Afin de me concentrer totalement sur l’essai du Tavascan en Espagne peu avant l’été, j’ai fait l’impasse sur la nouvelle Cupra Born VZ. De quoi en profiter pour la subtiliser quelques jours à la maison (pas folle la guêpe !). Cette déclinaison VZ, avec ses 325 chevaux et sa batterie de 79 kWh, vient renforcer le positionnement sportif et premium de la compacte 100 % électrique de Cupra. Au programme : un design toujours aussi affirmé, des performances encore plus alléchantes, et une autonomie annoncée de près de 600 km, qui promet une belle polyvalence. De quoi séduire une clientèle en quête d’efficacité et d’originalité ? Par cet essai, on va tenter de vérifier si cette version haut de gamme parvient à concilier dynamisme et usage au quotidien.
Mais commençons d’abord par les présentations. La Cupra Born est arrivée en fin d’année 2021 et représentait le premier modèle 100% électrique de la marque. Avec son design audacieux, elle se distingue immédiatement des compactes électriques plus conventionnelles, comme la Volkswagen ID.3 GTX Performance, à laquelle elle emprunte pourtant sa base technique. Si la cousine allemande paraît plus sage et consensuelle, la Born assume un look bien plus extravagant, avec des plis de carrosserie marqués, des détails expressifs et des proportions résolument dynamiques. Sur cette édition VZ, cependant, Cupra n’a pas jugé utile d’accentuer davantage l’agressivité du style. C’est un peu dommage, car quelques ajustements spécifiques auraient permis de marquer plus nettement la montée en gamme de cette mouture. Heureusement, mon modèle d’essai, habillé de la peinture exclusive Vert Esterel, ne passe pas inaperçu. Cette teinte, à la fois singulière et élégante, se marie parfaitement aux accents cuivrés emblématiques de Cupra, présents ici sur les inserts des boucliers, le logo et les jantes. D’ailleurs, les imposantes roues de 20 pouces, au dessin géométrique travaillé, renforcent encore la posture sportive de la compacte. Malgré l’absence de véritables modifications stylistiques spécifiques à cette version VZ, la Cupra Born conserve un charme indéniable, entre modernité assumée et sportivité discrète.
Poursuivons en grimpant à bord pour découvrir un habitacle somme toute assez habituel quand on connaît les derniers modèles Cupra, voire des modèles du groupe Volkswagen. En effet, la filiation est évidente, mais Cupra s’est attachée à apporter une touche plus premium et dynamique, grâce à un gros travail sur la présentation intérieure. Le choix des matériaux et des textures est particulièrement soigné, mêlant surfaces douces, textiles agréables et à nouveau des finitions cuivrées typiques de la marque. Cela dit, comme souvent, mon regard finit par tomber sur cette fameuse pièce en plastique, pas franchement flatteuse, qui accueille les boutons de fenêtres. Dommage, car tout le reste, malgré quelques plastiques durs, bénéficie de bons assemblages, assurant une impression de qualité globale. Les sièges avant, des CUP Bucket en tissu et Dinamica, sont de série sur cette finition VZ et méritent une mention spéciale. Ils offrent un excellent maintien latéral et un confort appréciable, bien qu’ils puissent s’avérer un peu restrictifs pour les plus corpulents. Une fois installé, on découvre le nouvel écran central de 12,9 pouces, au rendu moderne et flottant sur la planche de bord. Grâce à une jolie interface et une fluidité exemplaire, l’OS de dernière génération rend chaque interaction intuitive et agréable. En revanche, le combiné d’instrumentation de 5,3 pouces paraît cette fois un peu trop simpliste, manquant de personnalisation et de profondeur dans son affichage. Heureusement, il est épaulé par un affichage tête haute classique lui aussi, mais qui fait le job. L’ergonomie n’est pas parfaite non plus : Cupra continue d’abuser des commandes tactiles et haptiques, qui, bien que modernes en apparence, peuvent s’avérer peu pratiques à l’usage. Heureusement, l’ambiance lumineuse Smart Light, variable en fonction de multiples paramètres comme l’aide à la conduite ou le niveau de recharge, ajoute une belle dose de technologie et de personnalisation à l’ensemble. Enfin à l’arrière, l’espace est plutôt généreux grâce à l’absence de tunnel central et au dessin bien pensé de la banquette comme des baquets avant, tandis que le grand toit panoramique donne l’impression de liberté et de luminosité pour les passagers. Quant au coffre, avec ses 385 litres, il reste dans la moyenne pour ce segment, suffisant pour un usage quotidien ou des escapades familiales.
La Cupra Born VZ, abréviation de “Veloz” en espagnol, affiche clairement ses ambitions sportives. Avec ses 325 ch (ou plus exactement 326 ch) et un couple impressionnant de 545 Nm, transmis aux seules roues arrière, cette variante musclée propose des performances très engageantes. La batterie de 79 kWh nets offre une autonomie annoncée comme confortable, bien qu’elle ne soit probablement pas le cœur du sujet de cette version pimentée. Avec un 0 à 100 km/h abattu en 5,6 secondes, cette compacte électrique affiche des performances qui la placent parmi les modèles les plus dynamiques de sa catégorie. D’autant que Cupra ne s’est pas contenté de seulement gonfler la puissance : la Born VZ bénéficie d’améliorations spécifiques. Les ingénieurs ont en effet installé de nouveaux amortisseurs et ressorts arrière, optimisé les réglages de l’amortissement avant, et ajouté une nouvelle barre antiroulis, tout en travaillant sur l’ensemble du châssis. Résultat ? Une promesse d’efficacité et de dynamisme renforcés.
Sur la route, la Born VZ s’avère fidèle à cette philosophie. Pourtant, comme pour le tout nouveau Porsche Macan 100 % électrique essayé quelques jours auparavant, la météo ne m’a pas gâté : routes humides et grasses étaient au programme de ce test grandeur nature, une véritable épreuve pour la motricité. Et sur ce point, prudence. Avec une propulsion aussi généreusement dotée en cavalerie, il faut garder le pied léger sur l’accélérateur : la voiture a une propension marquée à partir en dérive. Heureusement, les aides électroniques se montrent efficaces pour vous remettre sur le droit chemin et rester en totale sécurité. Puis, sur le sec, elle devient un véritable compagnon de jeu pour ceux qui recherchent une auto vivante et amusante. La direction, ici perfectionnée, se distingue par une grande précision, offrant un ressenti naturel et rassurant au volant. Elle participe pleinement à l’expérience dynamique en instaurant un lien direct entre le conducteur et la route. Dès lors, le plaisir est amplifié par un comportement agile, marqué par une réponse rapide du châssis et une bonne maîtrise des mouvements de caisse grâce aux suspensions adaptatives de série. Cette vivacité donne envie de chercher la limite, tout en restant dans des situations où la voiture reste toujours prévisible, même lorsque la conduite se fait plus engagée.
Cependant, tout n’est pas parfait. L’amorce de la pédale de frein, placée trop loin, pourrait en déconcerter plus d’un, et pour ma part, le ressenti global de freinage a été décevant, avec un mauvais feeling, trop mou et peu communicatif. C’est dommage, d’autant que Cupra annonce un freinage amélioré pour cette version VZ. Autre bémol selon mes goûts, l’absence d’un mode de conduite “One pedal” limite un peu l’agrément au quotidien, surtout pour une électrique aussi aboutie. Malgré cela, cette Born VZ montre une belle efficacité et conserve un esprit joueur que les amateurs de propulsion sauront apprécier. Elle se révèle aussi à l’aise sur autoroute que sur des routes secondaires, avec des accélérations franches et une tenue de route en nette progression par rapport à ses devancières. Dans la vie de tous les jours, cette compacte surprend par sa maniabilité en milieu urbain, avec un rayon de braquage correct et une direction légère à basse vitesse. Sur routes dégradées, les suspensions adaptatives font un excellent travail en filtrant les irrégularités, procurant un confort global appréciable pour une familiale typée sport. Surtout que l’habitacle reste bien insonorisé, réduisant efficacement les bruits de roulement et aérodynamiques ; un atout pour les trajets longs ou les environnements bruyants. J’ai su l’apprécier dans de nombreuses situations car elle parvient à conjuguer son ADN sportif avec des qualités pratiques qui peuvent plaire à un public plus large que nos classiques GTI.
Grâce à sa grosse batterie, elle vous laissera profiter de son tempérament sur de nombreux km : 582 km selon le cycle mixte WLTP pour mon exemplaire. Pendant l’essai, j’ai pour ma part relevé des consos de 10 à 13,3 kWh/100 en ville, jusqu’à 25 kWh/100 sur autoroute, en passant par 17 à 19 kWh/100 sur des parcours mixtes. Soit respectivement, 790/590 km, 315 km ou 465/415 km d’autonomie. Sa recharge rapide en courant continu (DC) accepte jusqu’à 175 kW, de quoi promettre un 10 à 80 % en seulement 26 minutes.
Côté tarifs, la Cupra BORN VZ 325 (79 kWh) s’échange à partir de 46 490 €, c’est 7 400 € de plus que l’entrée de gamme. À ce prix, on obtient de série les jantes 20 pouces, la caméra de recul, les sièges électriques chauffants ou encore les phares full LED. Mon exemplaire d’essai se paraît d’un Vert Esterel à 965 €, d’une pompe à chaleur à 1 050 €, du toit panoramique à 1 050 € ou encore du pack audio Sennheiser à 680 €, pour un total de 52 580 €. Elle n’est pas éligible au bonus écologique.
Avec cette nouvelle déclinaison VZ, la Cupra Born renforce son positionnement sur le segment des compacts électriques premiums et sportives. Elle séduit par ses performances, son design soigné et ses technologies modernes, tout en conservant une certaine polyvalence. Bien qu’elle présente encore quelques faiblesses, notamment au niveau du freinage ou de l’ergonomie de ses commandes tactiles comme je le disais, elle parvient à conjuguer dynamisme et confort avec efficacité. Son comportement agile, sa direction précise et ses accélérations franches mettent en confiance et incitent à exploiter pleinement les capacités de la voiture. Au final, cette Born VZ s’adresse avant tout, selon moi, à ceux qui cherchent une électrique au caractère affirmé, sans trop de compromis sur leur plaisir de conduite.
Crédits photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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