Essai Volkswagen T-Cross TSI 150 : un petit qui en veut

5 ans après son apparition sur le segment des SUV citadins et 1,2 million d’exemplaires écoulés dans le monde plus tard, le Volkswagen T-Cross profite de ce début d’année pour se repoudrer le nez et revenir plus attrayant que jamais avec des mises à jour bienvenues, comprenant l’apparition du 4 cylindres 1.5 L TSI 150 sous son capot afin d’élargir la clientèle visée. Nous sommes allés essayer cette nouvelle version sur les routes de Camargue.

Zoom sur la nouvelle gamme

Lors de son apparition sur le marché en 2019, le T-Cross d’entrée de gamme (1.0 L TSI 95 ch BVM en finition Life) démarrait à 19 820 €. En ce début d’année, le prix d’appel pour la même version est désormais fixé à 25 790 €, soit quasiment 6 000 € ou plus de 30% d’augmentation en seulement 5 ans ! Si le modèle dispose d’un niveau d’équipements plus riche de série (aide au stationnement avant/arrière, panoplie complète d’aides à la conduite dont le Travel Assist ou encore Digital Cockpit) la pillule est tout de même sacrément dure à avaler. Pour ne pas pénaliser le T-Cross millésime 2024 dès son lancement, Volkswagen mise sur son édition spéciale “VW Edition” qui sans rajouter un seul euro en plus, propose une peinture métallisée, la caméra de recul, l’accès Keyless, les vitres arrières surteintées ainsi que des jantes 17 pouces. Toujours pas sûr que vous en ayez pour votre argent.

Toutefois, le T-Cross peut se démarquer du reste de la meute grâce à l’arrivée sous le capot d’une motorisation plus pêchue, le 4 cylindres maison 1.5 L TSI de 150 ch, disponible en finition Style ou R-Line, pour respectivement 33 900 et 34 210 €. Le 1.0 TSI dans sa version 110 ch n’est quant à lui disponible qu’associé à la boîte automatique DSG7 (de même que le 1.5 L TSI 150). Le reste de la gamme se décompose comme suit (tarifs valables au 06.03.2024) :

Muni de quelques options (Peinture Bleu Clair 600 €, Sélection du profil de conduite 170 €, jantes 18 Misano 400 €, Système Navigation & Infotainment Discover Pro 740 €), notre modèle affiché à 36 120 € ne disposait même pas de toutes les options. En cochant la totalité de ces dernières (hors extension de garantie), vous pouvez même faire grimper la facture à 38 320 €, hors malus (à 818 € pour notre modèle d’essai).

Le point sur les évolutions

Comme il est légion lors des phases de restylage, la plateforme du T-Cross n’évolue pas, seuls quelques détails esthétiques au niveau des boucliers viennent rajeunir l’ensemble. La prise d’air inférieure ainsi que la calandre sont ainsi modifiées et adoptent un dessin en nid d’abeille. Les feux de jour affichent un nouveau design tandis que les projecteurs IQ Light Matrix LED ainsi qu’un fin bandeau lumineux font leur apparition pour les finitions haut de gamme Style & R-Line.

A l’arrière, la mise à jour principale provient de l’apparition du bandeau lumineux (selon finition) et de la modification des optiques qui arborent des motifs en forme de chevrons. Un peu lourd à mon goût, surtout pour un si petit gabarit. Je préférais le dessin d’avant restylage, plus consensuel et surtout, plus Volkswagen.

On remaquera enfin le nouveau logo R-Line flanqué sur les portières avant de notre modèle d’essai ainsi que des rampes de pavillon anodisées (en plastique noir auparavant). Ces différentes évolution stylistiques allongent le T-Cross de 2,7 cm sans pour autant que rien ne soit gagné au niveau de l’habitabilité. Pour autant, il n’y a pas de quoi pleurer car sur ce plan, le T-Cross fait figure de référence, grâce notamment à une banquette arrière coulissante sur 14 cm en profondeur. La taille du coffre varie ainsi entre 385 et 455 litres, un sacré score pour le segment. Plus fort encore, en rabattant le siège passager avant, vous pouvez obtenir un plancher parfaitement plat jusqu’à la planche de bord, dégageant alors jusqu’à 2m04 de longueur utile. En positionnant la banquette le plus reculé possible vers le hayon, 4 adultes de bon gabarit voyageront sans aucune difficulté à bord du T-Cross, avec un espace aux jambes tout à fait satisfaisant et une garde au toit très confortable, grâce au pavillon quasiment parfaitement horizontal. Seul point noir, l’absence de réglage électrique des sièges pour le conducteur et le passager avant.

A l’intérieur, c’est un retour en arrière pour Volkswagen, ce qui en l’occurence est une très bonne chose puisque l’on retrouve des plastiques moussés non seulement sur l’ensemble de la planche de bord, mais également dans les contreforts des portières ainsi que sur leurs parties supérieures. Un gain net en qualité perçue, atoût phare du constructeur allemand, désormais réhabilité ! Seuls demeurent quelques plastiques durs sur les éléments peu voire non visibles tels qu’au niveau de la base du levier de vitesse ou encore plus bas au niveau des jambes, derrière la boîte à gants.

L’écran d’infodivertissement est repensé, plus grand, et positionné plus en avant que sur la version pré-facelift. Les buses d’aérations sont légèrement redessinées, le volant arbore le dernier logo en date tandis que les commandes de climatisations deviennent tactiles (pas fan, comme constaté lors de l’essai de la Polo). Enfin, le tableau de bord passe au 100% digital avec l’adoption du Digital Cockpit, présent dès le premier niveau de finition. Pas de sellerie cuir au programme, seuls des combinaisons tissu/suédine sont proposées, à l’image ci-dessous de notre finition R-Line à l’essai.

Au volant : tout d’un grand

Avec l’apparition du 4 cylindres 1.5 L TSI 150 ch au sein de la gamme, le Volkswagen T-Cross donne l’impression d’être au volant d’un véhicule du segment supérieur. Les performances sont tout à fait honnêtes avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,4 secondes et une vitesse de pointe de 200 km/h. La planche de bord quasiment verticale renforce l’impression de robustesse du point de vue du conducteur et l’on pense ainsi être au volant d’un véhicule bien plus imposant qu’en réalité (c’est d’ailleurs l’une des clefs du succès des SUV, notamment auprès des familles). Ce sentiment est encore plus présent lorsqu’il s’agit d’emprunter le réseau d’autoroutes. Le T-Cross ne rechigne pas et offre des reprises excellentes entre 110 et 130 km/h tout en proposant une stabilité d’un très bon niveau à cette vitesse. En bonne Volkswagen, le plus petit SUV de la gamme est tout à fait rassurant lorsqu’il s’agit des impressions de conduite.

Nous avons également eu l’occasion d’éprouver le comportement du T-Cross sur le réseau secondaire, en plus particulier à travers les Gorges de l’Hérault. Si les performances du 4 cylindres sont appréciables lors des fortes déclivités, malgré une sonorité très peu flatteuse dans les tours, le châssis n’est pas en reste avec une tenue de caisse acceptable et des mouvements de caisse maitrisés et progressifs lors des prises d’appuis en épingle et/ou virage serré. On notera toutefois un écrasement un peu trop prononcé sur la roue avant extérieure et une remontée de couple trop violente dans la direction alors même que je tente de mesurer la phase de ré-accélération en sortie de courbe. Sur le réseau secondaire quel qu’il soit, alors que les changements de rapports sont plus importants, préférez le mode “Sport” qui sans rester trop haut dans les tours apporte une souplesse supplémentaire à l’usage et évite quelques réactions brutales de la DSG7 pourtant reconnue pour son compromis douceur/efficacité. L’ensemble de l’essai s’est conclu avec une consommation située aux alentours de 6,8 L / 100 km.

D’excellentes prestations, facturées au prix fort

Si le Volkswagen T-Cross nous a ravit sur bien des aspects lors de son essai, en citant notamment sa modularité exemplaire et ses prestations routières de haut vol pour le segment, la firme de Wolsburg semble bien gourmande en faisant osciller le prix de sa version la plus pêchue entre 34 et plus de 38 000 € selon vos choix de configuration. Un pari osé qui tutoie d’ailleurs le prix d’entrée de gamme du nouveau Tiguan (prochainement à l’essai). Nul doute que le mix français devrait se situer sous les 30 000 €, un prix malgré tout relativement élevé lorsque l’on jette un oeil aux tarifs proposés à la sortie du modèle en 2019. Parions sur des remises en concession ou sur l’apparition de nouvelles éditions spéciales au rapport prix/équipements plus avantageux que la gamme “classique”, à l’image du T-Cross VW Edition.

Quelques chiffres

Dimensions Lxlxh : 4135x1760x1573 mm
Poids à vide : 1326 kg à vide
Volume coffre : de 385 à 455 L
Volume réservoir : 40 L
Consommation mixte annoncée (WLTP) :   6.0 L / 100 km (6,8 L constatés)
Rejet CO2 moyen annoncé (WLTP) : de 135 à 138 gCO2 / km selon finition
Moteur : 4 cylindres en ligne turbo 1498 cc
Puissance max combinée : 150 ch à 6000 tr/min
Couple max : 250 Nm entre 1500 et 3500 tr/min
Vitesse max : 200 km/h
0 à 100 km/h : 8,4 s

Crédits Photos : Maurice Cernay