Alors que Cupra vient tout juste de s’émanciper de Seat pour devenir une marque à part entière, voici que l’Ateca lance l’offensive des SUV sportifs d’entrée de gamme. Sans plus tarder, voici notre avis sur le premier modèle officiel de la marque.
Donc, qu’est-ce qui change avec cette nouvelle itération de l’Ateca ? Alors que ce SUV, maintenant bien implanté sur nos routes, n’est pas un tout nouveau modèle, les particularités seront surtout identifiables par un œil avisé. Le nouveau logo, façon Transformers comme diraient des enfants, n’est pas vraiment bien intégré, contrairement au futur Formentor. En revanche le logo CUPRA sur la malle pose les bases. Justement, c’est surtout à l’arrière qu’il pourra nettement se démarquer, notamment avec ses quatre (vraies) sorties d’échappement qui donnent le ton. On remarquera également un imposant diffuseur ou le becquet. Puis, comme on dit, le rouge ça va vite… Alors, faites-vous plaisir sur la couleur !
Quant à l’habitacle, en grimpant à bord, on sera forcément déçu. Alors oui, les sièges en Alcantara sont fantastiques et le volant très joli et agréable en main. Mais malheureusement tout ce plastique dur un peu partout, ça fait forcément tâche, tout comme l’écran tactile dépassé et pas vraiment réactif. Dommage quand on sait que le nouveau Tarraco opte pour un écran bien mieux intégré. Heureusement, le digital cockpit fait son apparition là aussi et est plutôt sympa. Sinon dans l’ensemble le côté sportif n’est pas assez démonstratif, on aimerait quelqu’un chose d’un peu plus travaillé et coloré peut-être. À l’inverse, cet Ateca que j’ai déjà pu apprécier à plusieurs reprises, ici ou ici, est toujours aussi accueillant et spacieux.
Mais ce que je retiens rapidement de cette version méchante, c’est qu’après avoir offert la possibilité de se défouler, il propose tous les arguments d’un Ateca « normal » pour convaincre votre moitié. Sans être le meilleur dans ce domaine, il est confortable (quelques bruits de roulement à corriger, tout comme des réglages de suspensions typées plus « confort »), habitable avec 4 places et demie et un coffre raisonnable de 485 l ; mais il a aussi l’avantage de passer partout grâce à sa garde au sol surélevée, par rapport à une Golf R par exemple, et ses 4 roues motrices polyvalentes.
Et si j’évoquais juste au-dessus la Golf R c’est que cet Ateca bodybuildé a, par la magie du groupe, pu piocher dans la base d’organes de Volkswagen pour en reprendre le même bloc 2.0 TSI. En développant ici 300 ch, on bénéficie d’un impressionnant 0 à 100 km/h abattu en seulement 5,2 secondes. La boîte DSG7, elle aussi bien connue, fait très bon ménage. Oubliez quand même le mode manuel avec les mini palettes, qui soyons honnête, n’est pas assez manuel, avec des rapports passés en avance ou une interdiction de rétrograder. Par chance, les réglages sont suffisamment bons pour placer automatiquement le bon rapport sans perte de puissance ou à-coup inutile. De même, avec quelques envolées lyriques bien agréables pour nos oreilles, on apprécie sa tenue de route exemplaire et la quasi absence de roulis, pour des balades très toniques.
Ça tangue, ça bouge, ça tape, ça vit quoi. Mais bordel, qu’est-ce que ça tient le pavé ! Je ne m’attendais pas à prendre autant de plaisir au volant de cette voiture. J’ai dû faire quelques kilomètres en apnée, en parcourant une route très sinueuse comme je rêverais d’en trouver plus souvent, tellement c’était intense avec le mode Cupra enclenché. Car oui, grâce à une petite molette sur la console centrale, plusieurs mode de conduite s’offre à vous. Le mode confort, qui est celui par défaut, laisse entrevoir une tout autre personnalité. En somme, un Ateca de base avec quelques canassons prêts à être réveillés en cas de kick down. Puis, une fois activé ce fameux réglage plutôt conçu pour le circuit, on obtient une bête de piste redoutable d’efficacité pour sa catégorie. Les freins Brembo (2100 €) permettent vraiment d’attaquer comme il se doit et l’auto est ventousée au sol. Vraiment, elle demande beaucoup d’entrain pour être mise en défaut.
Enfin, j’ai été agréablement surpris par la consommation raisonnable. Avec le pied droit léger, en stabilisant notre vitesse sur du secondaire il arrive facilement aux 7l/100 pour une autonomie d’environ 650 km. En mode arsouille, forcément ce n’est plus la même chose en frôlant aisément les 14 l/100. Surpris, vous le serez certainement en vous rendant sur le configurateur. Le ticket d’entrée est à 42 500 € mais il faudra obligatoirement passer par la case option afin d’obtenir quelque chose d’un peu plus acidulé. Ainsi, après une peinture à 650 €, un toit ouvrant à 1110 € ou de jolis sièges baquets on grimpera facilement à 50 240 € hors malus de 3290 €.
C’est la règle, il faut toujours finir par une conclusion. Mais vous l’avez probablement suffisamment compris tout au long de l’article, la polyvalence est le maître-mot de ce SUV survitaminé. Agréable, féroce et baroudeur, ce Cupra Ateca est là pour satisfaire une complète panoplie de possibilités automobiles.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)