Annoncé dès 2019 par le biais d’un concept car présenté au salon de Francfort, le Cupra Tavascan arrive aujourd’hui sur nos routes. Il s’agit du premier SUV 100 % électrique du constructeur qui espère faire exploser ses ventes annuelles. Nous sommes allés l’essayer pour vous dans la banlieue de Barcelone.
Ce nouveau SUV coupé du segment C inaugure les tout derniers codes stylistiques de la marque. Des codes que l’on retrouve désormais sur Léon et Formentor que je vous ai présentés tout récemment. Mais parlons-en plus en détails. Sa face avant en nez de requin est reconnaissable au premier coup d’œil, elle interpelle et trahit tout de suite son envie de sportivité. La nouvelle signature lumineuse, arborant 3 triangles de LED est là elle aussi. Mais ce n’est pas tout, on découvre également un nouveau logo éclairé et ses lignes tendues qui déroulent jusqu’à l’arrière lui donnent une allure impressionnante. À l’arrière justement, un logo éclairé est encore de la partie et les feux sont à nouveau ornés de triangles afin de reconnaître la marque même une fois éteints. De profil, la ligne plonge vraiment sur la route et renforce encore ce côté statutaire. Pour renforcer son caractère il est possible d’opter pour quelques coloris peu flashy, comme ce Bleu Tavascan ou le Sable Acatama et, comme sur mon modèle d’essai, de jantes 21 pouces au design particulièrement travaillé. En termes de dimensions, il faudra le comparer par exemple à un Audi Q4 Sportback e-tron ou une Hyundai IONIQ 5. Il mesure en effet 4,64 m de long, 1,86 m de large et 1,60 m de haut.
L’habitacle se veut lui aussi très sculpté. De ce fait, on est bien loin des planches de bord plutôt classiques des autres modèles du groupe Volkswagen. J’aime ça ! Pour autant, c’est surtout le gigantesque écran tactile de 15 pouces que l’on repère instantanément. Il affiche un système d’info-divertissement récemment revu qui s’avère très agréable à manipuler, et surtout fluide. Même si les menus sont toujours très nombreux, toutes les fonctionnalités principales sont quant à elles faciles à retrouver. Juste dommage une nouvelle fois qu’il n’y ait pas de véritables boutons pour les fonctionnalités clés, mais heureusement les commandes de clim sensitives sont simples à utiliser. Le conducteur a également devant lui un petit écran de 5,3 pouces qui conserve les données telles que la vitesse, l’autonomie ou les aides à la conduite. Sinon, les designers ont tout misé sur une sorte de colonne vertébrale qui le gratifie d’un look futuriste, sans tomber dans l’extravagance. Cette console est très texturée, encore en faisant apparaître tout un tas de petits triangles, tout comme sur la planche de bord et les contre-portes. Cela révèle un aspect plutôt qualitatif avec des efforts faits sur les assemblages et le choix des couleurs. Mention bien par exemple pour tous les petits accents cuivre.
Puis, les passagers avant sont accueillis par deux beaux sièges typés sport, et bleus comme vous l’aurez remarqué. Ces derniers enveloppent parfaitement le corps et s’avèrent également confortables, on a tout de suite envie de prendre la route. Quant aux passages arrière, ils sont choyés eux aussi grâce à un empattement de 2,77 m qui offre un bel espace aux jambes. Au-dessus c’est un peu plus limite, mais il faudra faire plus de 1,90 m pour vraiment en souffrir. Et le toit panoramique permet de ne pas étouffer. Enfin, le coffre offre un généreux volume de 540 litres, comme un Peugeot 3008 (520 l) ou encore la cousine VW ID.5 (549 l), mais beaucoup moins qu’une Tesla Model Y (environ 700 litres sous tablette).
Ce nouveau Cupra Tavascan est décliné en deux niveaux de puissance. Le « V» avec son moteur sur l’essieu arrière et ses 286 ch, ainsi que le « VZ» équipé de deux moteurs électriques qui développent cette fois 340 ch. C’est cette dernière qui nous intéresse aujourd’hui. Dans le détail, la plate-forme MEB dont il hérite accueille sur l’essieu arrière un moteur synchrone à aimants permanents qui peut tourner jusqu’à plus de 13 000 tr/min. Il développe 210 kW (286 ch) et peut être épaulé, lorsque nécessaire, par un second moteur asynchrone situé sur l’essieu avant (80 kW – 109 ch). De quoi offrir de belles performances grâce à son 0 à 50 km/h exécuté en 2,4 secondes seulement. Les 100 km/h sont atteints quant à eux en 5,6 secondes.
Dès les premiers kilomètres, j’ai été frappé directement par son caractère silencieux et son confort de conduite qui se distinguent nettement. L’isolation acoustique du véhicule est remarquable, permettant de profiter d’un trajet serein, même à des vitesses élevées. L’amortissement piloté, bien qu’il soit réglé plutôt ferme, absorbe les imperfections de la route avec une aisance notable, en évitant toute secousse de la cabine. En milieu urbain, le Tavascan VZ se montre étonnamment maniable malgré ses dimensions imposantes. Le volant devient plus léger, facilitant les manœuvres et le stationnement dans les espaces restreints, tout en offrant un bel agrément dans un trafic dense. Tandis que sur autoroute, la bonne stabilité et son aisance à maintenir des vitesses élevées sans effort sont idéales pour les longs départs en vacances. Au final, c’est tout un tas de petites qualités mises bout à bout qui rendent chaque déplacement reposant. Cependant, ces quelques qualités de confort peuvent parfois masquer le dynamisme attendu d’un modèle de cette catégorie.
En effet, de par l’ADN de Cupra, le paragraphe le plus attendu est peut-être celui de l’aspect dynamique. Et j’ai vite compris qu’il fallait revoir mes prétentions à la baisse pour en profiter réellement. Mon point de repère était le Formentor 310 essayé il y a de ça deux ans, et qui m’avait bluffé par son agilité. Malgré ses 340 chevaux, le Tavascan VZ ne parvient pas toujours à offrir une sensation de sportivité à la hauteur des attentes. Là, les 500 kg en plus sur la balance se ressentent instantanément, surtout dans les courbes serrées et les changements de cap rapides. La direction, bien que précise, manque parfois de retour d’information, ce qui peut donner une impression de lourdeur lors des manœuvres plus sportives. En ligne droite, les accélérations sont franches et puissantes, mais l’agilité globale est quelque peu compromise par cette masse importante. D’autant plus que j’ai eu tout au long de l’essai un mauvais feeling à la pédale de frein. Le manque de progressivité et la fermeté n’apportant pas une pleine confiance. En fait, les routes du Montserrate étaient peut-être, pour une fois, trop sinueuses pour un véhicule de ce gabarit. On voit très bien qu’on peut passer fort, et les réaccélérations entre chaque courbe sont très satisfaisantes, mais on subit trop les mouvements de caisse. C’est donc surtout le gros couple de 545 Nm qui procurera le plus d’émotions en nous propulsant de virage en virage.
Grâce à son assez grosse batterie de 77 kWh de capacité nette, notre Cupra Tavascan VZ offre une autonomie très honorable de 522 km en cycle mixte WLTP. Au quotidien on tablera plutôt sur 400 km avec une consommation de 19 kWh/100. Même si en ville il sera possible de descendre à 15 kWh/100 (510 km), ou à l’inverse grimper à 24 kWh/100 sur autoroute (320 km). Ensuite il faudra théoriquement 30 minutes pour passer de 10 à 80 % de batterie sur une borne d’au moins 135 kW. Le constructeur promet de pouvoir récupérer 100 km en 7 petites minutes.
Attendue en concession à partir du mois de septembre, il est déjà possible de passer commande du Cupra Tavascan depuis le début du mois de juin 2024. Il débute à 46 990 € et grimpe à 64 930 € avec la motorisation double-moteur VZ. Il embarque presque tout de série, comme par exemple le système audio Sennheiser, la caméra 360°, les jantes cuivre 21 pouces, les phares matrix LED, l’affichage tête haute ou encore le toit panoramique. On ajoutera seulement la peinture, ici Bleu Tavascan, à 1 100 €. Enfin, il est fabriqué en Chine, ne comptez alors pas sur un quelconque bonus écologique.
Son look exubérant et son habitacle futuriste promettent de beaux jours à ce nouveau Cupra Tavascan. Grâce à des réglages bien trouvés, il réussit à conjuguer performance et confort, malgré quelques imperfections qui ne viennent toutefois pas gâcher une expérience de conduite globalement positive.
Crédit photos : Thomas Donjon (Fast Auto)
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