Seat a frappé très fort lors du dernier Mondial de l’Automobile pour faire découvrir son nouveau SUV dénommé Ateca. Le constructeur a bâti de toutes pièces une superstructure entièrement dédiée à l’extérieur des halls et prévu un second stand de démonstration de réalité virtuelle dans le but d’attirer un maximum de monde. Résultat : un record de commande est rapidement enregistré, de quoi présager un succès à ce nouveau venu.
Un habitacle sans folie
Autant vous le dire maintenant, j’ai plutôt bien apprécié ces quelques jours en compagnie de cet Ateca. Alors pour tenter de vous faire oublier son principal point noir au bout de quelques paragraphes, je commence tout de suite par l’habitacle. En effet, ce n’est pas ce qui vous marquera le plus avec ce modèle, il prend une sévère claque face à un 3008. Alors oui tout est une affaire de goût, mais il est certain qu’ils auraient pu faire mieux et surtout amener légèrement plus de fun à bord.
En fait, on ressent selon un moi un peu trop la patte germanique venue du groupe VW : on manque d’un petit peu de magie. L’intérieur paraît fade malgré de jolis sièges colorés mais ne souffre d’aucun problème de finition, les matériaux ne sont pas géniaux mais sans pour autant être désagréables au toucher.
Quelques points positifs sont néanmoins à remonter. La position de conduite tout d’abord est très bonne, on bénéficie d’un volant d’une taille idéale et agréable en main. Tout comme le levier de vitesses qui est très sympa et précis. Enfin, nous sommes bien maintenus dans les sièges sans se sentir engoncés. Et une fois bien installé, rien de mieux que de pouvoir écouter sa musique dans les meilleures conditions. Le système maison Seat Sound System à 9 haut-parleurs n’est pas du haut de gamme mais s’avère vraiment efficace.
L’habitabilité est également très bonne à l’avant ET à l’arrière, vos passagers du second rang ne seront pas lésés. L’espace aux jambes et à la tête est parfait pour une famille. Mais comme souvent on parle plutôt d’une famille de 4 personnes, la 5ème place n’est pas horrible mais se voit entravée par le tunnel de transmission (contrairement au concurrent français). Et je vous recommande d’opter pour le toit ouvrant panoramique afin d’apporter un vent de fraicheur à l’intérieur qui sera littéralement baigné de lumière. Le volume du coffre est dans la moyenne haute de la catégorie, avec une capacité de 510 l.
L’instrumentalisation digitale n’est pas des plus jolies et modernes mais elle fait bien le job, grâce à un écran tactile ne souffrant d’aucune lenteur et offrant toutes les fonctionnalités nécessaires. En plus, je suis rarement un adepte de l’essai des GPS ou de la commande vocale intégrés aux voitures. Ces derniers sont souvent bien trop dépassés et absolument pas intuitifs. L’Ateca, quant à lui, nous propose un GPS très visuel et réactif, sans surcouche inutile ou ralentissement. Tout comme la commande vocale qui est parfaitement fonctionnelle et vive.
Un discret joli coup de crayon
On passe maintenant à l’aspect extérieur, et c’est nettement mieux. Cet Ateca ne fait pas dans l’ostentatoire, mais ça fonctionne. Il est sans fioriture et semble vraiment destiné à tous ceux qui voudraient une jolie voiture sans pour autant qu’on les remarque à chaque coin de rue. Je vous dis ça, mais pourtant il attire tout de même beaucoup l’œil, notamment à la tombée de la nuit grâce à sa belle signature lumineuse.
Le style est très sympa et bien dans l’air du temps, avec ses formes anguleuses ou son regard puissant. Seul l’arrière manque selon moi de caractère et de dynamisme, vous ne trouvez pas ?
Au premier regard j’avais du mal avec les jantes, la déception peut-être de pas l’avoir en 19″. Mais à force de tourner autour, elles continuent finalement à promouvoir cette classe naturelle dont fait preuve mon exemplaire. Tout en apportant presque une touche de sportivité. Et même si malheureusement le Blanc Nevada le rend un peu trop passe-partout…
Pour vous démarquer, Seat propose plusieurs coloris sympathiques dont notamment l’Orange Samoa qui lui sied à merveille. Quant au Pack Design (1 350 €) il vous permettra de faire preuve d’originalité en apportant quelques touches de couleurs sur diverses parties de la voiture, même les jantes 19’’ sont concernées (1 390 €).
Surprise du chef : la conduite
Pour cet essai j’ai donc hérité du bloc diesel de 150 ch couplé à la boite manuelle à 6 rapports, et la transmission intégrale 4Drive. Son tarif débute à 32 680 €, en finition Style, c’est donc environ 4000 € de plus que le prix moyen des commandes estimé par Seat. Les EcoTSI 150 (essence) et TDI 115 (diesel), en 4×2, devraient alors être favorisés par la clientèle.
Je suis dès les premiers tours de roue presque bluffé par l’onctuosité de ce moteur, qui offre un très bel agrément de conduite et se prend en main très rapidement. Malheureusement je suis vite calmé par la sonorité du moulin à l’accélération, bien trop présente dans l’habitacle. Rassurez-vous il saura se faire oublier lors d’un long trajet sur autoroute par exemple, surtout que les bruits de roulement ou aéro sont quasi-inexistants.
J’ai pu l’éprouver dans les campagnes du centre de la France. Et il s’est avéré être un très bon compagnon de route à l’aise sur tous types de tracés. Il est évidemment bien aidé par les 340 Nm de couple, présents très tôt (1750 tr/min), mais aussi par sa formidable tenue de route. Et c’est vraiment au sujet de ce dernier point que la surprise s’est révélée.
En premier lieu sa direction est très précise : il va où l’on souhaite l’emmener sans communiquer de sensation de flou comme c’est parfois le cas. Qui plus est on peut presque dire qu’il vire à plat, cela devient de plus en plus bluffant sur des voitures haut perchées. Le sentiment de sécurité et contrôle que cela offre vous pousse à passer plus fort dans certaines courbes, et à ainsi apprécier n’importe quelques petites routes amusantes qui s’offrent à vous. Le tout simplement, dans votre voiture du quotidien…
Malheureusement ses suspensions apparaissent assez raides lorsque l’asphalte perd en qualité. On se dit à ce moment-là qu’une option avec suspensions pilotées, qui fait souvent des miracles, ne serait pas de trop pour ce SUV typé confort. Inversement, les quatre roues motrices font réellement bien leur travail sur route humide notamment, il conserve la trajectoire que l’on souhaite même si l’on y va un peu fort. Il s’avère par conséquent très sécurisant et redoutable d’efficacité.
Si vous aimez hausser le rythme, il manquera un peu de punch à ce TDI 150 pour suggérer une conduite sportive notamment sur un parcours quelque peu vallonné mais il semble pourtant en avoir les pleines capacités. Il se montre agile, stable, dynamique et agréable à conduire. Le TDI 190 ch couplé à la DSG7 serait probablement un meilleur allié pour ce type d’allure.
Je n’aurais pas parié sur ses capacités en tout terrain, pensant que les ingénieurs n’auraient pas misé là-dessus. Eh bien j’ai plutôt été agréablement surpris. Il se comporte admirablement bien et conserve une adhérence correcte sur les chemins accidentés de forêt que j’ai pu emprunter. Le confort reste présent, toujours en sécurité. Malheureusement il n’est pas assez haut (19 cm de garde au sol), il ne sera pas capable de passer de grosses ornières ou entreprendre une pente raide (angle d’attaque à 20°).
Terminons par un petit détail attrayant, la voiture sera une véritable alliée pour vous au quotidien. Elle distille quelques éco-conseils pour vous aider à optimiser vos voyages : tel que penser à fermer le toit ouvrant pour favoriser l’aérodynamisme, passer le rapport recommandé ou encore rétrograder en freinant. En bonus, lorsque vous coupez le contact elle vous rappellera de ne pas oublier votre téléphone, qui pourra être logé sous les commandes de clim où se trouve un chargeur par induction.
D’ailleurs, je n’oublie pas d’évoquer pour votre porte-monnaie la consommation de carburant. Le tarif à la pompe ne cesse d’augmenter, même sur le diesel, il est donc important de pouvoir contrôler cet aspect… Pas de miracle avec notre Seat Ateca même si cela reste très convenable. En fonction des conditions de circulations ou de votre conduite vous devriez pouvoir tourner aux alentours de 6,5 à 7,5 l aux 100 km. J’ai même pu réaliser sur un trajet de 200 km, régulateur bloqué entre 90 et 110 km/h, une dépense en gasoil de 5,8 l/100.
On continue à toucher aux économies avec, pour terminer, les tarifs de la gamme. Notre crossover du jour débute à 21 990 € avec le 1.0 TSI de 115 ch et grimpe jusqu’à 37 960 € avec le 2.0 TDI de 190 ch. A titre de comparaison le Tiguan s’étend de 25 540 € à 49 400 €, le 3008 de 25 900 € à 42 050 €, le Qashqai de 22 450 € à 35 850 € ou encore le Kadjar de 24 400 € à 36 100 €. A dotation équivalente, le Seat Ateca se targue d’être le moins cher dans la majorité des cas. Ici, je bénéficiais de la finition Xcellence et de peu d’options, Pack “Full Drive Assist” à 740 € ou Pack Navigation à 925 €. Pour un bon de commande s’établissant à 37 600 €.
Un bilan positif
Il ne manque qu’un habitacle plus joyeux pour faire de ce Seat Ateca un véritable coup de cœur, mais il s’en approche de très près. Son style bien vu et son agrément de conduite presque irréprochable font de ce SUV une belle surprise qui devrait séduire de nombreux clients avides d’une position de conduite surélevée. Avec un tarif dans l’ensemble plus bas que ses concurrents cela en fait, pour la marque, une très belle arme de reconquête.
Pour vous donner encore un petit peu plus envie de céder à la tentation on termine par une galerie photos :
Je tiens à remercier Seat pour le prêt de cet Ateca.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)