Il va falloir s’attendre à voir de plus en plus de Bluecar dans les rues, y compris hors de Paris, puisque la citadine électrique, disponible à l’achat et en location libre-service, va goûter aux charmes de la province. Après Bordeaux à la fin février, c’est au tour de la Mairie de Lyon de confirmer son intérêt pour le développement du système d’auto-partage du groupe Bolloré dans sa ville et sa petite couronne.
Lyon
La frimousse de la citadine électrique à disposition des Parisiens en libre service va essaimer à travers le pays. Selon les informations du quotidien économique Les Echos, Lyon adoptera bientôt un système d’autopartage de type “Autolib'”, alors que la municipalité de Gérard Collomb avait devancé Paris et son Vélib’ lors de l’adoption du Vélo’v, dès 2004. Ce petit retard, probablement pris pour s’assurer de la qualité du service proposé par le Groupe Bolloré, fait dire au vice-président chargé des nouvelles mobilités urbaines du Grand Lyon, M. Gilles Vesco, que “ce sera une réplique intelligente du dispositif parisien : un système qui ne coûtera rien à la ville”. Aussi Bolloré met-il sur la table entre 15 et 20 Millions d’Euros, promettant d’équiper en véhicules une centaine de stations relai d’ici 2014.
Concrètement, l’arrivée “d’Autolo’v”, néologisme somme tout logique proposé par le journaliste Vincent Charbonnier, se fera entre septembre et décembre 2013, à raison de 130 Bluecar disponibles dans la première cinquantaine de stations, uniquement dans la municipalité Lyonnaise. L’année 2014 verra la Bluecar rejoindre Villeurbanne, avec 120 nouvelles unités et 20 stations. Contrairement à Paris, les stations auront toutes 5 plots de rechargement, dont un sera spécialement à la disposition d’un autre véhicule zéro émission que la Bluecar, de particulier ou d’entreprise. En effet, le cahier des charges stipule que Bolloré ne doit pas recourir qu’aux Bluecar, c’est pourquoi le constructeur breton serait en passe d’acheter une cinquantaine de Renault Twizy. Lyon veut capter les véhicules électriques en ville, leur promettant la gratuité du stationnement de surface et la possibilité de faire un arrêt durant la location, dans une amplitude d’utilisation de deux heures.
Bordeaux
A Bordeaux, le déploiement des Bluecar a été officialisé le 26 février. Là encore le service se limitera dans un premier temps à la seule cité Bordelaise avant de se développer dans la communauté d’agglomération. Ce sont 90 Bluecar et 40 stations (pour un total de 180 bornes de rechargement) qui seront à disposition d’ici fin 2013, avec à terme l’objectif de 150 véhicules et 80 stations, selon M. Vincent Bolloré. Comme pour Lyon, le système est annoncé comme ne devant pas coûter au budget de la ville, c’est pourquoi les travaux de développement du réseau “Autolib'” local (dont le nom n’a pas été révélé) sont entièrement à la charge du Groupe Bolloré, soient 10 Millions d’Euros. L’investissement serait rentable dans 3 à 4 ans si le service atteint 10 000 abonnés/an.
Paris
A Paris, Autolib’ vient de passer son deuxième hiver sans encombre. Les batteries ont tenu le choc, des équipements telles que de nouvelles housses de siège ont été reçus pour éviter les dégradations, et les Bluecar appartiennent désormais au paysage quotidien de la capitale, tout en silence. Pour autant, la mairie de Paris a récemment reconnu avoir échoué sur un point : le report modal, c’est-à-dire le fait de changer de mode de transport. “On ne parvient pas à l’objectif. En fait, Autolib’ séduit les passagers aux transports en commun. Autolib’ ne supprime pas de voitures”, a déclaré Pierre Mansat, l’adjoint (PCF) au maire de Paris en charge des relations avec l’Ile-de-France et de “Paris Métropole”. Ce qui, conjugué au développement des réseaux de transport de surface comme le tramway “T3 ” des Maréchaux rétrécie toujours plus la place de l’automobile individuelle dans la capitale. Le Groupe Bolloré de son côté n’en a pas terminé avec la région parisienne : ce sont désormais les villes de petite couronne qui vont s’équiper de bornes et de stations Autolib’, si ce n’est déjà le cas, afin de permettre de meilleurs déplacements et un rayon d’action plus large de l’autopartage capitolin.
Et après ?
Pour Bolloré, la première partie du plan “Bluecar” est atteinte, à savoir la démonstration de l’efficacité de ses batteries lithium-métal-polymère, des batteries “chaudes” c’est-à-dire nécessitant une utilisation régulière et intensive. Le groupe industriel Français ne compte pas s’arrêter là : “La stratégie de notre groupe, c’est d’aller répéter Autolib’ dans d’autres villes et couvrir déjà la France et, si possible, une partie du monde, avec nos bornes et avec notre système d’autopartage”, a déclaré son PdG Vincent Bolloré ces dernières semaines. Un nouveau défi pour les petites citadines électriques bretonnes.
Via Les Echos ; Le Monde
Crédit photographique : François M.
Vous pouvez lire également sur BlogAutomobile :
> Ma vie d’Autolibiste (1/2 : La voiture)
> Ma vie d’Autolibiste (2/2 : Comment ça marche ?)