Citroën C4 Puretech 130 : l’hybride sans électricité

C’est à l’été dernier que Citroën a levé le voile sur une voiture qui compte dans sa gamme, la troisième génération de sa berline compacte C4. Si la deuxième C4 était une évolution sage de son aînée, Citroën a choisi de renverser la table. C’est en effet une toute nouvelle idée de ce que doit être une voiture de ce segment que j’ai essayée.

Difficile de ne pas commencer cette revue par ce qui a pas mal fait parler à sa présentation et qui ne s’est pas atténué lors des premières rencontres : le dessin. Bien souvent, on aime bien attendre de “voir en vrai”, hors photos de presse ou même salons (RIP), pour figer son avis sur les courbes d’un nouveau modèle. Cette fois, le choc initial n’est pas atténué par l’environnement : Citroën change de style… mais pas en bien malheureusement. La philosophie actuelle du dessin de la marque était pourtant très cohérente : des lignes originales mais douces, sympathiques et ludiques.

Désormais, et la toute nouvelle C5X le confirme, c’est gros avant, gros arrière et carrosserie surélevée. Il semble que la marque ait souhaité contenter tout le monde en offrant une berline, oui mais un SUV. Je crains à mon grand regret qu’elle ne chagrine tout le monde. Les amateurs de berline (ceux qui restent) vont la trouver trop haute et massive et les amateurs de SUV vont lui préférer un vrai SUV. Je passe sur les énormes pièces noires de l’arrière rebondi dont la cohérence a dû se perdre dans les limbes. C’est dit, je n’aime pas.

Mais le dessin ne fait pas la voiture, surtout une voiture avant tout utilitaire et non passion. On me répondra également que le premier Peugeot 3008 n’avait pas non plus un physique facile et qu’il a connu un grand succès. Alors passons à la suite, grimpons dans l’habitacle, la bonne place, celle où l’on ne voit pas la carrosserie.

Moderne et sans ostentation, l’intérieur de la C4 est plutôt accueillant. Dans notre version Shine (presque la plus élevée de la gamme), la première impression est assez flatteuse. La planche de bord est dominée par un grand écran central. On y retrouve le logiciel PSA Stellantis, à la navigation intuitive et dont la réactivité tactile ne souffre aucun reproche. Le traitement de surface limite les traces de doigt et certaines commandes se retrouvent au volant. On pourra être surpris par l’écran du conducteur, tout petit rikiki.

La Citroën C4 sous le soleil vosgien

Mais l’afficheur tête haute suffit largement lors de la conduite et on oublie rapidement cette surprise initiale. La console centrale se pare d’un plastique laqué. C’est très élégant… mais ça marque très vite. Ma voiture avait 500km au compteur et déjà 500 traces de doigts. Dommage. Les plastiques de la partie supérieure sont joliment travaillés et agréables à l’œil. C’est moins le cas plus bas avec une qualité en baisse et des plastiques durs un peu plus cheap.

Berline compacte, la C4 n’a pas pour vocation à transporter une famille nombreuse. Sa banquette arrière pourra toutefois permettre à deux adulte de voyager confortablement avec un espace suffisant. Les sièges sont agréablement fermes. La position de conduite est un peu difficile à trouver pour un grand gabarit comme le mien (plus de 1m80). Le coffre est doté d’un double fond, bien pratique.

C’est le très connu PureTech 130 couplé à la boîte EAT8 qui équipe notre version d’essai. Le 3 cylindres se comporte dans la C4 comme dans les autres modèles. Un peu bruyant dans les tours, surtout à froid, mais doté d’un couple appréciable pour la conduite de tout les jours. Je le connais bien, il équipe ma voiture personnelle. La EAT8 est d’une grande douceur et participe a l’ambiance générale une fois dans l’habitacle : on s’y sent bien.

Citroën a construit une nouvelle fois un modèle d’équilibre entre la rigueur des suspensions et un confort de très haut niveau. La voiture tient parfaitement sa trajectoire même lorsqu’on la brusque. La direction est douce et précise, on peut hausser le rythme en toute confiance, quand bien même ce n’est pas du tout la philosophie de la voiture. Seul bémol, le mode ECO (il existe également un mode NORMAL et un mode SPORT) est vraiment trop restrictif. En empêchant trop souvent le rétrogradage, on perd le bénéfice du turbo et du couple qu’il apporte lors des reprises. Frustrant mais probablement très efficace pour réduire la consommation.

Côté équipements, il ne manque pas grand chose avec une débauche de technologie, le domaine dans lequel les constructeurs veulent avancer. La C4 est équipée d’Apple Car Play et Android Auto avec recharge par induction (en option). Une grande tablette, support pour votre propre tablette se déploie au dessus de la boîte à gant pour le passager. On a un petit effet “wahou” mais à la réflexion, cela limite la taille de la toujours pratique boîte à gants.

La conduite autonome est également de la partie avec un régulateur gérant les distances de sécurité, capable de freiner pour vous. A noter que le freinage en question peut être un peu brusque, le logiciel n’étant pas encore capable apparement de comprendre qu’une voiture devant vous est en pleine phase d’accélération. Sur les trajets autoroutiers, le système s’est montré très efficace dans des conditions normales, beaucoup moins dans un trafic dense.

Alors, pour conclure, que penser de cette C4 de troisième génération ? La voiture n’a pas de défaut majeur et offrira tout ce que la plupart des acheteurs potentiels recherchent : du confort, de la sécurité, des équipements nombreux, des options raisonnables (sauf cette habitude un peu pénible prise par tout le monde de facturer la couleur), une consommation tout aussi raisonnable et la possibilité d’acheter (bientôt) une version tout électrique. C’est à moins de 30.000€, options incluses, que s’affiche notre modèle haut de gamme. Le cahier des charges de la grande majorité des acheteurs du segment B est donc rempli.

Crédit photos : Pierre CLEMENCE

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