… mais hélas nous ne l’avons que très peu achetée !
Elle est la dernière des Citroën à ne pas avoir profité des chevrons restylés et c’était un peu normal puisque nous en parlons depuis le printemps dernier, la grande Citroën va se retirer et quitter le catalogue du constructeur français avant l’arrivée du millésime 2013.
Je vous en parlais ce week end, c’est dans 15 jours (le mercredi 19 décembre 2012) que la dernière C6 va quitter la chaine de fabrication sur le site de Rennes La Janais. Il en sera ainsi fini de la dernière berline haut de gamme et singulière française car on ne peut pas dire que les Peugeot 508, Renault Latitude ou même l’excellente C5 sont de vrais véhicules Haut de Gamme.
Née en février 2005, la grande Citroën devait représenter le luxe, le raffinement et la singularité française dans un segment du marché tenu par les allemands. Bien évidemment la C6 n’est pas exempte de défauts et parmi ceux ci on notera des moteurs justes et une gamme mécanique réduite au service minimum (ce qui n’aide pas à séduire le plus grand nombre !), des tarifs élevés (au moins pour une française et une clientèle hexagonale conditionnée pour la germanitude automobile et la chasse au bonus écolo et donc aux petites autos – NDLA : ce sera un de mes coups de gueule quand nous allons aborder les chiffres d’immatriculation de novembre-).
Reste une tenue de route royale, un très haut niveau de confort, de la place à l’arrière, un assez bon niveau d’équipement même si on regrette que face à la concurrence, Citroën n’ait pas fait le choix d’une dotation plus actuelle, plus hype et surtout nécessaire sur le marché pour plaire à une clientèle toujours avide du Plus technologique… dont on ne sert plus ou presque au bout de 6 mois !
Une voiture qui aura fait le bonheur des préfets, des ministres, des notables en région et qui officiait même encore ce matin pour transporter le chef de l’état lors du sommet franco-italien qui se tenait à Lyon. Une Citroën qui marque aussi la fin d’une lignée née avec la DS (la vraie), poursuivie avec les CX et XM puisque la prochaine grande Citroën, si elle vient sur notre marché, ne naitra pas en France mais en Chine qui devrait être son territoire d’origine.
Une grande Citroën qui est aussi arrivée au mauvais moment puisque deux années à peine séparent son lancement du début de la crise et la mise en orbite du marché des petits diesels. Pas de quoi aider la C6 à prendre ses marques même si la voiture fut bien accueillie par les médias et les citroënistes qui, sur ce coup, ont joué les saabistes : “On aime, on adore ! mais on achètera quand elle aura 10 ans en occasion ou plus en collection !” Pas de quoi aider le constructeur à aller de l’avant et à faire évoluer la voiturer pourtant bien née. Ainsi la C6, c’est en France entre 2008 et 2011, des faibles volumes commerciaux :
2008 : 1.289 ex
2009 : 844 ex
2010 : 763 ex
2011 : 619 ex
2012 devrait se situer entre 500 et 600 exemplaires (à confirmer fin janvier 2013 avec la parution des chiffres officiels)
C’est donc discrètement, comme sa vie sur le marché automobile, que la C6 disparait ce mois de décembre pour laisser la place à… rien car il manque un petit quelques chose à la C5 ou à la DS5 et la terne 508 d’aidera à rien du tout chez PSA tant on a l’impression qu’elle est peut présente sur le marché et qu’elle est loin de faire aussi bien que les 407 ou 406. Triste période chez PSA mais pas seulement puisque c’est toute l’industrie automobile qui s’enfonce dans le marasme du bas de gamme, du petit, du sans passion mais aussi sans marge et je suis de ceux qui ont tout de même quelques craintes pour l’avenir des trois marques françaises car ce n’est pas en vendant de la C1, de la Twingo ou de la 208 ou en nous présentant un moteur 1600 Turbo comme du haut de gamme qu’on se forge une image solide, séduisante, qu’on gagne de l’argent et qu’on peut se permettre d’aller jouer dans la cour des allemands ou des japonais.
Avec la fin de la C6, après celle de la Vel Satis il y a quelques années, c’est un peu la fin d’une approche automobile différente qui avance et qui se matérialise par les effets économiques et sociaux dont nous discutons tous au quotidien.
Bye Bye C6, on la retrouvera avec plaisir en collection car si l’on considère les volumes produits (+/- 20.000 exemplaires), elle sera très vite un vrai collector comme le sont les DS, les SM ou quelques versions des CX.
Crédit photos : Citroën.