Prix des carburants : Eh oui, six centimes !

Il fut un temps désormais lointain où l’on allait à la station service avec un certain plaisir et on y laissait même un peu plus que le prix du plein de Super soit en pourboire quand le service était bien fait, le pare brise bien nettoyé ou la pression des XZX vérifiée, soit en bonbons pour les enfants ou, comme cela pourrait être le cas sur la photo, en nougats puisque la photo a été prise à Montélimar. En 2012, la situation est toute autre et nous devons désormais compter avec un carburant cher, des automates et plus aucun service… La modernité austère est bien là et elle s’accompagne depuis des années d’une hausse importante des tarifs des divers carburants qui nous sont nécessaires au quotidien pour nous déplacer, travailler ou nous chauffer !

Depuis le printemps les carburants sont en forte hausse alors que le pouvoir d’achat de chacun se resserre chaque année un peu plus au point de gêner certains dans leur vie. Aussi pour atténuer le difficile moment du passage à la pompe, l’actuel gouvernement a décidé, en accord avec les promesses électorales du printemps derniers d’imposer une baisse de 6 centimes par litres de carburant. 50% de ces 6 centimes sont financés par l’état et 50% le sont par les pétroliers même si ces derniers ont été joués les malheureux auprès du gouvernement en début de semaine. Cela est d’ailleurs tellement dur pour l’industrie pétrolière que certains ont annoncé que la baisse prise en charge par leur entreprise ne serait que de 2 centimes dans les stations urbaines ou routières. C’est notamment ce qu’à indiqué Christophe de Margerie, PDG de Total à la sortie des entretiens avec les membres du gouvernement. Enfin, on oubliera pas les filous ou les malins qui, entendant parler de cette mesure depuis quelques semaines, ont anticipé le mouvement en augmentant “préventivement” le prix des carburants d’au moins 6 centimes.

Les 6 centimes de baisse annoncés sont instaurés de manière officielle depuis le début de la semaine et pour une durée de 3 mois. Du coté de Pierre Moscovici, on se félicite bien entendu de la mise en place de ce  dispositif  même si on reste assez évasif au sujet de son financement dont le coût est de 300 millions d’euros pour 3 mois. Cet argent venu des caisses de l’état proviendra normalement d’un redéploiement de certaines lignes budgétaires. 6 centimes par litre, cela correspond à 2.70€ pour 45 litres soit 69.30€ au lieu de 72€ si le Sp95 est à 1.60€/litre.

Suite à cette mesure, chacun y va de son geste de com’ notamment du coté de la distribution avec Leclerc, suivi par Système U qui ont annoncé qu’ils vendront jusqu’à la fin du mois de septembre le carburant à “prix coûtant” ce qui correspond plus ou moins à une baisse de 1 centime par litre dans les stations services de ces deux entreprise. Certes sur 5 semaines ce fameux centime représente une manque à gagner de l’ordre de 17 à 20 millions d’euros mais il dispense d’une ou plusieurs campagnes de publicité tant on a parlé de cette annonce depuis 4 jours. Si la grande distri’ a donné le La, il n’en est pas de même pour la petite et moyenne distribution notamment du coté des pompistes indépendants dont les marges sont de l’ordre de… 3 à 4 centimes. Le président de la branche nationale des propriétaires-exploitants de station-service au CNPA explique d’ailleurs clairement : “Si nos fournisseurs nous appliquent des baisses de tarifs, nous les répercuteront, si ce n’est pas le cas, il est hors de question que nos membres rognent sur leur gagne pain et leurs marges qui sont extrêmement faibles”.

Les associations d’automobilistes se sont dites dans un premier temps satisfaites de cette mesure mais elles perdurent dans la demande de l’instauration de la fameuse TICPE (NDLA : La TICPE n’est pas flottante du tout mais bien constante puisque fixée à 60.69 cts sur le litre de SP et 42.85 cts pour le diesel ! Seule la valeur du montant de la TVA à 19.6% est variable puisqu’indexé sur le prix HT du litre de carburant. Une baisse du montant taxes induirait donc automatiquement une diminution de la TPCPE).

Un appel qui restera probablement lettre morte car cela coûterait cher au budget de l’état (1 centime de baisse à cause de la TIPCE (ex TIPP) durant un an = 500 millions d’euros de moins dans les caisses de l’état) . On imagine sans peine ce que cela représenterait si l’état devait compenser 20 centimes de baisse sur chaque litre de carburant vendu ! C’est hors de propos dans la conjoncture actuelle et les associations auront beau rouspéter, rien n’y fera, c’est idée est déjà morte et… oubliée.

Reste que les conjonctures politiques, militaires, économiques et financières laissent actuellement le champs libre à une certaine spéculation et à une hausse des prix du baril qui était initialement lié à une baisse de la production de certains pays producteurs. On sait aussi que la France et les membres du G7 vont signer un appel visant à demander à l’Opep une augmentation de sa production afin de mettre sur le marché plus de pétrole et donc d’en faire baisser le prix. Pas sur que cela soit efficace quand on sait que les pétroliers (avec leurs  actionnaires) seront entre les pays producteurs et les acheteurs. Moins consommer reste une des solutions simples et efficaces pour moins payer quand on le peut ce qui n’est pas le cas de tout le monde, loin de là même !

Je finirais par deux constats : d’abord le temps du pétrole pas cher est bel et bien révolu et il faudra s’y faire bon gré mal gré, ensuite pour avoir pu le constater hier, la baisse du prix n’est pas la même partout puisqu’entre choletais et Layon, la baisse n’est chez Système U que de 1.5 centimes et sachez que dans certains endroits le carburant a encore augmenté de 2 centimes…

Via Gouvernement, AFP, LeParisien.

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