Essai Audi A8 50 TDI quattro : c’est qui le patron ?

Loin de moi l’idée, avec un tel titre, de relancer le débat sur la lutte des classes. Oui, l’A8 et encore plus la nouvelle, c’est clairement une auto de patron. Mais avec son certificat niveau 3 de conduite autonome, on se demande malgré tout, prolos comme aristos, qui tient vraiment le volant ! Moi, en tous cas, j’ai essayé…

Deux jours avant la récupération de l’auto, petit message du service presse d’Audi : « la nouvelle A8 étant complexe, prévoyez un peu de temps pour les explications quant au contenu technologique de l’auto ». Car il faut dire, et ceci sans passer de pommade, que le service du parc presse de VAG est tout simplement le meilleur, et de (très) loin, du marché automobile, toutes marques confondues. Notez que j’ai bien suivi le message en arrivant à 17h20 pour une fermeture du parc à 17h30 (et en ayant auparavant demandé à Renault de conserver le Scenic TCe 1.3 160 EDC quelques jours de plus, n’étant pas en mesure de le rendre dans le temps imparti – merci à eux !). Bref : à la bourre comme jamais, le blogessayeur et scribouillard de base!

Chez certains concurrents du groupe allemand, une vague standardiste vous file des clés et ensuite, à vous de trouver l’engin sur le parking, ce qui est une moindre tâche par rapport à la compréhension de toutes les subtilités électroniques des autos modernes. Et encore, on ne vous parle pas, par charité, du service presse d’une des plus grandes marques mondiales (d’origine japonaise), qui se fait une vraie spécialité de vous réserver des autos qui ne sont finalement pas disponibles quand vous vous pointez sur place (et, juste avant Euro Disney, ça a bien plombé la journée en embouteillages) mais personne ne vous a prévenu, vu qu’ils ne répondent pas aux mails non plus. Pourquoi se faire chier ?

Eh bien, se faire ch…, au parc presse VAG, c’est carrément leur truc. Le duo des Philippe’s assistés de Thomas se font une mission de ne pas vous laisser partir au volant d’une nouvelle auto sans en avoir compris toutes les subtilités. Absolument toutes.

Et il y en a, des subtilités !

C’est ainsi qu’après un certain temps, je comprends que ma nouvelle Audi A8 d’essai est capable de s’arrêter toute seule si elle voit des piétons la nuit, et ça va encore plus loin : ses feux hyper sophistiqués (LEDs, Matrix, laser…) peuvent dessiner un passage piéton devant l’auto. De même, imaginons que vous soyez stationné devant l’hippodrome de Longchamp ou dans le bois de Vincennes, où des hordes de cyclistes septuagénaires mais déguisés comme des maillots jaunes potentiels passent en vous frôlant, et en gueulant comme si le monde leur appartenait… Bref, vous voulez ouvrir votre portière : l’A8 détecte le Poulidor avec une hanche artificielle et un cancer de la prostate et va donc refuser d’elle-même d’ouvrir la porte ; Ce qui est fort dommage, car avec un tel potentiel, vous étiez prêt à faire signer un certificat d’adoption ! Bref, cette nouvelle A8 vous veut du bien…

3 sur 5

Que l’on ne se méprenne pas : trois sur cinq, ce n’est pas une note moyenne mais au contraire signe d’excellence. Car l’A8 est la première auto de série à atteindre le niveau 3 de conduite autonome (qui en compte 5, quand nous serons tous rendus dans ce paradis où le plaisir de conduite aura totalement disparu et où le « conducteur » pourra s’installer à l’arrière et regarder un film en sirotant un mojito : putain, qu’est-ce que j’ai hâte – ou pas !), bref, cette A8 nous livre un aperçu de ce qui nous attend.

En attendant, donc, et c’est le mot, l’A8 est très… A8. Je veux dire par là que les proportions générales et la face avant ont peu changé. C’est plus le cas à l’arrière, avec un bandeau lumineux qui épatera les badauds au démarrage, et c’est encore plus le cas à l’intérieur, où les boutons ont quasiment disparu pour laisser place à trois écrans tactile : le premier, c’est le fameux Virtual Cockpit, en face du conducteur. Les deux autres sont sur la console centrale, et c’en est fini du MMI. Tout est tactile, même les commandes qui permettent de sélectionner le niveau d’ouverture des aérateurs, pour la clim’ (et les  bouches d’aération s’escamotent dans la planche de bord lorsqu’elles ne sont pas utilisées : classe !).

Par contre, il va falloir se faire aux nouvelles appellations : suivant une (mauvaise) mode lancée par ses concurrents allemands, Audi a décidé de déconnecter la dénomination de l’auto avec son niveau de moteur. En même temps, si ça permet de briller sur le parking des boîtes du CAC40, l’objectif est donc atteint. Du coup, la 50 TDI n’est pas un V8 5.0, mais le bon vieux bloc 3.0 TDI. Idem pour la 55 TFSI, qui est le V6 3.0 essence assisté d’un turbo… Comprenne qui pourra.

En attendant, l’A8 est bardée de capteurs : à l’avant, on trouve un scanner laser, un radar longue portée et une des caméras pour la vision à 360°, ainsi qu’un radar frontal dans le haut du pare-brise ; à l’arrière, une autre caméra pour la vision 360° et un radar moyenne portée, tandis que les côtés de l’auto sont équipés de 4 capteurs à ultrasons. Avec ça, va vraiment falloir être nul pour rayer une aile lors des manœuvres, d’autant que, une fois n’est pas coutume sur ce genre de limousine, le gabarit est assez facile à entrer dans l’œil.

La caméra 3D est vraiment utile lors des manoeuvres

On roule sans trop stresser, sans se rendre vraiment compte qu’on est en fait au volant d’un paquebot de 5,17 mètres de long et 1,945 m de large. D’ailleurs, la caméra 3D aide aux manœuvres de parking, et elle m’a vraiment été utile pour descendre l’engin dans mon quatrième sous-sol, dans des rampes aux rebords saillants et menaçants pour les jantes de 20 pouces.

5,17 m ? Oui, mais grâce à l’utilisation massive (à 58 %) d’aluminium, voire de magnésium (sur les renforts de suspension avant) ou de plastique renforcé de carbone (tablier arrière), le poids reste maintenu sous les deux tonnes, ce qui n’est pas si mal. Bon, ça fait quand même 1945 kilos mais la magie, c’est qu’on ne les sent pas vraiment.

En tous cas, tous ces capteurs travaillent pour « lire la route » en permanence, de jour comme de nuit. Et cela va avec un niveau de complexité rarement atteint : ainsi, en cas de collision latérale, les suspensions actives relèvent les flancs de l’auto de 8 cm, afin de mieux disperser l’onde de choc dans les longerons du châssis. Merci qui ?

Cette même suspension abaisse la caisse de 20 mm au-dessus de 120 km/h, pour favoriser la stabilité et l’efficience énergétique.

De fait, l’A8 peut quasiment rouler toute seule. Mais elle est en avance sur la législation, qui n’autorise pas encore ce genre de fantaisie.

Une vraie, une bonne limo…

Évidemment, le comportement routier est de première classe : les suspensions sont pilotées de manière indépendantes. Chaque roue dispose d’un moteur électrique qui ajuste le débattement en fonction de la « lecture » de la route, tandis que les 4 roues directrices procurent en ville une agilité insoupçonnée à cette grande berline.

Curieusement (ça doit être spécifique à ce modèle d’essai), quelques bruits de mobilier se faisaient entendre sur la partie haute du tableau de bord tandis que parfois, la boîte 8 était un rien brutale à basse vitesse. Mais une fois en route, l’A8 reprend son rang de limousine imperturbable : imperturbable au point que l’A8 (comme l’A7 et les nouvelles Mercedes CLS) dispose d’une micro-hybridation reposant sur un système 48 V qui, en vitesse stabilisée (de 55 à 160 km/h), peut prendre le relais du moteur thermique pendant plusieurs dizaines de secondes. Je vous met au défi de savoir quand le truc se met en marche…

Si le niveau de puissance (286 ch pour ce V6 TDI, obtenus à 3750 tr/mn) n’est pas ébouriffant, on appréciera tout de même le couple de 600 Nm délivré dès 1250 tr/mn. De fait, outre la vitesse de pointe qui est de 250 km/h chrono, le 0 à 100 couvert en 5,9 secondes en dit plus sur le standing de l’auto. Pour info, on notera que c’est 24 ch et 20 Nm de plus que la génération précédente. Si on n’est jamais vraiment collé au siège lors des grosses accélérations, dans la vraie vie, on survole quand même le trafic avec une belle aisance.

Sur la route, le silence et l’allonge aident à sentir cette forme de force tranquille, qui dévore les kilomètres sans qu’on s’en rende compte. Sur autoroute allemande (il y en a une près de chez moi), on découvre qu’on cruise à 2200 tr/mn en 8ème… ce qui fait un petit 180 km/h compteur, et franchement, l’A8 est parfaitement dans son élément. Mais la France étant devenu un pays régressif, on se contentera de tourner à 1500 tr/mn en 8èmeaux 130 km/h légaux… Et sur départementale, en mode tranquille, on se rend compte que la boîte, naturellement typée éco, fait reprendre le V6 à peine au-dessus de 1000 tr/mn. Au besoin, le mode sport est plus véloce… et dans tous les cas, le silence de fonctionnement est assez sidérant.

Mais entre le mode sport et l’utilisation des sièges massants à l’arrière, pour se reposer entre deux programmes télé sur les écrans, les passagers arrière disposant de leur propre tablette pour gérer la clim’, les massages, la télé.., De quoi faire passer la pilule, non pas de la consommation, qui s’est établie à un raisonnable 8,7 l/100 lors de mon essai, mais du prix de base, qui commence à 92 600 €. Hors option, évidemment. Allez, on va se refaire un petit massage…

Photos : Gabriel Lecouvreur

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