Bugatti n’en fini plus de décliner les versions de sa supercar : après la Sport (-18 kg), la Pur Sport (-16 kg), la Super Sport 300+, voici la Chiron Super Sport (-23 kg) ! Mauvaise langue que nous sommes, l’intérêt de ces versions est bien sûr ailleurs que dans ces régimes minceur. Chacune vient répondre à une envie particulière de ses heureux clients. Voyons ça en détails.
Commençons par évacuer un doute légitime. La Chiron Super Sport n’est pas la version homologuée de la Chiron 300+ qui a battu le record de vitesse. La Chiron Super Sport 300+, dont les livraisons devraient avoir lieu avant la fin de l’année, conserve ce rôle. Les 30 exemplaires seront construits après la fin de production de la Pur Sport. La Chiron Super Sport est donc une version un peu moins radicale de la 300+. Elle en conserve toutefois plusieurs caractéristiques techniques et stylistiques. Précision d’importance, elle ne sera a priori pas limitée strictement en nombre. Elle devrait donc représenter une part importante des derniers châssis restant à vendre de la Chiron.
Il vous sera facile de reconnaître la Chiron Super Sport d’une vulgaire et simple Chiron. Afin d’assurer une grande stabilité à très haute vitesse, les ingénieurs ont apporté un grand soin à l’aérodynamique. L’allongement de la poupe demeure (25cm), bien que plus court que sur la 300+. La limitation de vitesse à 440 km/h y est peut-être pour quelque chose. Pour mémoire, la Veyron SS détenait le record du monde à 431 km/h. Tout le travail des ingénieurs a consisté à produire une portance négative (pour éviter l’effet CLR) tout en réduisant la traînée. L’arrête du diffuseur a été déplacée dans le même but. Les évolutions à l’avant ont pour objectif de guider le flux d’air le long de l’auto. Clin d’oeil appuyé à l’EB110 Super Sport, 9 trous d’aération viennent courroner les ailes. Elles créent également de la portance négative. Des jantes exclusives habillent les roues en magnesium.
Côté moteur, pas de changement par rapport à la 300+ et à la Centodieci. La puissance culmine à 1600 ch grâce à des turbos plus grands et un régime maximum relevé de 300 tr/min. Le 8 litres quadri-turbos tourne désormais à 7100 tr/min et délivre un couple de 1600 Nm entre 2 et 7000 tours. On passera vite sur l’anecdotique allégement de 23 kg pour se concentrer sur les performances annoncées : 0 à 200 km/h en 5,8 secondes, 300 km/h en 12,1 secondes et donc 440 km/h en pointe, limité. Les rapports de boîte ont été modifiés pour favoriser la vitesse : la 7e est rallongée de 3,6%.
Le châssis est modifié pour tenir compte de l’hypothétique utilisation à très haute vitesse. La direction et les ressorts sont raffermis et l’électronique adapte les réglages toutes les 6 millisecondes. Cela fait 166 fois par seconde pour les non matheux. Les metteurs au point ont réglé le train arrière le plus neutre possible, dans toutes les conditions. Cela permet au pilote de se sentir serein et détendu, y compris à plus de 400 km/h.
Détendu, le conducteur devrait l’être également grâce à l’habitacle toujours aussi haute couture de la Chiron Super Sport. Loin d’une version hard-core au carbone apparent et au confort spartiate, la Chiron Super Sport offre tout ce qu’un habitué de l’ultra-luxe peut souhaiter. C’est une tradition chez Bugatti, parfaitement respectée. On découvrira donc une finition digne de Rolls Royce dans une atmosphère de grande élégance. C’est assez français non ?
Nous passons très vite sur le prix de 3,2 millions d’euros HT, ce qui nous donne une option 300+ à 300.000€ HT. Bugatti a décidé de placer la Chiron Super Sport dans une lignée entamée en 1931 avec la Type 55 Super Sport, poursuivie lors de la parenthèse italienne et l’EB110 SS. La marque alsacienne avait repris l’idée avec la Veyron SuperSport de 1200 chevaux. Elle perpétue, avec la Chiron Super Sport, la tradition de vitesse et de luxe, chère à Jean Bugatti.
Crédit photos : Bugatti