Le 5 décembre 2011, Autolib’ était inauguré à Paris et dans 46 autres communes de la petite couronne. Après presque un an de mise en service, où en est ce système d’auto-partage ? Pour quels usages se destine-t-il ? Que vaut la fameuse Bluecar de Bolloré ? Réponse en deux parties par un utilisateur régulier du service : moi !
Après ma première partie qui traitait de la voiture, passons maintenant au service Autolib’ en lui-même… D’après le site officiel, on pourrait décrire Autolib’ en 5 étapes : je m’abonne, je loue, je roule et je passe à mon voisin. Voyons en détail ce que cela donne…
Je m’abonne
Pour cette première étape, plusieurs moyens s’offrent à vous. Vous pouvez soit vous abonner dans une station Autolib’ disposant d’une borne d’abonnement ou bien vous rendre au centre Autolib’ situé 5, rue Edouard VII dans le 9° arrondissement. Dans tous les cas, il faudra venir avec votre carte d’identité et de votre permis de conduire, ainsi que votre carte bancaire. L’abonnement sera effectué par visioconférence, l’occasion pour moi de dire que, jusqu’à présent, l’ensemble des personnes que j’ai eu au bout du fil ont toutes été remarquablement sympathiques et patientes : ça fait toujours plaisir ! Pour revenir à l’abonnement, il vous faudra ensuite choisir entre différentes formules : 1 jour (10€ + 7€/30min de location), 7 jours (15€+ 7€/30min de location), 1 mois (30€ + 6€/30 min de location) ou 1 an (144€ + 5€/30 min de location). A noter qu’il existe aussi un forfait partagé, où jusqu’à 4 utilisateurs pourront se partager 16h de conduite par mois pour 165€ + 7€/30min de location. Enfin, si vous voulez recharger voiture ou votre scooter électrique, il y a un forfait pour ça ! En fait, il y a un forfait pour à peu près tout sur Autolib’. Le forfait en détail :
Dans la pratique, vous brancherez votre C-Zéro, iOn, i-Miev, Leaf, Mia, Fluence & Kangoo ZE directement avec la prise (de type 1) avec laquelle on branche son Autolib’ en fin de location. En revanche, si vous possédez une Zoé, vous devrez la brancher en la connectant à la borne par le biais du câble (type 3 EVPA) fourni avec la voiture. En revanche, une Smart ED, qui ne se connecte qu’avec un câble de type 2, n’est pas compatible avec le service. D’autre part, vous ne pourrez brancher votre Twizy ou votre scooter électrique que sur les bornes spécifiquement dédiées à la recharge des VE car elles seules disposent d’une prise traditionnelle.
Une fois votre abonnement terminé, vous pourrez récupérer une carte temporaire (les abonnés 1 mois ou 1 an se verront remettre une carte rigide définitive un peu plus tard par courrier) et commencer à utiliser le service. Il est donc temps de passer à la deuxième étape :
Je loue
Rien de bien difficile lors de cette étape : il suffit de poser sa carte à l’endroit prévu à cet effet sur la borne principale (surmontée d’un éclairage bleu, très pratique la nuit pour repérer une station au loin), de renseigner son mot de passe et de certifier que l’on est en état de conduire (étape assez amusante la première fois…). Le système vous indiquera alors la borne reliée à la voiture la plus chargée, qui clignotera alors en bleu (la borne). Il vous faudra alors passer votre badge sur ladite borne pour la déverrouiller, la soulever, puis passer son badge sur le capteur situé au niveau du rétroviseur droit de la voiture pour l’ouvrir, la débrancher et accompagner le fil jusqu’à sa mise en place dans la borne, qui se fermera alors automatiquement. Il ne vous reste plus qu’à vous installer et de partir !
Mais pour louer une Autolib’, encore faudrait-il qu’il y en ait dans une station. J’ai ainsi pu remarquer qu’à partir d’environ 21h30, les stations situées dans une zone allant du XVI° à l’hôtel de ville en passant par les Invalides et la gare Saint-Lazare étaient quasiment toutes vides… Autolib’ assure pourtant une ronde de ses voitures, mais on ne peut pas dire que le résultat soit probant ! Ainsi, si le métro est fermé et que votre destination est trop loin pour marcher ou prendre un Vélib’, il ne vous restera plus qu’une option : le taxi, bien plus cher qu’une location…
Il est 23h00, vous sortez du cinéma/restaurant/théâtre dans Paris centre et vous voulez repartir en Autolib’ ? Dommage…
Pour éviter ce désagrément, vous pouvez réserver une voiture pendant 30 minutes à n’importe quelle station depuis votre téléphone (avec l’application Autolib’) ou le site internet. La borne reliée au véhicule passera alors du vert au bleu, signifiant aux autres usagers qu’ils ne pourront la prendre et à vous afin de vous montrer où est votre carrosse.
Rouler
Rien de nouveau sous les tropiques, mon article précédent vous renseignera fort bien dessus.
Je passe à mon voisin (Je ne cautionne pas cette appellation)
Une fois que votre GPS vous aura guidé tant bien que mal à une station disposant d’emplacement(s) libre(s), il vous suffit de réaliser la même opération que lors de la prise de la voiture, mais à l’envers : badger la borne, sortir le câble, le brancher à la voiture, verrouiller la voiture toujours avec votre badge et partir l’esprit léger. Dans les secondes qui suivront le branchement de la Bluecar à la borne, un SMS vous avertira de la fin de la location, ainsi que de son montant.
Mais, comme pour la prise de la voiture, vous pourrez rencontrer quelques difficultés à garer votre Autolib’, certaines stations restant saturées à toutes heures du jour et de la nuit. Cependant, le maillage plutôt étoffé des stations vous permettra de trouver une place de disponible pas très loin de l’endroit désiré. En outre, vous pouvez réserver votre place de parking pendant 1h30 depuis le site internet, l’application pour téléphone ou directement depuis votre Bluecar.
Voilà ! Vous savez comment ça marche. Passons à présent au sujet qui fâche…
Combien ça coûte ?
Nous avons vu un peu plus haut les différents forfaits, ainsi que leurs tarifs d’abonnement et de location. J’ai indiqué le tarif de location à la demi-heure, mais j’aurais plutôt dû annoncer la facturation à la minute, car le coût de la location se calcule prorata temporis, après les 20 premières minutes indivisibles. Nous avons donc pour l’abonnement 1 jour, 1 semaine ou partagé un coût de 23cts d’euro la minute, le forfait 1 mois 20cts et le forfait 1 an 17cts. Ayant souscrit à un forfait 1 an, j’ai calculé que la moyenne de mes trajets s’effectuait à très précisément 32 minutes et 28 secondes, soit 5,52€ par location. Dans le budget d’un étudiant (ce que je suis), ça peut assez vite laisser un trou… Ainsi, on revient très rapidement à l’option métro/RER en journée (ah, le trafic parisien…). Cependant, les utilisations après 21h posent nettement moins de problèmes, vu que le trafic est moins chargé, et le retour tard le soir (ou tôt le matin) se font quasiment obligatoirement avec, afin d’éviter l’option taxi, bien plus coûteux. Par contre, bye bye cocktails et Martini, ce sera jus d’orange et Schweppes ! Le fait que la Bluecar possède 4 places prend ici tout son sens, puisque le fait de ramener 3 amis avec soi constitue un vrai plus. Et s’ils sont gentils, ils partagent la note, ce que rend le coût final dérisoire.
Ainsi donc s’achève mon compte-rendu d’Autolib’ qui pourrait être résumé par un très bon service malheureusement desservi par une voiture qui n’a pas que des qualités… La même organisation mais cette fois-ci avec de vraies voitures électriques (je pense à la iOn, très prisée des systèmes d’autopartage) aurait pu s’approcher de la perfection !