Commençons cet article par une confession : j’ai toujours rêvé d’être un bad boy. Évidemment, un seul but derrière ce vœu pieux : enchaîner meuf sur meuf. Malheureusement, plusieurs obstacles se sont mis en travers de cet idéal -parmi lesquels un corps de lâche et une pilosité faciale pour le moins décevante. Un soir, alors que ma bad-boyitude battait tous les records, je tombe sur cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=e1eYjkIOanM
Bon sang mais c’est bien sûr ! Quitte à ne pas incarner le bad boy que je rêve d’être, autant avoir une vraie caisse de bonhomme : une Fiat 500S. Et puis c’est vrai qu’elle pète dans cette livrée vert mat et ses jolies jantes. C’est décidé : à mon tour d’être un bad boy !
Bon, le hasard des parcs presse fera que ma machomobile ne sera pas comme dans la pub, mais plutôt rouge avec des petites jantes. Ne faisons pas la fine bouche : elle claque quand même un peu, ma 500S. Par rapport à la 500 restylée « normale » qu’avait essayé Ugo (dans un très mignon bleu layette), la 500S propose une carrosserie un poil plus agressive, se donnant quelques faux airs d’Abarth. Notons des pare-chocs plus enveloppants, de belles jupes latérales, des couleurs & des jantes inédites. Le chrome, lui, disparaît au profit d’un gris satiné un peu partout sur la carrosserie. Au final, rien de révolutionnaire…mais ça donne quand même à la citadine un p’tit air plus ramassé et plus sportif pas dégueu.
A l’intérieur, rien de dramatique non plus. Le bandeau couleur carrosserie passe lui aussi au gris satiné, le volant se dote d’un méplat en bas et d’un indicateur de centrage en haut, la sellerie est spécifique et s’accorde avec la garniture des contre-porte (ici, un simili blanc bien salissant comme il faut). Pour le reste ? Pas grand chose à redire. La finition est toujours moyenne (les plastiques brillent, mon cœur a failli lâcher), le compteur numérique est toujours aussi sympa, l’habitabilité toujours aussi bonne étant donné les 3,55 m de la bestiole : il y a de la place pour deux adultes normalement constitués à l’arrière et le coffre est loin d’être ridicule avec 185 litres. Pour le coup, l’Opel Adam est reléguée bien loin derrière. Du coup, l’évolution la plus marquante de cet intérieur est la présence en série de ce bel écran de 7 pouces, en lieu et place du ridicule système de base de 5 pouces (plus petit que mon téléphone, donc). Un écran assez bien foutu, aux menus clairs et à la réactivité sans faille. La navigation ne pose aucun souci, que ce soit en rapidité de calcul qu’en clarté d’indications. Pondérons cependant ce concert de louanges par une reconnaissance vocale à peu près aussi performante que ma grand-mère sans sonotone, et par une hi-fi très basique -à noter qu’une surmonte Beats est proposée en option.
Mais parlons des vraies choses de bonhomme. Qu’est-ce qu’on trouve sous le capot ? Un ronronnant V12 ? Un colérique V8 ? Un confortable V6 ? Rien de tout ça, vous vous doutez bien. Mais n’espérez pas non plus y trouver quatre cylindres…ni trois. Seulement deux ! Damn, voilà qui met votre ego à l’épreuve. Rien d’excitant à première vue, puisque la 500S reprend exactement les mêmes motorisations que le reste de la gamme : l’antique 4 pattes Fire de 69 ch, un diesel de 95 ch et donc les deux TwinAir de 85 et 105 ch. Mon exemplaire était doté de la version 85, et que dire d’autre sinon que j’ai adoré ? Certes, ce n’est pas la surprise du siècle, puisque je l’avais déjà eu avec la Panda Cross. Mais quand même ! Quel peps ! Ce qu’il faut retenir de ce moteur, c’est qu’il veut tout le temps jouer dans les tours. De toute façon vous avez intérêt à vous faire à ce caractère puisque vous n’aurez rien, rien, strictement rien sous 2000 tr/min. Du coup on utilise le joli levier toutes les 15 secondes, qui a la bonne idée d’être bien placé et bien guidé. En parlant de boîte, les trois premiers rapports sont suffisamment courts pour assurer un bon dynamisme en ville…et la 5° a la mauvaise idée de faire tourner le moteur à pile 2000 tr/min lorsqu’on roule à 90 km/h, occasionnant de vilaines vibrations au niveau du siège et du volant.
En ville donc, ma 500S est un p’tit bonbon, à l’aise, réactive et pétillante. Mon seul reproche irait au Stop&Start, qui semble avoir ses sautes d’humeur : de temps en temps, il ne voudra pas redémarrer le moteur, sans plus d’explications… Là où elle m’aura surpris, c’est sur autoroute. On pourrait penser qu’une mini-citadine avec un bicylindres n’arriverait jamais à dépasser les 100 km/h…ce qui est totalement faux, puisqu’elle les dépasse 11 secondes pile après avoir démarré et peut toper les 173 km/h. Une fois à vitesse stabilisée, le moteur se tait complètement, les bruits aéro sont bien gérés et la tenue de route est sans reproche. Si Fiat avait fait quelques efforts sur les sièges, trop fermes et manquant de maintien, on aurait tenu une vraie autoroutière ! Et la conso suit : malgré une semaine passée à faire joujou avec le moteur, il n’aura consommé que 5.8 l/100 km, de quoi assurer 600 km d’autonomie. Franchement pas mal. Attention cependant à la conduite de nuit avec des phares particulièrement inefficaces, à la limite du dangereux…
Côté tarifs, la 500S débute à 15 390 € avec le 1.2 essence de 69 ch et propose d’office la climatisation manuelle, le radar de recul, le combiné numérique et l’écran central 7 pouces. Il faudra compter 16 990 € pour mon TwinAir 85. A noter qu’une 500S “Plus” est également disponible, embarquant clim auto, sellerie cuir et jantes 16 pouces (au lieu des 15 d’origine) contre un rab de 1 500 €. 17 000 € pour une petite citadine, certes très mignonne et attachante, ça commence à faire… Mais c’est finalement dans la moyenne des p’tites branchées. Car mignonne et attachante, ma 500S l’est. De donzelle charmée, il n’y en eut point, mais ce n’est que secondaire. Parce que moi je me suis bien amusé au volant de ma Fiat, et je me demande si ce n’est pas le plus important.
Crédits photos : Jean-Baptiste Passieux.
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