Sans prévenir personne, ou presque, Ferrari dévoile la remplaçante de son plus ancien modèle. Au revoir California, bonjour Portofino !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la California n’a pas vraiment eu sa place dans le cœur des Tifosi. Mal aimée de la frange traditionaliste (canal historique), elle était pourtant le modèle de la gamme qui se vendait le mieux, notamment en raison de sa polyvalence (coupé/cabrio 2+2) et de son tarif, le plus “abordable” de la marque (si on peut dire, pour un engin frôlant les 200 000 €). Après une première évolution sous la forme de la California T (inaugurant un bloc biturbo), le cheval cabré passe à l’étape supérieure en modifiant considérablement son best-seller.
Car à bien regarder, la Portofino est une évolution (très marquée certes), pas une révolution. Esthétiquement tout d’abord, elle reste fidèle au concept de coupé-cabriolet 2+2. Et si elle reprend tous les codes de style actuels de la marque, on ne peut s’empêcher de voir la filiation nette avec son aînée. Plus affûtée, affinée, elle est ce qu’aurait dû être la California dès le début. La calandre est enfin agressive, le capot largement percé d’aérations donne du caractère, tandis que les flancs marqués d’un très généreux coup de griffe ont enfin du volume. Le toit rigide s’étire plus loin vers l’arrière (au bénéfice probable de l’habitabilité). Si l’avant et ses phares presque horizontaux est une réussite, l’arrière semble plus lourd, à l’exception des feux repris de la 812 Superfast. Comme c’est devenu la règle chez Ferrari, le design est entièrement développé en interne. La collaboration avec Pininfarina est bel et bien achevée.
La motorisation est elle aussi une évolution de la California T. Le V8 biturbo de 3,9 l gagne 40 ch pour développer ici 600 ch tout rond et un couple de 760 Nm. Les trains roulants ont également été optimisés grâce à l’adoption d’un nouveau différentiel arrière et d’un nouveau système de direction assistée électrique baptisée EPS, repris de la 812 Superfast. Les performances sont en hausse, forcément : Vmax de 320 km/h et 0 à 100 km/h en 3,5 secondes. Ferrari affirme que la masse de la voiture a été réduite, mais sans donner le moindre chiffre en dehors de la répartition des masses (45-54 %).
Dans l’habitacle c’est encore une fois dans la continuité : le volant est d’un nouveau modèle bardé de boutons (dont un manettino) et l’écran multimédia atteint dorénavant 10,2 pouces de diagonale. Pour ce qui est du reste, on est dans le détail des couleurs et matières.
Si cette Portofino est indéniablement une belle machine, digne de porter le logo au cheval cabré, elle me laisse à titre personnel une trop grande impression de déjà vu. Comme si Ferrari s’était contenté de restyler et d’améliorer un modèle déjà vieux de presque 10 ans alors que les efforts fournis sont pourtant considérables. Et à bien y réfléchir, la gamme entière est composée de modèles qui sont des évolutions des modèles précédents : 458 – 488, f12 – 812 Superfast, FF – GTC4Lusso, et donc California-Portofino. Vivement la prochaine vague de modèles inédits !
Au fait, Portofino est une petite ville portuaire du nord de l’Italie, dans les fameuses Cinque Terre, visiblement charmante, mais où l’usage d’une voiture semble bien compliqué, voire impossible. Ferrari a néanmoins baptisé une inédite teinte de rouge Portofino Rosso pour venir habiller son nouveau modèle.