décide délibérément de solliciter tout le potentiel de ses deux moteurs électriques. Attention tout de même, il n’est pas à mettre entre toutes les mains : sur ces routes de saison, humides ou grasses, le SUV peut partir en dérive assez facilement. Heureusement, les aides électroniques sont réactives et veillent à sécuriser chaque situation délicate, permettant de garder le contrôle sans effort. Sinon, le centre de gravité bas, permis par les batteries intégrées dans le plancher, joue également un rôle majeur en conférant au SUV une stabilité exemplaire dans les courbes. Le roulis reste contenu, même lors de changements de cap rapides, et le comportement global affiche un bel équilibre entre agilité et dynamisme. Dynamisme que j’avais mieux expérimenté sur les routes des Alpilles, sèches et tortueuses, avec la mouture de 272 ch. Ce constat global est renforcé par l’absence de modes de conduite spécifiques, un parti pris audacieux qui mise sur une expérience linéaire mais plaisante. Hé oui, il ne cherche pas à revendiquer une place dans la catégorie des sportives.

Car le Volvo EX30 Twin Motor Performance ne se résume pas à ses… performances. Fidèle à l’ADN de la marque, le plus petit SUV du constructeur conserve un excellent niveau de confort, que l’on apprécie autant en ville que sur les longs trajets. Les suspensions, bien calibrées, filtrent efficacement les irrégularités de la route, tandis que l’insonorisation transforme l’habitacle en un véritable cocon ; hormis quelques bruits d’air qui apparaissent à partir de 110 km/h. Grâce à sa conduite One Pedal, le freinage régénératif autorise d’aller jusqu’à l’arrêt complet, offrant une certaine fluidité en ville, même si son intensité assez variable peut parfois surprendre. Malheureusement d’ailleurs, l’absence de réglage des niveaux via des palettes par exemple limite sa praticité pour les amateurs de ce dispositif comme moi. Au final, je pense que cet EX30 Twin Performance est à l’image de modèles comme la Cupra Born VZ, une version musclée qui s’adresse à une clientèle en quête d’un compromis parfait entre plaisir et confort, tout en proposant une expérience de pilotage affirmée mais jamais contraignante.

Enfin, un essai longue durée est aussi l’occasion de se concentrer un peu plus sur l’autonomie et la recharge. Chose qu’on ne peut pas faire sur un essai organisé par la marque. Si l’autonomie de l’Extended Range est annoncée à 476 km en cycle mixte WLTP, il faudra compter un peu moins avec cette Twin Performance (450 km). Mais comme vous le savez, dans la vraie vie, c’est plus compliqué que ça. Sur près de 1 500 km d’essai, sur des routes très variées, mais plutôt planes, l’ordinateur de bord m’affichait une consommation de 20 kWh aux 100 km. Soit 325 km, avec seulement 0°C à l’extérieur. Sur autoroute, ça ne s’envole pas trop : 23 kWh/100, soit 280 km. Et sur route, on descend aisément à 16,5 kWh/100 (en s’amusant avec les 428 ch), soit 395 km. Puis les températures hivernales avaient également un impact sur la recharge, que ce soit au niveau de la voiture en elle-même, mais également des bornes. C’est ce qui m’a le plus frustré lors de cet essai. Même si la plage optimale d’utilisation est entre 20 % et 80 %, j’ai plusieurs fois été obligé de descendre à moins de 10 % et alimenter à plus de 90 %, afin d’assurer mes trajets. Du coup, sa relativement petite puissance de charge (155 kW DC) peut facilement faire grimper la durée des recharges. La courbe de charge du Volvo EX30 ne m’a alors pas semblé exceptionnelle. Il a beaucoup de mal à encaisser jusqu’à 20/25 %. Il grimpe ensuite très fort à plus de 150 kW jusqu’à environ 55 %, avant de s’effondrer à 70 kW. De quoi rester plus de 45 minutes à la borne. Heureusement, avec le pré-conditionnement de la batterie et une borne bien calibrée, on passe de 20 % à 80 % en 25/30 minutes.

Essai Volvo EX30 Twin Performance : le bilan.

Le Volvo EX30 est l’occasion de pouvoir mettre un pied dans l’univers scandinave grâce à son prix de base à 39 100 €. Mais il faudra au minimum 43 300 € pour obtenir la grosse batterie, ou même 50 850 € pour la version survitaminée ici présente. Ma finition haut de gamme « Ultra » s’échange quant à elle pour au moins 53 800 €. Elle embarque de série le toit panoramique, la caméra 360°, la pompe à chaleur, les jantes 19 pouces ou encore le système audio Harman Kardon. La peinture blanche coûte 1 000 € et je trouve dommage qu’à ce niveau de prix, il faille ajoute 360 € pour obtenir les sièges et le volant chauffants. Assemblé pour le moment en Chine, sur les lignes du groupe Geely, il ne peut bénéficier d’aucun bonus écologique. Ce qui devrait changer à partir d’avril grâce à une usine située en Belgique. Soit au moins 2 000 € de récupéré sur un modèle au prix de 47 000 € maximum.

Le Volvo EX30 Twin Motor Performance réussit à conjuguer puissance électrisante, confort scandinave et une certaine sobriété. Avec ses 428 chevaux, il offre des performances dignes de grosses sportives, tout en restant fidèle à l’approche minimaliste et fonctionnelle de la marque. Certes, son autonomie et sa recharge ne sont pas sans contraintes, notamment sur de longs trajets en conditions hivernales, mais ce SUV compact s’impose comme une alternative séduisante pour ceux qui recherchent un véhicule polyvalent, élégant et foudroyant. Un compromis réussi pour rouler différemment, sans trop renoncer au plaisir de conduite.

Crédits photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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