Polestar 2 : tremble, Tesla Model 3 ?

Après le 1, il y a le…2. Polestar suit cette règle et dévoile, après son sublimissime coupé plug-in, une berline dont la concurrente #1 est explicitement citée par la marque : la Tesla Model 3. On en fait le tour avec vous.

Pour la présentation de sa Polestar 2, la marque haute-performances de Volvo l’a joué sobre : une conférence diffusée en direct sur YouTube, un communiqué de presse envoyé aux rédactions et ce sera tout. Un moyen, selon ses communicants, de réduire l’impact carbone de l’événement en évitant de déplacer des journalistes depuis le monde entier pour seulement quelques heures sur place. C’est pas faux, dirait Perceval, surtout quand on voit ce à quoi ressemble une présentation “classique” : quelques modèles disponibles disputés par une cohue de journalistes, des attachés de presse débordés, bref, on en repart souvent avec une impression d’avoir perdu du temps. (et puis faire une conf sur internet coûte infiniment moins cher mais ça chut, il ne faut pas le dire)

Mais revenons à nos moutons et, dans le cas présent, à la Polestar 2. A quoi avons-nous affaire ? A une berline compacte 100 % électrique, longue de 4,60 m. Quel est son but ? Il est double : démocratiser l’offre Polestar, pour l’instant uniquement représentée par l’exclusif coupé “1”, et chasser sur les plate-bandes de la Tesla Model 3. Les dirigeants ne s’en cachent nullement, puisque le nom de la Tesla est écrit en toutes lettres dès la quatrième ligne du communiqué de presse…

Côté look, Polestar n’a pas pris de risques. L’allure est sobre, le lien de parenté avec sa grande sœur (et le reste de la gamme Volvo) évident. Malgré une hauteur dans la moyenne (1,47 m, quand une Série 3 toise à 1,46 m et une Model 3 à 1,44 m) on a le sentiment de regarder une auto haute sur pattes, surtout lorsqu’on la regarde de l’arrière. Sûrement un effet des batteries, qui obligent à rehausser le plancher. Quelques fantaisies sont à noter : afin de gagner en compacité, en poids et en aérodynamisme, les rétroviseurs sont “borderless” : lorsqu’on règle les glaces, c’est l’ensemble de la coque qui bouge. On note aussi, de profil et de 3/4 avant, un petit goût de Saab avec cette carrosserie qui part du montant C pour venir lécher le pare-brise, lui-même fondu dans les vitres latérales au moyen de montants A noirs. Élégant ! Ah si, un regret : le nuancier est triste à mourir. Les six teintes proposées ne sont qu’un dégradé de gris, de noir et de blanc…

Polestar est très fier de son habitacle, et ce pour deux raisons. La première, c’est que les matériaux sont tous vegan. Dehors, le cuir ! Tu es complètement out. En plus de ravir cette frange de la population, la marque annonce que passer au tissu permet d’économiser 8 kg en total sur la balance ! Dommage là aussi que les harmonies soient si sombres. Quand on voit ce que peuvent proposer les habitacles Volvo, avec leurs cuirs clairs et leurs bois nobles, il y a de quoi avoir quelques regrets.

Deuxième source de fierté : l’écran central. Déjà parce qu’il est grand, réactif machin et tout, mais aussi parce qu’il tourne sous…Android ! Eh oui, après Android Auto, Google s’invite encore un peu plus dans nos autos. L’intérêt de cette collaboration, d’après Polestar ? L’accès à l’ultraperformante reconnaissance vocale de l’Assistant Google, à la navigation connectée via Google Maps et enfin au Google Play Store, qui permettra de charger différentes apps pour enrichir le contenu de la tablette. On peut notamment penser à du streaming musical (Deezer, Spotify, SoundCloud) ou à des services de messagerie (Messenger, WhatsApp).

Ça y est, on a discuté chiffons et serviettes, il est temps d’aborder les vrais sujets de bonhommes : les perfs. Le cœur d’une voiture électrique, c’est bien entendu la batterie. Sur ce point, la Polestar 2 embarque 78 kWh d’accus qui alimentent deux moteurs électriques -un sur chaque essieu. Les chiffres ? 408 ch, 660 Nm de couple, un 0 à 100 km/h expédié en 4,7 s et une autonomie WLTP de 500 km. En revanche, aucune info ne filtre sur la capacité des chargeurs, et donc de la durée de la recharge. Et si vous voulez emmener votre Polestar 2 twister dans les virages, un Pack Performance est disponible, avec des amortisseurs Öhlins spécifiques, des étriers Brembo et -attention les yeux- des ceintures de sécurité dorées, qui doivent à elles seules rajouter 150 ch au bas mot.

Dernier point, et non des moindres : le prix. Polestar annonce une entrée de gamme à 39 900 € (dont les caractéristiques sont totalement inconnues) et une version de lancement toute équipée à 59 000 €. La Polestar 2 sera mise en production dans un an, en Chine, et arrivera dans certains marchés européens…dont la France est exclue. Oui oui, vous avez bien lu, Polestar ne souhaite pas commercialiser sa berline de grande diffusion sur le marché français, pourtant troisième en termes de ventes de véhicules électriques en Europe. La Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède et le Royaume-Uni sont, eux, sur la liste. Je dois avouer que je l’ai un peu en travers de la gorge.

Il n’y a pas que ça qui me chagrine. A la fin de la conférence de presse, mon état d’esprit se résumait en un mot : “bof”. Oui, la Polestar 2 possède des innovations, mais il n’y a rien d’inédit, de surprenant, d’intriguant. Le présentateur s’enorgueillit des feux Matrix ? Audi le propose depuis un sacré bout de temps. La marque se vante de la disparition du bouton Start, remplacé par un capteur d’assise sur le siège conducteur ? Tesla le propose depuis la première Model S sortie des chaînes en 2012. La connexion h24 pour des mises à jour en temps réel ? Idem. La disparition de la clé, rendue possible par une connexion Bluetooth entre la voiture et votre téléphone ? Equipement de base de la Model 3. Les performances ne bouleversent rien : la Model 3 “Grande Autonomie” (je ne parle donc pas de la version Performance) abat de 0 à 100 km/h en 4,8 s (contre 4,7 s pour la Polestar 2) et promet 560 km d’autonomie WLTP, 60 de plus que la suédoise. Le prix ? La version haut de gamme est dans les cordes de la petite Tesla, elle aussi tout équipée. Alors certes, il reste la version de base à 39 900 €, mais la Model 3 à 35 000 $ arrivera bien un jour ou l’autre. Vous voyez ce que je veux dire ? A l’heure où j’écris cet article, les premières Model 3 se font immatriculer en France et des milliers sont en acheminement vers l’Europe. Et Polestar nous promet une livraison au plus tôt en mai 2020. Ce qui signifie que Tesla a un boulevard devant lui pendant plus d’un an, n’étant encombré que par les Kia e-Niro et les Hyundai Kona electric. Et ne parlons pas du déficit d’image : interrogez une personne dans la rue et demandez-lui si elle connaît Polestar…

Mais ne jouons pas les oiseaux de mauvaise augure. La Polestar 2 semble être une voiture bien née, dans le sens où elle n’est à la ramasse dans aucun domaine. Elle n’est certes pas révolutionnaire, mais dites-moi combien de voitures révolutionnaires connaissez-vous ? Ce qui est important de retenir, c’est que cette voiture ouvre un peu plus le marché des berlines compactes 100 % électriques. Et c’est sans doute le plus important. Rendez-vous à Genève pour la découvrir dans le détail et prions pour que Polestar revienne sur sa décision de ne pas l’importer dans notre pays…

Via Polestar.

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