Après 9 ans de carrière la célèbre Yaris 3ème du nom laisse sa place à une toute nouvelle génération. Nouveau style, nouveau cockpit, nouveau moteur, nouveau système hybride : va-t-elle conquérir de nouveaux clients ? On vous aide à sauter le pas avec notre prise en main du côté de Bruxelles.
Une jolie bouille
Pour cette 4ème génération, le style évolue nettement pour proposer une allure plus sportive, jeune, moderne, enfin vous voyez où je veux en venir… La précédente était très sérieuse, trop consensuelle, alors que celle-ci joue la carte de l’originalité, sans tomber dans le caricatural. S’il est vrai que l’arrière est un peu fade, malgré le joli bandeau noir entre les deux feux, la face avant impressionne. Les designers lui ont surtout greffé une bouche béante et quelques rondeurs en plus. Avec notre belle couleur de lancement et sa jolie signature lumineuse, on se permet maintenant de rouler dans une jolie voiture.
Bien accueilli à bord
Si à l’intérieur notre Yaris joue un peu à l’écart de ses concurrentes principales en France, Peugeot 208 et Renault Clio, le sentiment d’espace lui fait gagner quelques points précieux. Quatre adultes pourront s’installer à bord avec un espace aux jambes et à la tête convenable.
L’environnement est malheureusement un peu austère avec une ambiance sombre et très plastique. Pourtant, on s’y sent bien dedans grâce à une ergonomie bien pensée : la jante du volant est agréable en main, le levier de vitesse est bien conçu, les commandes de clim sont physiques (alléluia !). Tout tombe sous la main facilement. Enfin, si le combiné d’instrumentation tout numérique est plutôt original et sympa, l’écran tactile quant à lui se veut trop peu réactif pour une auto de 2020. Dommage !
Avec des dimensions bien réduites (3m94 de long) et un habitacle spacieux, le coffre en prend forcément pour son grade. Les 284 litres seront suffisants pour les courses du quotidien, certes, mais le chargement sera plus compliqué pour des valises. À titre de comparaison la 208 offre 309 L et la Clio 366 L (!).
Punch et souplesse
Avec un moteur 3 cylindres inédit de 91 ch et le système hybride de nouvelle génération, la fiche technique livre une puissance cumulée de 116 ch. Grâce à un poids très limité, à peine plus d’une tonne à vide, la citadine s’avère amusante. Le 0 à 100 n’est pas sensationnel (9,7 s) mais, le plus important, les reprises sont très bonnes et instantanées ; avec un petit punch non négligeable qui colle bien à sa vocation urbaine.
Sans grande surprise, la nouvelle Yaris est donc une bonne voiture de tous les jours. Avec ses qualités, mais aussi ses défauts. Plutôt destinée à être le deuxième véhicule d’une famille, elle offre pourtant des arguments sur tous les types de trajets. Elle se laissera guider aisément en agglomération, mais aussi sur autoroute ou sur le réseau secondaire. Je suis d’ailleurs toujours bluffé par le grip des voitures d’aujourd’hui. Que ce soit de la mini-citadine aux gros SUV, en passant par la grande berline, on est maintenant bien accroché à l’asphalte. Cependant, si les suspensions sont bien tarées pour de la ville, les mouvements de caisse souffrent fatalement un peu plus dans des courbes plus rapides. Par contre, le feeling dans la direction est idéal avec une bonne fermeté – tout en étant très légère en manœuvre – et procure un sentiment de sécurité. D’autant plus qu’elle dévoile une excellente capacité de freinage, sans avoir à trop taper dedans comme c’est souvent le cas sur de l’hybride.
L’insonorisation, que ce soit aérodynamique, moteur ou en phase de régénération, demanderait encore un peu de travail. Si cela s’améliore au fil des années, elle reste trop bruyante en accélération, c’est son point noir selon moi. Elle ne sera jamais aussi reposante qu’une voiture électrique. Égale à elle-même, la boîte CVT y joue d’ailleurs pour beaucoup et donne toujours une petite sensation de patinage quand on ne connaît pas trop le système, auquel on s’habitue très vite. Au final, on profite quand même d’une conduite plutôt douce avec l’absence d’à-coup. A la fois en accélération ou en freinage, elle conserve donc une bonne sensation de confort.
En quelques chiffres
En concession dès septembre prochain, la Yaris 2020 prend quelques centaines d’euros sur la facture. Avec un tarif d’entrée à 20 950 €, elle est cependant moins chère qu’une Renault Clio E-Tech (22 600 € – 140 ch) ou une Honda Jazz Hybrid (21 990 € – 109 ch). La version de lancement ici présente, « Premiere », s’élève à plus de 25 000 € avec un équipement très garni (toit ouvrant, démarrage main-libre, caméra de recul, …). À l’inverse, la consommation est en baisse d’un peu plus de 10% avec une valeur officielle à 3,2 l/100. Dans la pratique il faudra plus tabler sur 5 l/100 sans trop faire attention, ou entre 4,5 avec un pied léger et 5,5 avec le pied lourd. De beaux chiffres !
Déjà plus de 5000 commandes
Sans agrément de conduite particulièrement séduisant, cette Yaris a le mérite de proposer une conduite douce, confortable et idéale pour le quotidien, tout en faisant quelques économies à la pompe. Si en plus vous êtes attaché au Made in France, l’assemblage qui se poursuit à Valenciennes, devrait finir de vous convaincre.
Crédit photos : Thomas D. (Fast Auto)