Précurseur parmi les SUV compacts, le Nissan Qashqai s’était imposé comme une référence du segment pendant de nombreuses années et reste le best-seller de la marque en Europe. Mais face à une concurrence toujours plus affûtée, le modèle a dû évoluer pour rester dans la course. Restylé récemment, il peaufine son design et met en avant sa motorisation e-POWER, une technologie hybride particulière qui promet une expérience de conduite unique… Mais que vaut cette version de 190 ch au quotidien ? Démarrons l’essai sans tarder !



Lancée en 2021, l’actuelle génération du Nissan Qashqai profite d’un restylage qui modernise plus ou moins subtilement son apparence, avec une attention particulière portée à la face avant. La calandre évolue en profondeur et adopte un design inédit, inspiré, selon Nissan, des motifs des anciennes armures japonaises. Elle se compose dorénavant de dizaines d’éléments en relief, créant un effet 3D visuellement marquant et renforçant le caractère du SUV. Cette nouvelle identité est accentuée par une large bouche inférieure aux formes triangulaires, qui le rapproche du Nissan Ariya. La signature lumineuse évolue également, avec des optiques plus affinées et une disposition en deux parties plus marquée, conférant à l’ensemble un regard plus agressif. A contrario, les designers sont restés bien plus mesurés sur l’arrière, où les évolutions se limitent à une nouvelle architecture interne des feux. Le verre teinté disparaît à son tour au profit d’éléments désormais transparents, tandis que les boucliers arrière reçoivent de légères retouches, notamment une meilleure intégration des inserts couleur carrosserie. Sinon, les proportions du SUV restent inchangées, avec une longueur de 4 425 mm, une largeur de 1 835 mm et une hauteur de 1 625 mm, ce qui lui permet de conserver son gabarit équilibré dans la catégorie. Enfin, le restylage introduit de nouvelles jantes et met toujours en valeur certaines teintes, à l’image de ce « Rouge Fuji », particulièrement flatteur et qui souligne efficacement les lignes du Qashqai, en jouant sur les reflets selon la lumière.







Dès qu’on monte à bord, on retrouve une présentation sérieuse et bien finie, avec des matériaux valorisants, comme de l’alcantara sur les versions haut de gamme. En revanche, ceux qui cherchent un intérieur moderne et futuriste risquent d’être un peu déçus. Ce n’est ni austère ni vieillot bien sûr, mais simplement assez sobre et sans fioritures contrairement aux planches de bord très techno qu’on voit naître actuellement. L’avantage, c’est que tout est extrêmement ergonomique ! Les commandes de climatisation sont bien présentes sous l’écran, avec des boutons physiques faciles d’accès. On retrouve aussi quelques raccourcis pratiques pour l’audio, la caméra, les modes de conduite ou l’e-Pedal. Côté infodivertissement, Nissan a intégré les services Google, ce qui apporte une excellente fluidité au GPS et l’assistant vocal “OK Google”. L’interface n’est pas forcément la plus élégante visuellement, mais elle reste simple à utiliser. D’autant que l’écran central a été légèrement agrandi pour atteindre 12,3 pouces via le restylage ; et il est couplé à un combiné d’instrumentation numérique de même taille, offrant une bonne lisibilité. Un affichage tête haute vient compléter l’ensemble, tandis que des raccourcis bien pensés sur le volant permettent de désactiver rapidement toutes les ADAS. Et ça, on adore !
À l’arrière, l’espace est plutôt bon, même si au premier abord ça pourrait laisser croire à un habitacle plus exigu. L’accès est grandement facilité par les portes qui s’ouvrent à 85°, un vrai plus pour installer un enfant ou charger facilement des affaires. Une fois assis, la banquette bien inclinée et le tunnel de transmission réduit permettent d’être confortablement installé, avec suffisamment de place pour les jambes grâce à un bon dégagement sous les sièges avant. Cela dit, mieux vaut réserver l’arrière aux enfants ou aux trajets courts, car 3 adultes à l’arrière sur 1000 km : testé et non approuvé ! 😀 Surtout qu’en termes de modularité, c’est le strict minimum, sans banquette coulissante ni dossier inclinable. Cependant, le toit panoramique apporte beaucoup de luminosité et améliore la sensation d’espace. Enfin, le coffre affiche une capacité de 455 litres, un volume dans la bonne moyenne du segment, sans être une référence.



Le principal intérêt du Qashqai aujourd’hui à l’essai se cache sous le capot. En effet, la technologie e-POWER se distingue par son architecture hybride dite « série », assez peu répandue. Contrairement aux hybrides traditionnels où le moteur thermique et le moteur électrique peuvent propulser les roues, ici, seul le moteur électrique de 80 ch entraîne les roues avant. Le bloc essence, un 3 cylindres essence de 1,5 litre qui développe 158 ch, sert exclusivement de générateur pour recharger la batterie de 1,97 kWh nette et alimenter le moteur électrique. Le tout délivre une puissance cumulée de 190 ch, de quoi assurer des performances suffisantes pour un usage au quotidien. Un système qui promet alors une expérience de conduite similaire à celle d’un véhicule électrique, avec une accélération réactive et fluide, sans nécessiter de recharge externe. Et une consommation maîtrisée.
Dans les faits c’est plus nuancé que ça. Concernant la consommation déjà. Sur un aller-retour de Paris jusqu’au centre de la France, via le réseau secondaire, l’ordinateur de bord m’affiche une consommation de 5,2 litres aux 100 km (aux limitations, à 5 dedans), un chiffre excellent. De quoi promettre plus de 1 000 km d’autonomie avant de refaire le plein. Mais il m’a fallu pour cela adopter un comportement extrêmement doux et progressif. Car à l’inverse, en étant un peu plus joueur avec la pédale de droite, à la parisienne, la conso a tout de suite tendance à s’envoler à plus de 10 l/100. Même sur autoroute il est assez glouton : entre 8 et 9 l/100. Un petit grief que j’avais déjà relevé sur d’autres versions du Qashqai. Le modèle demande vraiment de la prudence pour ne pas passer à la pompe trop souvent.






Au volant, il y a également du bon et du moins bon. Je retrouve bien sûr ce que j’ai aimé dans mes précédents essais, à savoir un typage très confort et une insonorisation soignée. En effet, les suspensions arrière multibras filtrent efficacement les irrégularités de la route, et les sièges, bien enveloppants, participent au bon niveau de confort général. Puis la direction, sans être particulièrement précise, se montre naturelle en usage normal et ne révèle ses limites qu’en haussant le rythme. De toute façon, ce n’est clairement pas le terrain de jeu du Qashqai e-POWER. Avec ses 1,7 tonne sur la balance, le roulis reste perceptible dans les virages serrés, bien qu’il conserve une bonne tenue de route. Le pilotage reste toutefois agréable grâce à la disponibilité immédiate des 330 Nm de couple, qui offre d’excellentes relances. En revanche, les démarrages sont un peu plus mollassons. Le 0 à 100 km/h en 7,9 s est certes tout à fait correct, mais l’expérience en ville par exemple n’est pas celle d’un véhicule 100 % électrique. Surtout que le moteur thermique s’enclenche souvent, même en conduite coulée ; sauf en forçant le mode EV, qui permet de parcourir seulement quelques petits kilomètres sans essence. Cela dit, il reste globalement discret, hormis lors des phases de fortes sollicitations où son régime moteur peut paraître déconnecté de la pression exercée sur l’accélérateur, un effet auquel il faut s’habituer. Néanmoins, le bel avantage de ce dispositif, c’est l’absence totale de vibrations ou d’à-coups. Par contre, la pédale de frein demande un temps d’adaptation : elle est assez dure et peu naturelle, en partie à cause du mode e-Pedal, qui améliore grandement la récupération d’énergie, et ça j’aime beaucoup, même s’il ne permet pas l’arrêt complet.
Le nouveau Nissan Qashqai débute en prix d’appel à 34 700 €, en finition Acenta équipée du Mild-hybrid 140 ch à boîte manuelle. Pour bénéficier de ce e-POWER 190 il faut ajouter un peu moins de 5 000 € (39 600 €). Mais la finition N-Design+ ici présente s’échange pour 48 300 € avec de série les sièges avant et volant chauffants, affichage tête haute, le système audio Bose, le toit panoramique ou la caméra 360°. Et il n’est pas utile de passer par la case option, seul le malus de 190 € au 1er mars 2025 s’ajoute à la note.

Essai Nissan Qashqai e-POWER 2025 : le bilan et les photos
Avec ce restylage, le Nissan Qashqai peaufine une recette déjà bien rodée et mise plus que jamais sur sa motorisation e-POWER, qui, selon le constructeur, représentera 90 % des ventes. Un pari cohérent, tant cette technologie apporte une sensation de conduite singulière, combinant douceur et sobriété… à condition d’adopter un rythme cool. On pourrait dire de lui qu’il n’est pas parfait, mais se montre bon partout : confort, insonorisation, filtration, équipement… Une polyvalence qui devrait continuer à séduire ceux qui recherchent un SUV familial sans la contrainte de recharge.
























Crédits photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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